Deux jours avant la nomination de paul Le Guen à la tête des lions, brukmer.be en collaboration avec Camfoot.com était à la rencontre de l’emblématique et légendaire capitaine des lions. R.Song répond aux critiques, parle de sa marque la « rig-song » et s’exprime sur les éliminatoire Can/Coupe du monde.
Merci de recevoir brukmer.be, car nous vous savons méfiants des médias qui c’est vrai, font et défont des carrières.
Je te remercie . On ne se braque pas toujours contre les journalistes, mais on n’arrive pas souvent à distinguer les bons des mauvais car il y a un peu de tout en ce moment et c’est toujours avec plaisir qu’on rencontre des personnes qui font de manière honnête leur boulot ; et il faut reconnaitre que sans vous, nous n’existerions pas.
Apres 15 années de services chez les lions, ressens-tu une reconnaissance juste du public camerounais ?
Je le ressens, tout au long de ma carrière, je n’ai pas eu beaucoup de difficultés avec le public, même si c’est arrivé de temps en temps, mais de façon peu violente. Je comprends que le public ait connu un joueur très agressif sur le terrain, mais n’oublions pas qu’entre temps les règles du jeu ont changé. Celui qui allait à la limite même du jeu est obligé de devenir réfléchi et pausé. Puis, avec l’âge et l’expérience, je ne suis plus celui qui va faire six tacles de cinq mètres en 3minutes. Or j’ai l’impression que c’est ce que les supporters redemandent. Seulement, je prenais beaucoup de cartons avant. Aujourd’hui je parviens à enchaîner compétitions après compétitions, matchs après matchs sans cartons et j’aimerai quand même être plus sur le terrain que suspendu.
Quoique pour ton poste, tu n’as pas reçu énormément de cartons dans ta carrière.
Oui car il fallait entrer tout de suite dans la discipline, et le jeu d’aujourd’hui demande qu’on donne tout pour les attaquants. Une erreur de notre part peut être fatale. Il faut donc sortir le grand jeu pour récupérer les ballons et c’est ce que j’essaie de faire, récupérer les ballons proprement. J’essaie de diminuer ma fougue au profit de l’expérience.
Une information vient de nous parvenir, on annonce l’arrivée de Paul Leguen comme sélectionneur. Qu’en penses-tu ?
C’est toi qui m’informe, et ça peut surprendre, mais en tant que capitaine, je n’en sais rien. Pourtant on m’a toujours pointé comme celui qui fait l’équipe et convoque même les joueurs. Voilà, je ne suis même pas au courant, la dernière fois on m’a parlé de lauthar Mathaus, mais là…vous m’informez.
Et si c’était confirmé ?
Je pense que quelque soit le personnage qui nous accompagnera, c’est d’abord nous les joueurs les premiers concernés. Une coupe du monde en Afrique c’est une chance inouïs. Nous sommes en difficulté pour l’instant, mais je suis persuadé que les pendules seront remis à l’heure. C’est un Challenge.
Le 984 (Eto’o-Gérémi-Song) est un mythe ou une réalité ? Quelles sont ses limites si pouvoir il a réellement ?
Déjà bravo à celui qui a eu autant d’imagination. Quand nous avons entendu parler, j’ai eu du mal à comprendre au départ. Ce n’est pas ce que l’on pense, Le 984 ne décide de rien !mais je suis désolé, dans tout groupe ou toute entreprise, il y a une hiérarchie. Quand les choses se passent bien, quand il faut négocier une prime ou quand on gagne des matchs et que tout le monde est content, personne ne parle du 984 mais quand ça va mal, on nous pointe du doigt. celà dit, nous n’avons aucun pouvoir de décision et chacun a ses limites.
Personnellement, tu préfères un entraineur local ou expatrié ?
Très honnêtement, vu le contexte actuel, quelque soit la personne, nous devons être avec lui pour nous qualifier, c’est d’abord notre affaire, nous joueurs. Je ne peux pas me prononcer car le seul objectif est de se qualifier.
