Mésentente entre des membres du bureau, violences sur les arbitres, tripatouillages, conflit de leadership à la tête de Panthère du Ndé, subventions aux clubs, saisi des licences, santé du président Tsémo, etc… le président par intérim de la ligue provinciale de football de l’Ouest revient sur des séquences de la phase aller du championnat de D2 à l’Ouest.
Camfoot.com : Où est-ce qu’on se situe avec le championnat de D2 de votre province ?
Pierre Mbougna : La phase aller a pris fin depuis le 24 juin. Il fallait maintenant convoquer la commission d’homologation pour, justement, homologuer et valider ou non les résultats de cette dernière journée. Ce qui est déjà fait. La commission a travaillé et sorti le classement de la phase aller dans les différentes sous poules. C’est en ce moment que la trêve devait commencer. Pour deux semaines. Il y avait aussi la phase nationale du football junior programmé à Yaoundé du 12 au 16 juillet, et l’Ouest est fortement impliquée. Il se trouve donc que cette programmation coïncidait aussi avec la période durant laquelle nous devons aussi relancer notre championnat. On a dit qu’on pouvait attendre.
Mais entre temps, Yaoundé aussi a renvoyé le championnat du dimanche 18 au 23 juillet. Le secrétaire général de la ligue de l’Ouest qui gère les compétitions doit être à Yaoundé avec la délégation de Bafoussam. Je pourrais y faire aussi des tours dès que ce sera nécessaire. Vous voyez donc que nous ne pouvons pas être absents et lancer en même temps la phase retour.
« Si je demande au secrétaire général de lancer la phase retour et il ne lance pas, ça ne me regarde pas. Au moment venu, c’est lui qui doit répondre. »
Camfoot.com : N’y aurait-il pas une guerre de leadership ou un conflit entre le secrétaire général et le président que vous êtes ?
Pierre Mbougna : Je pense que nous sommes dans une structure où chacun a son rôle à jouer. Les attributions sont bien définies. Si je demande au secrétaire général de lancer la phase retour et il ne lance pas, ça ne me regarde pas. Oui ! Puisqu’au moment venu, c’est lui qui doit répondre. Quand on parle maintenant de leadership, moi je ne comprends pas ! Je ne pense pas que ce soit le problème de leadership.
Camfoot.com : De conflit peut-être ?
Pierre Mbougna : Je dis que le mot « conflit » n’est pas à sa place. Avant qu’on ne se retrouve à la ligue, nous étions des amis. Je vois pas qui peut utiliser le mot conflit… je ne crois pas. Je ne crois pas.
Camfoot.com : On se souvient qu’après l’ouverture de la saison à Bangangté, on a attendu longtemps pour que les matches de la 1ère journée se joue. Le secrétaire général programmait et vous déprogrammiez, Et vice versa…
Pierre Mbougna : Disons qu’il y avait eu seulement un petit décalage dans le lancement dans la première journée, parce que l’ouverture s’était déroulée à Bangangté sans problème. Et ce n’était pas de notre faute parce que les présidents de club n’étaient pas prêts. Nous ne pouvions pas lancer le championnat comme ça avec les clubs qui n’étaient pas prêts. Je dois vous révéler aujourd’hui que lorsqu’on ouvrait le championnat à Bangangté, seuls huit clubs étaient affiliés. Et s’affilier ne veut pas dire être en règle : il faut jouer avec les licences. Donc, nous avons mis assez de temps pour recevoir les présidents qui ont même contacté des bons. J’ai même oublié vous dire qu’actuellement nous avons saisi les licences des clubs qui n’ont pas encore réglé leurs dettes, puisque nous donnions des bons en fixant les dates délais de paiement. Tous les présidents qui n’ont pas obéi à cette norme, à cette entente, ont vu leurs licences saisies.
Camfoot.com : Quelle appréciation faites-vous de la phase aller et des équipes ?
Pierre Mbougna : Je pense que l’Ouest peut rester tranquille, parce que nous avons des équipes qui font la chose. A tel point que, à l’issue de nos barrages, je me dis que n’importe quel club qui sera qualifié pourra traverser les interpoules. Dans nos quatre sous poules, ça se dispute sérieusement. Si vous approchez les présidents des clubs concernés, ils vous diront que ce n’est pas de l’amusement. Il y a des sérieux prétendants.
