Satisfait de la qualification du Cameroun pour le mondial Brésil 2014, l’ambassadeur itinérant, Albert Roger Milla se projette vers l’avenir et évoque le chemin à parcourir avant la Coupe du Monde. Il espère que les dirigeants permettent aux Lions de se préparer en livrant des matchs amicaux d’envergure. Entretien…
Quel est l’élément qui a été déterminant dans la victoire des Lions Indomptables dimanche contre la Tunisie ?
C’est la bonne ambiance qui a régné pendant le stage. C’est tout le changement qu’on a voulu pour notre pays. Et ce n’est pas fini. Il va falloir l’année prochaine, que le football jeune soit organisé dans notre pays. C’est par la base du football. Ceux qui ne nous voyaient pas, nous sommes qualifiés. Si on n’avait pas mis de l’ordre dans notre football, aujourd’hui nous ne serions pas qualifiés pour le Brésil.
Pour une bonne prestation en coupe du monde, que faudra t-il améliorer ?
Il y a beaucoup de choses à améliorer. Il n’y a pas que sur le plan technique, même sur le plan administratif et autre, il y a beaucoup de choses à améliorer. Il ne faut pas que les gens pensent que parce que nous sommes qualifiés, ils vont tous venir dans les voitures de la caravane pour dire qu’ils vont aller au Brésil. Quand on a commencé ce travail, il n’y avait personne. Ça je le dis haut et fort, il n’y avait personne ! C’est pourquoi je dis encore merci au comité de redressement du football camerounais. Nous avons travaillé et le résultat est là. Nous voulons dire merci à tous les camerounais qui ont cru en nous. Nous avons travaillé et le résultat est là, tant mieux pour le peuple camerounais et surtout pour le football camerounais
Et dimanche, qu’avez-vous ressenti ?
Très content, très fier. Je crois qu’on a essayé de taquiner ces joueurs par exemple, par rapport au match aller qui a été difficile pour eux durant les trente premières minutes. Mais je pense que le reste du match avait été maitrisé. On a démontré qu’au match aller on pouvait gagner avec de la réussite. Aujourd’hui nous avons eu cette réussite, nous avons gagné. C’est ça les grandes équipes. Dans les grandes nations de football, il ne faut pas cinquante occasions pour gagner un match.
Au regard du match retour, est-ce qu’on peut dire qu’on a retrouvé une véritable équipe des Lions Indomptables ?
Je voudrais tout simplement dire que le Cameroun est de retour, parce qu’il y a un, deux ans, on nous avait déjà jeté. Les camerounais et même les journalistes français nous avaient déjà jeté, qu’on ne valait plus rien et tout et tout. Nous avons prouvé aujourd’hui que nous sommes toujours présents et nous allons continuer de travailler pour démontrer ce que nous avions déjà démontré pendant toutes nos coupes du monde de 82 jusqu’aujourd’hui. Nous allons continuer à travailler pour que ces jeunes qui ont prouvé qu’ils avaient quelque chose dans le cœur, dans le ventre et dans la tête puissent faire quelque chose pour notre pays.
Achille Webo manque l’immanquable à Radès et c’est lui qui sonne la révolte au match retour…
Justement, sauf que je lui ai dit dans les vestiaires que tout le peuple lui en voulait; peut-être pas tout le peuple parce que ceux qui connaissent le football ne l’en voulait pas. Mais les autres l’avaient déjà assassiné. Moi personnellement j’étais fier. J’ai même failli tomber de la tribune parce que quand il a marqué ce but, personne ne pouvait m’empêcher de laisser éclater ma joie. Le travail d’avant-centre c’est ça. Hier on a raté un but, demain, on est capable d’en mettre deux ou trois. Donc vraiment je voudrais lui dire merci parce que, c’est lui qui ouvre le chemin de notre victoire. Je lui dis merci et que le travail continue.
Pour vous qui était l’homme de ce match ?
Tout le groupe. Vraiment, tout le groupe était l’homme du match. Tous les joueurs se sont battus pour la victoire et surtout avec la manière.
Maintenant que le Cameroun est qualifié, qu’est ce qu’il est lieu de faire pour une bonne prestation du Cameroun au Brésil?
Il faut se mettre au travail que ce soit les joueurs, le staff technique ou le staff administratif. Il faut que tout le monde se mette au travail. Ce n’est pas la coupe du monde d’un individu, c’est la coupe du monde du peuple camerounais. Dont, il faut que tout le monde se mette au travail et même le peuple lui même. Il faut qu’on travaille pour aller de l’avant. Il faut qu’à partir de maintenant, on nous trouve des matchs amicaux. Quand je dis les matchs amicaux, ce n’est pas aller prendre les équipes de bas niveau qui ne nous valent pas. Il faut prendre des grandes équipes, qu’on n’ait pas peur de jouer contre la France, le Portugal, l’Allemagne, l’Angleterre, qu’on ait des vrais matchs amicaux. C’est ça qui bonifie une équipe et c’est ça qui fait en sorte que les joueurs puissent progresser.
Entretien mené par James Kapnang