Nouvelle impasse à la Ligue professionnelle de football du Cameroun, les présidents de club demeurent stupéfaits par la décision qui installe un comité de gestion provisoire à la Ligue de football. Bertrand K Fondjo, le directeur général des Astres FC, assure qu’ils n’ont « pas été concertés. Même les présidents de club qui ont été nommés dans ce comité provisoire de gestion n’ont pas été concertés ».
Nous l’avons rencontré dans ses bureaux de Douala. Entretien…
Le mandat du président de la Ligue de football professionnelle du Cameroun (LFPC) est expiré le 25 juillet dernier, un comité provisoire de gestion (CPG) et les présidents de clubs contestent et annoncent une grève. Y aura t-il match ce dimanche et vous maintiendrez votre mot de grève ?
Merci d’être passé et bienvenue au siège des Astres FC. J’aimerais vous dire que je ne pense pas que le championnat soit suspendu, parce qu’il n’y a pas une note qui le dit, mais j’ose croire qu’on a parlé de concertation. Le comité de normalisation qui a été nommé par la FIFA, de concert avec la CAF est de pied d’œuvre. Comme vous l’aviez dit, le mandat du président de la Ligue s’expirait le 25 juillet. Nous avons eu une réunion à Yaoundé la semaine passée, afin d’anticiper sur qui allait se passer après son mandat. Nous avons réfléchi entre autre sur l’organisation des matchs et de la prochaine élection, la gestion des affaires courantes. Bref, nous avons défini les tâches. Il fallait également combler le vide qui s’installait.
Maintenant, parlant de ce qui doit se passer, le président du comité de normalisation a nommé un groupe qui doit gérer la Ligue jusqu’au 31 mars 2014. Je suis surpris du fait qu’il ait nommé des personnes qui devront gérer la Ligue sans notre concertation. Quand j’ai eu cette information, j’ai appelé les autres présidents de club et nous avons tous constaté que les décisions ont été prises ainsi. Pour le moment, je ne peux pas dire qu’il y aura championnat le weekend ou pas, puisse que je fais partie d’un groupe de protection des équipes. Nous sommes les principaux acteurs et nous ferons ce qui est bien pour les équipes. On ne peut pas prendre une décision pareille sans nous consulter. Voici ma modeste contribution sur la question et je pense qu’ensemble, nous déciderons de ce qui se fera.
A votre avis, qu’est ce qui cause problème à l’heure actuelle ?
Je suis déçu de la réaction du président du comité de normalisation qui a été installé. Quand vous arrivez quelque part et qu’on vous assigne une tâche, il faut faire l’état des lieux. L’état des lieux consiste à collecter des informations, faire des constats et communiquer avec les gens. Ce travail préalable n’a pas été fait et une décision est tombée comme un couperet. Nous n’avons pas été concertés, même les présidents de club qui ont été nommés dans ce comité provisoire de gestion (CPG) n’ont pas été concertés. C’est ce manque de consultation qui cause problème. Pour être un bon manager, il faut impliquer les gens dans les décisions qu’on prend car nul ne détient le monopole de la vérité. J’ai cru que le professeur Owona pour qui j’ai beaucoup de respect devait commencer par consulter et c’est ainsi qu’il devrait procéder même dans le comité de normalisation de la Fécafoot qu’il préside. Grande est encore ma surprise, car avant de former les membres du comité qui gérera la Ligue, les membres de sa propre équipe n’ont pas été consultés. Je sais de quoi je parle. Nous sommes très déçus, nous avons notre mot à dédire avant toute décision concernant la Ligue, car c’est nous qui mettons notre argent. Nous sommes les acteurs principaux acteurs et il n’a pas d’autres alternatives que de composer avec nous. Nous ne pouvons pas détruire notre Ligue, mais nous devons être consultés avant toute décision.
Moult reports du championnat, ceci ne biaisera t’il pas le championnat professionnel du Cameroun ?
Je pense que le problème est bien plus grave qu’un simple problème de subvention. Après tout ce qui s’est passé à la Fécafoot, on comprend que c’est un problème de gestion, de concertation. C’est comme ça le nouveau management. Vous ne pouvez pas procéder par la dictature. Il faut impliquer les acteurs avant de prendre toute décision qui doit impacter sur leur vie de tous les jours. Il faut travailler en concertation. Si la FIFA a tenu à former un comité de normalisation, c’est pour que chacun apporte sa contribution. Nul ne détient le monopole de la vérité et nous sommes surpris par cette façon de faire.
Quelles solutions préconisez-vous pour sortir de cette nouvelle crise ?
Il n’y a que le dialogue. Tant que nous ne comprendrons pas qu’il ne faut pas avoir peur d’affronter les idées, nous aurons du mal à résoudre nos problèmes. Ce ne sont pas des questions de personnes, mais d’institutions. Il faut mettre sur pied des lois fortes et les respecter. Je ne pense pas que les lois de la Ligue sont aussi mauvaises que ça. Il faut qu’on s’asseye autour d’une table pour discuter. Ce n’est pas une personne qui viendra nous dicter ce que nous devons faire sans notre consentement, sans notre avis. Ceci braquera des gens.
Propos recueillis par James Kapnang