Camfoot.com : Des crises se ressentent dans les clubs, notamment pour ce qui concerne les finances. Qu’avez-vous fait des subventions dont les équipes ne bénéficient plus depuis ?
Pierre Mbougna : Je crois que nous avons déjà traité ce problème avec les présidents de clubs. Les subventions ne concernent pas la ligue provinciale ; c’est la nationale qui donne les subventions. Et à l’assemblée générale de la Fécafoot du 11 mars à Yaoundé, le président de la Fécafoot, monsieur Iya Mohammed avait fait des promesses, et nous restons à son écoute. Le jour où ce sera disponible, nous allons appeler les présidents des clubs et chacun entrera en possession de son dû.
Camfoot.com : Parlant de promesses, il s‘agissait de quoi concrètement ?
Pierre Mbougna : Le président Iya Mohammed avait dit qu’il est en train de voir dans quelle mesure il peut donner des subventions aux ligues provinciales et aux clubs. Voilà. Il avait juste dit en substance qu’il est en train de prendre de son temps, à la recherche des sponsors et que, à ce niveau là, les choses étaient déjà très avancées. Si bien qu’il était sûr que quelque chose sera fait dans ce sens.
« Si les présidents ne viennent pas payer et retirer leurs licences, la phase retour va encore tarder…. Il y a moins de cinq clubs qui ont payé leurs licences. »
Camfoot.com : Les clubs ne souffrent pas que des finances, mais de leurs dirigeants surtout. Et, pour être précis, il y a le cas de la Panthère du Ndé où on a vu un capitaine de l’armée à la retraite s’approprier l’équipe… Quel rôle avez-vous joué dans cette crise ?
Pierre Mbougna : Même dans les ménages, il y a des crises. Ça, c’était une crise interne, c’est-à-dire propre aux fils et filles du Ndé. A notre avis, nous (la ligue,ndlr) ne pouvions prendre part à cette crise sans y être invité. Il fallait que nous soyons invité pour aller voir de quoi il s’agissait. Mais, qu’à cela ne tienne, j’avais fait le déplacement à Yaoundé pour essayer de réconcilier les différentes parties parce que c’était un problème de gestion de club où deux congrès, apparemment, avaient eu lieu. Le second ayant été convoqué par l’autorité administrative, qui n’en a justement pas le droit. Le premier bureau a méconnu ce second congrès. Mais, je crois que, pour le moment, tout est rentré dans l’ordre.
Camfoot.com : Comment ça ?
Pierre Mbougna : Ecoutez, la fédération est gérée par des textes. Il y a des textes qui régissent la fédération et c’est clair; c’est le président du bureau sortant qui peut convoquer le congrès ou bien les deux tiers des membres du bureau ou de l’assemblée ayant élu le bureau qui est en place. L’autorité administrative a un rôle à jouer, d’ailleurs son premier rôle étant le maintien de l’ordre; que tout ce qui doit être fait dans son département se passe dans le calme et la sérénité. Lorsqu’on voit que les gens vont à l’encontre des textes, il est de notre devoir de venir dire que ce n’est pas comme ça que ça va se passer. Les deux tiers pouvaient obliger le président de l’ancien bureau à convoquer le congrès. Et au cas où il refusait, il lui appartiendrait alors d’interpeller la Fécafoot pour qu’elle convoque. C’est comme ça. Et, le 25 juin dernier, il y a eu une assemblée générale à Bangangté à l’issue de laquelle un bureau a été mis sur pied.
Camfoot.com : Il parait que beaucoup d’argent a circulé…
Pierre Mbougna : Quel genre d’argent ?
Camfoot.com : ais de l’argent, de l’argent frais !
Pierre Mbougna : Ah… moi je ne sais pas ! Yaoundé m’a appelé d’aller à Bangangté suivre les travaux de l’assemblée générale qui devait se tenir le 25 juin. Je l’ai fait. Tout s’est déroulé conformément aux textes. Alors, j’ai rendu compte. J’ai envoyé les procès verbaux à Yaoundé, et la fédération m’a demandé de valider. Le capitaine Feutcheu qui est, depuis le 25 juin comme nouveau président de la Panthère sportive du Ndé. Parce que ce sont les deux tiers qui avaient élu l’ancien bureau qui a convoqué l’assemblée générale et élu le nouveau bureau.
