A quelques heures du lancement du 50e championnat de football première division, nous avons rencontré le directeur du stade municipal de Bafoussam qui hébergera désormais quatre équipes. Aigle de la Menoua, Unisport du Haut-Nkam, Fovu de Baham et Sable de Batié. Dans un entretien accordé à la rédaction de Camfoot, il parle des travaux de réfection du stade et des mesures d’amélioration et de sécurisation des recettes.
Camfoot.com : Le stade municipal de Bafoussam est l’un des rares qui ont été retenus par la Fécafoot pour abriter les matches du 50e championnat de football première division. Pouvez-vous en cette veille de la compétition nous situer sur l’état pratique de cette infrastructure ?
René Sekou Kemayou : Je voudrai de prime à bord vous exprimer ma gratitude et toute ma reconnaissance pour cet intérêt que vous avez pour la chose sportive en général et les infrastructures en particulier. Revenant à votre question je vais un tout petit peu recentrer les débats. Le stade de Bafoussam a été retenu, oui, et ça a déjà fait la joie de plus d’une personne et en l’occurrence votre humble serviteur. Donc il fait partie des six retenus prioritairement pour abriter les matches de championnat Mtn Elite One et Two sur l’étendue du territoire. Par rapport à la praticabilité nous avons essayé de faire ce que nous avons pu faire pour donner un point d’honneur à la fiabilité de cette infrastructure. Ça veut dire que dès que nous avons pris la direction de ce stade, nous avons placé nos actions sur le signe de la créativité et de l’innovation. Ce qui nous permis de faire un certain nombre d’actions pouvant restaurer la direction du stade. C’est peut être cela qui nous a valu cet honneur là. Si vous y lancez un coup d’œil vous allez constater que les toilettes sont viables. Nous avons d’abord essayé de les créer grâce à un Bip (Budget d’investissement public, Ndlr) que le gouvernement de la République a bien voulu octroyer à la direction du stade. Nous avons également reformé notre tribune en créant une petite extension. Nous avons aussi crée et renforcé la zone de sécurité au stade. Ce qui permet aux joueurs et officiels d’être en parfaite sécurité.
Camfoot.com : Dans ce vaste chantier de réhabilitation du stade municipal de Bafoussam on sait que l’aire de jeu n’a toujours pas été retouchée. Qu’est-ce qui fait problème ?
René Sekou Kemayou : Nous évoluons par étape ou encore en terme de plans et d’actions. La première des choses c’était l’infrastructure et équipement en général. Maintenant nous allons mettre un point d’honneur sur l’aire de jeu parce que nous avons dans le deuxième lot des travaux recensé une lice. L’année dernière nous avons versé quelques camions de sable qui malheureusement a été emporté par le torrent ; faute de lice autour de l’aire de jeu. Pour ce qui est des montants, des poteaux de corner et des drapeaux tout a été refait. Sur ce plan là nous n’avons plus d’inquiétudes.
Camfoot.com : Malgré la réfection de la tribune il y a quand même des spectateurs et autres supporters qui ne cessent de se plaindre d’être mouillés parce qu’elle suinte. Qu’est-ce qui est fait pour les mettre à l’aise ?
René Sekou Kemayou : Justement notre souci au quotidien c’est que le supporters se sentent un tout petit peu à l’aise. Vous avez par exemple vu au niveau de la sécurité parce qu’avant nous avions crée une main courante certes mais nous n’arrivions pas véritablement à faire la différence entre la loge d’honneur, c’est-à-dire tribune A et B et le virage. C’est pour cela que vous voyiez quelqu’un acheter un ticket virage et se retrouver à la loge d’honneur. Cette fois ci nous avons pu faire une séparation nette. Pour ce qui de la toiture, nous y avons aussi songé. Le matériel est là et d’ici peu tout va rentrer dans l’ordre. Nous allons faire l’extension des haies aux entrées des portes. Des loges pour vendeurs de billets ont été créées. Ce qui assure leur sécurité. Ils ne vont plus pavaner dehors comme par le passé. Mais opérer dans les guérites créées à cet effet.
Camfoot.com : Et la salubrité à l’intérieur du stade alors ?
René Sekou Kemayou : En fin de saison dernière nous avions mis tout le monde en congé. C’est pour cela que vous avez eu comme impression qu’il y avait trop de touffes d’herbes. Nous sommes revenus et tout est déjà à ras. Le personnel s’est mis à l’ouvrage et les murs ont même été repeints. Même les caniveaux ont été curés et tout est fin prêt pour le coup d’envoi.
Camfoot.com : Quelle est la capacité d’accueil des deux tribunes du stade de Bamendzi ?
René Sekou Kemayou : Les deux tribunes réunies nous sommes entre 6000 et 7000 places assises.
Camfoot.com : Il s’avère que sur le plan des recettes le stade municipal de Bafoussam ne produit pas grand-chose ces dernières années…
René Sekou Kemayou : Il y a un certain nombre d’éléments et de paramètres qui sont liés. Ce n’est pas seulement le stade municipal de Bafoussam. Si vous allez à Douala c’est pareil. Vous allez voir des matches de haute technique et ce ne sera pas comme par le passé. Je prends un exemple Canon – Tonnerre qui traînait des foules, avec les tribunes vides. Le cas n’est pas spécifique à Bafoussam. Le ver est dans le fruit. Il faut qu’on cherche plutôt ailleurs le problème de rentabilité de l’infrastructure. Est-ce parce qu’on ne va plus au stade pour voir cette pépinière, ces idoles qu’on adorait dans le passé ? Quand vous entendiez Canon – Tonnerre c’était d’un côté Roger Milla et de l’autre Thomas Nkono. C’est des défis qui se tissaient au quartier et allaient se concrétiser au stade. Ce qui n’est plus le cas de nos jours. Lorsqu’un jeune essaye de taper deux à trois fois dans le ballon, il a un peu de zèle et le voilà qui s’envole. Ce qui fait que nous n’avons plus ces matches de référence qui drainaient des foules. Aussi il y a un problème d’infrastructures avec l’aire de jeu qui n’est plus très praticable comme par le passé. Certaines personnes allaient aussi au stade et n’avaient pas la possibilité de se mettre à l’aise faute de toilettes. La prochaine fois quand il fallait aller au stade ça devenait un problème psychologique à résoudre et puis au stade même on est bousculé. Actuellement nous faisons des efforts, et le maximum possible, pour élargir l’assiette des recettes.
Réalisé par Blaise Nwafo à Bafoussam