Entraîneur de troisième degré, il a roulé sa bosse et encadré des jeunes dans plusieurs équipes au pays dont la dernière est Bamboutos de Mbouda. Professeur certifié d’Eps, Roger Etémé a participé à plusieurs stages de formation et de recyclage, dont le plus récent s’est déroulé en Allemagne d’où il est revenu titulaire d’une licence A en football de la fédération allemande de football. Sa nomination jeudi dernier par le ministre de la Jeunesse et des sports comme entraîneur de l’équipe nationale des moins de 23 ans est, comme il le dit lui-même, la consécration de plus de vingt années de service. Nous l’avons rencontré…
Camfoot.com: Comment avez-vous appris la nouvelle de votre nomination ?
Roger ETEME: Je l’ai apprise comme tout le monde. Mais, j’étais seulement ému, dans la mesure où c’est une nouvelle tâche de l’Etat et il faut l’assumer; l’assumer avec beaucoup de responsabilité. Et quand le ministre me fait cette confiance, je crois qu’il faudrait que je puisse la mériter, en me mettant vraiment au travail.
Camfoot.com: Une idée sur les missions qui sont les vôtres ?
R.E: Je sais que les Espoirs se devaient d’être la base de notre équipe nationale, et dans les missions, il faudra prendre la peine de chercher les jeunes qui, dans quatre ans, devront être vraiment compétitifs pour une compétition telle que les Jeux olympiques futurs.
Camfoot.com: Vous n’êtes pas sans savoir que votre prédécesseur a été sujet de beaucoup de controverses et de polémiques après l’élimination des lions indomptables Espoirs pour les J.O et puis il a été viré. Est-ce que cette nomination ne vous fait pas peur ?
R.E: Je ne pense pas qu’on devrait être là à lancer les pierres à Akono, alors que nous nous rappelons de Sydney. On a tôt fait de l’oublier! Il peut arriver que l’équipe ne soit pas en forme et perde un match. Je pense d’ailleurs que Jean Paul Akono est un grand frère qui a fait ses preuves, et je continue de le respecter en tant que grand frère. J’espère qu’il aura laissé une base que nous devons tous suivre.
Camfoot.com: Quelles relations avez-vous avec ce Jean Paul Akono ?
R.E: Jean Paul Akono est d’abord un professeur certifié comme nous, il est entraîneur de football, il est un aîné. Nous l’avons vu travailler. Je crois que nous allons essayer d’aller dans son chemin. Nous n’avons pas de relations particulières. Il nous a guidé quand il le fallait ; il nous a conseillé quand il le fallait ; et je crois que c’est ce qui nous lie surtout.
Camfoot.com: Vous avez fait un bon bout de temps à Bamboutos de Mbouda comme entraîneur. Quelles sont les idées que vous faites de cette équipe que vous allez certainement laisser d’ici là ?
R.E: Non non, je ne laisse pas l’équipe. Nous sommes engagés en compétition internationale donc, je continue avec mon équipe. Pour revenir à vote préoccupation, je dois dire que Bamboutos est une équipe très supportée, très soutenue et très aimée. Mais, il y a qu’on doit enlever le fanatisme. Un match de football a trois résultats possibles: un nul, une défaite ou une victoire. Les supporters de Bamboutos doivent comprendre ça !
Camfoot.com: Coach Roger Etémé, maintenant que vous êtes appelé à avoir les yeux dans toutes les provinces du pays pour détecter des talents, quel regard avez-vous de ce football camerounais ?
R.E: Je crois que le football camerounais, je ne vous apprends rien, s’est hissé très haut. Il est respecté dans le monde entier. C’est un football très riche avec des éléments forts, mais il nous faut beaucoup de moyens pour pouvoir prospecter ce football et donc, pouvoir assurer sa pérennité.
Camfoot.com: Les moyens, c’est quoi par exemple ?
R.E: je ne sais pas! Vous voyez les entraîneurs nationaux, d’après mes connaissances, n’ont pas de moyens pour parcourir les provinces pour détecter les jeunes talentueux. Bien qu’étant aidés par les entraîneurs provinciaux, c’est toujours très difficile. Il faut qu’on mette un peu de moyens pour qu’on puisse faire une prospection exacte. Parce que, c’est une problème de sélection qu’on a au Cameroun! Nous nous retrouvons avec des jeunes capables mais, qui ne sont jamais vus et on est obligé de tourner en rond.
Camfoot.com: Il y a donc un problème de prospection à la base, laquelle nécessite des moyens pour la relève de notre football. C’est le premier appel vous lancez déjà aux autorités !
R.E: Oui. Je crois que le ministre me donnera les moyens ; le gouvernement soutiendra nos actions pour que nous puissions vraiment prospecter. De telle sorte que nous ne soyons plus dépendant des employeurs de nos joueurs qui sont à l’étranger.
Camfoot.com: Pour finir, dîtes-nous monsieur l’entraîneur sélectionneur national, comment est-ce que vous êtes arrivé au football. Quel est votre cheminement ? Votre palmarès avec les équipes que vous aviez eu à encadrer…
R.E: Je fus d’abord joueur dans Lion de Yaoundé, Canon également. Je crois d’ailleurs que le palmarès n’a pas été si mauvais. Nous avons continué à encadrer les équipes. J’ai commencé très tôt. A l’école déjà, j’avais une équipe, Opep football club qui était financée par moi-même. Après ma sortie, j’ai eu l’Etoile d’Efok. je suis passé par Olympique de Mvolyé que j’ai fait monter en première division. Je suis passé quatre fois dans le Canon en tant qu’entraîneur, encouragé par mes aînés qui étaient Manga Onguéné, Eyoum Oscar. Et puis j’ai pris Kumbo strickers que j’ai pu soutenir en dépit des grandes difficultés.
Entretien mené par Kisito NGALAMOU à Mbouda