Avec d’anciens coéquipiers en sélection nationale, Roger Milla vient de mettre sur pied un « Comité citoyen pour le redressement du football camerounais ». Le héros de la Coupe du monde 1990, parle de cette initiative.
Pour quelle raison le Comité citoyen pour le redressement du football camerounais a-t-il vu le jour ?
Parce que notre football va à la dérive. Personne n’a voulu m’écouter. Maintenant, la situation est grave. Il fallait faire quelque chose. C’est pour cette raison que nous avons mis sur pied ce Comité. Qui aura également pour but de sensibiliser les gens de la Fédération camerounaise de football eux mêmes. S’ils aiment vraiment le football de ce pays, qu’ils apportent un changement. On ne peut plus continuer dans ce désordre. A Iya Mohammed, le président de la Fécafoot, j’avais dit l’année dernière qu’il n’est peut être pas un mauvais président, mais qu’il a un entourage qui est mauvais et qu’il essaie de remédier à cela. Il ne l’a pas fait, peut être parce qu’il veut couvrir ses camarades. Maintenant, la situation est grave, on ne peut reculer, on n’est obligé de foncer.L’agitation est devenue grande parce que d’autres échéances arrivent. La Coupe du monde est passée, la CAN est passée, avec les mauvais résultats que vous connaissez. Il y a la prochaine CAN qui arrive. Nous ne voulons pas avoir les mêmes mésaventures. C’est pour cette raison que nous essayons de sensibiliser le peuple camerounais.
Vous déclarez que vous échangez régulièrement avec Sepp Blatter , président de la Fifa. Est-ce que il est arrivé que vous lui parler du cas Fecafoot ?
Bien sûr. Et je le fais en tant que président d’honneur de cette Fédération camerounaise de football. Vous ne pouvez pas être président du conseil d’administration d’une société et que le directeur général ne vous écoute pas. Forcement, il y a problème. Donc, je ne peux pas être président d’honneur de la Fécafoot, ancien footballeur qui connait ce que s’est que ce sport et que on ne puisse pas m’écouter. C’est pour cette raison que j’ai été obligé à un moment de dénoncer tout ce qui se passe là-bas. J’en avais ras le bol.
Le comité exige le départ immédiat des responsables de la Fédération, comment est ce que vous comptez y parvenir ?
Il y a beaucoup de moyens. Je ne vais pas tous les citer ici, nous allons utiliser tous ces moyens.
Entre autres exigences de votre comité, vous demandez l’annulation de la sanction qui suspend Samuel Eto’o fils de la selection nationale. Est-ce que cette exigence entre dans le redressement du football camerounais ?
Nous avons besoin d’une équipe nationale forte qui va nous qualifier pour la prochaine CAN en Afrique du Sud. Nous avons besoin de tous nos joueurs pour réussir cette qualification. Donc, nous trouvons normal que tout le monde reviennent à la maison et que le linge sale se lave en famille.
Est-ce que ce Comité bénéficie du soutient du gouvernement camerounais ?
Non, pas du tout. C’est une initiative d’anciens joueurs. Nous demandons à tous les autres anciens joueurs qui désirent un changement, qui veulent que le football revienne aux footballeurs comme aime à le dire le président de la Fifa, Sepp Blater. Nous leur demandons de rallier ce comité pour que les choses changes.
Qui se cache donc derrière ce comité ?
Personne. C’est nous qui sommes devant vous (Milla, Mve Emannuel, Louis Marie Ondoa, etc.) C’est vrai qu’il y a d’autres anciens joueurs mais qui son absent aujourd’hui. On projette faire un grand rassemblement avec les autres corps de métier comme celui des arbitres. A l’issue de cette assemblée, un mémorandum sera adressé au chef de l’Etat…
Propos compilés par Paul Nana