Quelle réponse tu donnes à celui qui te traite aujourd’hui de vieux !
(éclat de rire) Je répondrai par un sourire. Il y a deux choses à distinguer ; vieillesse de part la carrière ou d’âge ? Ils évoquent la vieillesse d’âge en général. Mais dites-moi si je suis le seul joueur de 33 ans à continuer sa carrière ? J’ai eu 33ans le premier Juillet. Il y a des joueurs qui continuent avec plus que ça. Donc arrêtons, je pense que c’est un faux débat. Les gens doivent comprendre qu’on peut jouer autant qu’on veut, si on arrive à prouver sur le terrain. Qu’on me dise que je n’arrive plus à courir, ok ! Mais que je suis simplement vieux, ça n’a pas de sens, c’est sur le terrain et lorsqu’on voit des matchs, je peux être mauvais dans certains comme tout le monde, mais dans d’autres, je suis présent. Et puis, je vis en Europe, et je continue à avoir des contrats. Mes modestes contrats ne sont pas signés parce que je suis gentil, mais parce qu’ils voient mes capacités. Pour les camerounais, ça devrait être une fierté de voir un joueur âgé qui continue de jouer et ça ne devrait être que des honneurs. J’ai joué avec Milla, il avait 42 ans, c’était un honneur. Je suis ouvert aux critiques, mais qu’on me critique sur le terrain.
D’où te vient cette rage de vaincre que tu as sur le terrain ?
J’ai eu la chance de cotoyer l’ancienne génération, et j’ai capté cela d’eux. à l’époque, rien que le fait d’être pré sélectionné était perçu pour nous comme de l’or. Côtoyer Roger Milla, Omam Biyik, Makanaki… c’était un rêve. On n’est pas lion au hasard. Malheureusement quand je vois aujourd’hui, les joueurs arrivent avec une certaine confiance absolue. Chaque fois que je mets le maillot, j’ai l’impression que c’est ma première sélection.
Je reviens vers un dossier classé. Pourquoi étame Mayer n’a plus pointé la godasse chez les lions ?
Il a fait son choix ! Il a été relancé plusieurs fois, mais rien !
Pourquoi ce choix subite ?
Très honnêtement, jusqu’aujourd’hui nous n’avons jamais su pourquoi. Nous même les joueurs, on a tenté plusieurs fois de le convaincre, il disait toujours oui, mais au dernier moment, il ne venait pas. Après on se dit qu’il faut respecter le choix de chacun. Etame mayer c’est un joueur qu’on a toujours voulu.
Un mot sur ta marque la « rig-Song »
Je suis un passionné de fashion et je me suis dit que je pouvais faire profiter les autres de la grande qualité aux prix abordables. C’est aussi ma façon d’apporter un soutien aux gens. C’est une marque qui monte, j’ai fait un défilé de mode d’inauguration à Abidjan l’année dernière. Je pense que d’ici 2012 la Rig-song sera une marque reconnue. c’est la « rig-song » qui habille les lions indomptables en costumes.
Pour les femmes qui rêvent encore, R. Song est-il pris ?
Oh oui ! Song est marié, 4 enfants, 2 garçons, 2 filles. Madame Ester Mbala Song, c’est avec elle que je vis tous les moments, bons comme mauvais, elle est toujours là, je ne me déplace pas sans elle. Elle me soutient dans le boulot, dans le business, elle est au four et au moulin, on se comprend bien. Quand on a la chance d’avoir une grande dame malgré son jeune âge (25 ans), nous les petits, on essaye de gagner une petite place. Elle n’aime pas se mettre en avant mais reste très entreprenante.
Un dernier mot ?
La première qualité dans les lions, c’est le mental. Je crois en notre qualification et j’essaye d’imprégner ça à tous nos coéquipiers. Je n’ai pas le droit de fléchir. Dans quelques mois, je reviendrai sur brukmer et j’aurai le courage de te regarder dans les yeux, pour te rappeler notre entretien.