Le match Tunisie – Cameroun approche et l’on ne sait toujours si Samuel Eto’o va officiellement annoncer ou pas sa retraite internationale. L’ancien Lion Indomptable, Roger Milla envisage déjà l’une des possibles mesures à prendre pour aller convaincre l’attaquant de Chelsea, dans le cas où celui-ci déclinerait la convocation du sélectionneur, Volker Finke. Nous l’avons rencontré à l’occasion de la création d’une Association camerounaise d’agents de joueur (Acaj) cette semaine à Yaoundé. Entretien.
Samuel Eto’o a été convoqué pour le match contre la Tunisie, mais la confusion plane toujours sur sa présence à cette rencontre. Au cas où il refuserait de jouer, que pourrait-il se passer ?
Ce n’est pas à moi de réfléchir à cette question. Ce n’est pas à moi de prendre des initiatives à ce sujet. Moi, je soutiens Samuel par rapport à ce qu’il s’est passé. On n’a pas à créer de la polémique sur la situation d’un joueur. Il y a deux ou trois ans, tout le monde l’a chassé. Soit disant que c’est lui qui mettait le désordre dans l’équipe nationale. Maintenant, s’il s’en va, je ne comprends pas pourquoi on doit apporter une notre polémique.
S’il se retire, quand on sait qu’il vous écoute beaucoup, êtes-vous prêt à intenter des discussions avec lui en faveur de son retour ?
Si on me le demande, je le ferai gratuitement d’ailleurs. S’il faut aller chercher Eto’o, je le ferai. J’irai le voir, mais ça ne veut pas dire que je vais le ramener. S’il est avéré qu’il ne veut plus jouer, il va d’abord falloir qu’il accepte de revenir. Je n’étais pas dans le vestiaire lorsqu’il a annoncé son retrait. C’est le lendemain que je l’ai appris. Il a été convoqué par l’entraîneur. Maintenant, il faut attendre qu’il décline la convocation pour qu’on soit fixé. Pour moi, il fait toujours partie de l’effectif des Lions Indomptables et nous comptons sur lui pour cette qualification pour le Mondial brésilien de 2014. Je souhaite personnellement qu’il soit avec ses camarades et qu’ils qualifient l’équipe du Cameroun.
Vous avez échangé avec lui depuis la dernière rencontre des Lions Indomptables ?
Non, nous ne nous sommes pas appelés. Moi, je soutiens à 100% ce qu’il a fait. Quitte à ce qu’il y ait des négociations pour qu’il revienne, tant mieux. En même temps, s’il revient après les négociations, les gens diront toujours : Samuel a tout fait pour qu’on le supplie. Nous devons tous être solidaires. La polémique ne nous aide pas. Aujourd’hui que nous essayons de relever la tête, quelques individus continuent à nous pourrir la vie. Mais ceux-là, on saura comment les soigner. Parce que c’est une maladie déjà.
Pour revenir à ces barrages, comment entrevoyez-vous le match contre la Tunisie ?
Ce n’est pas parce que le Cameroun a toujours dominé la Tunisie, que ce sera un match facile. Il va falloir faire un bon match. Il faut rapporter un bon résultat de la Tunisie. Parce que c’est en Tunisie que va se jouer notre qualification. Et je pense que nous pouvons remporter ce match. Il va falloir être fort et plus rigoureux dans notre jeu. Il va falloir être réaliste. Nous devons être capables de mettre toutes les occasions que nous aurons au fond pour obtenir cette qualification. De sorte qu’au match retour ici au Cameroun, qu’on sache comment gérer cette qualification.
Le sélectionneur a publié sa liste et on retrouve à plus de 90%, les mêmes joueurs que lors de notre dernière sortie. Est-ce qu’au regard du match contre la Libye, vous pensez que ça va être possible de résoudre l’équation tunisienne ?
Je crois que ça va être possible. Contre la Libye, ils ont fait un match sérieux. Il y a certes eu quelques lacunes, mais qui peuvent être corrigées. Ce sont des joueurs professionnels. Les matches qu’ils jouent en club vont encore leur permettre de renforcer leurs performances et de s’améliorer davantage. Nous sommes à un doigt de la qualification pour cette Coupe du monde qui est très importante pour tout le pays. Le Brésil pour moi, c’est le pays du football. Ne pas être au Brésil à mon avis, sera une catastrophe. Il va falloir qu’on se batte très fort pour être de ce voyage.
Propos recueillis par Arthur Wandji à Yaoundé