Camfoot.com : Finalement, à quand le début de la phase retour ?
Pierre Mbougna : Je vous ai dit que des licences des clubs ont été saisies. Si les présidents ne viennent pas payer et retirer leurs licences, la phase retour va encore tarder. Il faut que vous soyez profondément édifié, pour savoir que ce n’est pas de notre faute. Il y a moins de cinq clubs qui ont payé leurs licences.
Camfoot.com : Ne peut-on pas commencer avec ceux qui sont en règle ?
Pierre Mbougna : Il se trouve que l’effectif qui est en règle se trouve réparti dans plusieurs sous-poules. Vous voudriez donc qu’on fasse comment ? On va patienter pour que ces équipes viennent se mettre en règle.
Camfoot.com : Et si ces équipes ne le faisaient pas, le championnat devrait donc toujours attendre ainsi ?
Pierre Mbougna : Comment ne le feraient-elles pas ? Elles le feront ! Ceci parce que, quand nous allons lancer, pendant que leurs licences sont ici (à la ligue, ndr), ces clubs seront obligés de payer les deux-deux milles par joueur et par joueur ! Alors, en ce moment là, qui perd ? Ce sont eux, puisqu’en le faisant, ils viendront toujours payer leurs dettes. Donc, un président sage ferait mieux de venir aussitôt payer ici pour retirer les licences, que d’aller dépenser sur les stades d’abord.
Camfoot.com : Parlons de vos représentants à la coupe du Cameroun. Leur qualification pour les 16èmes de finales n’était pas saine sur le terrain…
Pierre Mbougna : Nous sommes déjà en huitièmes de finale, et nous avons un de nos représentant encore dans la course (Bandja Fc, qui a pris le dessus sur Mount Cameroon, 1-0, ndlr). Avant d’y arriver, nous avons d’abord eu nos éliminatoires ici. Il y a eu quelques éclats de voix par rapport à certains matches. Beuh, ça ne vaut plus la peine d’en parler, parce que la Fécafoot nationale s’était saisie du dossier et a tranché. Je peux seulement déplorer le fait que la commission provinciale d’homologation avait été déboutée. Celle-ci agi à propos du match Panthère-Bandja joué à Mbouda, et où les officiels avaient sérieusement été bastonnés. Maintenant, la nationale a donné raison à Bandja, que la commission avait purement et simplement écarté. Et alors, je me demande s’il faut livrer désormais les officiels aux joueurs ou aux spectateurs. S’il en est ainsi, on finira par jouer sans officiels.
Camfoot.com : Avait-il été établi que ce sont les joueurs de Bandja qui avaient battu les officiels ?
Pierre Mbougna : Le seul fait que, à moins cinq minutes, un joueur de Bandja se soit couché sur le terrain et a refusé de sortir, les encadreurs ayant refusé l’intervention de la croix rouge, c’était largement suffisant pour constater le refus de jouer de Bandja, alors que Panthère menait un but à zéro. Avant que la bastonnade des officiels ne suive hors du stade.
Camfoot.com : Le divisionnaire Bandja est pourtant en huitième de finale…
Pierre Mbougna : …Parce que la nationale l’a qualifié. Elle a ses arguments. Je ne peux pas juger les décisions de la hiérarchie. Ce que je vous dis n’est qu’un constat et une analyse personnelle.
Camfoot.com : Pour finir, avez-vous des nouvelles du président Serge Tsémo ? Comment la ligue fonctionne-t-elle en son absence ?
Pierre Mbougna : Serge Tsémo se porte très bien. On s’appelle de temps en temps. Il a seulement une dernière opération qu’il doit subir. Si celle-ci se passe très bien, il va retrouver le bercail. Cela dit, la ligue fonctionne très bien. Le bureau de la ligue se tient tous les mois. Nous n’avons pas sauté un mois sans que sa réunion n’ait eu lieu. C’est prévu tous les 5 du mois.
Propos recueillis par Kisito NGALAMOU