Le ministre des sports et de l’Éducation physique de retour de la Can a saisi l’occasion de la concertation avec les présidents de clubs au sujet de la réouverture du stade Ahmadou Ahidjo pour discuter avec la presse. Le responsable du sport au Cameroun fait son bilan de la dernière Can, un bilan qu’il juge positif.
Camfoot.com: Excellence, est-ce qu’on peut savoir à quelle décision vous avez abouti à la fin de cette concertation avec l’ACPD et la Fecafoot?
Philippe Mbarga Mboa: Disons que le but essentiel de cette réunion avec l’ACPD et la fédération était la réouverture du stade Ahmadou Ahidjo, qui a été fermé pendant un certain temps pour des travaux dont tout le monde a pu se rendre compte de l’effectivité, et surtout pour permettre à notre équipe nationale qui était en compétition de préparer ces compétitions dans les conditions les meilleures. Maintenant que nous sommes arrivés au terme de ces compétitions, je pense qu’il est bon de remettre le stade à la disposition des clubs, qu’il faut l’avouer jusqu’ici évoluaient dans des conditions difficiles au stade militaire. J’ai donc tenu informé les différents responsables de cette décision ce matin.
Camfoot.com: Quel est bilan faites-vous de la dernière Can Égyptienne ?
Philippe Mbarga Mboa: Vous savez, je pense que le bilan de la Can ne doit pas forcément être fait par le ministre qui n’est pas en charge des prestations de l’équipe en directe, mais en ma qualité de ministre des Sports, je suis satisfait, mais alors véritablement satisfait de l’équipe que j’ai vu à la Can. Comme observateur du football, je dois dire qu’il y a longtemps que je n’avais pas vu l’équipe du Cameroun jouer avec une telle hargne, avec une telle détermination, avec une telle coordination dans le mouvement. C’est un aspect extrêmement positif et il ne faut pas seulement le voir uniquement au niveau de la Can. C’est un travail que je ne cesse de proclamer qui se fait depuis et donc vous avez vu l’aboutissement ou un début d’aboutissement à la Can et qui dans les jours prochains fera véritablement de notre équipe ce qu’elle était il y a très longtemps.
Ayant participé à cette Can en Égypte, je vous dis que beaucoup d’Égyptiens, mais alors la grande majorité ont été extrêmement déçus de la sortie au demeurant fort honorable de notre équipe que tout le monde voyait avec un autre sort. Le football a ceci de particulier et c’est ce qui fait sa gloire aussi, c’est l’incertitude du sport.
Camfoot.com: Après l’élimination face à la Cote d’Ivoire, vous avez parlé de réglages. De quioi s’agit-il concrètement ?
Philippe Mbarga Mboa: Rien n’est jamais parfait. On aurait fait des réglages même si nous avions gagné la Can. L’équipe est appelée à progresser, à évoluer à s’améliorer. Il y aura certainement des choses à revoir dans l’équipe. Après tout, on n’a pas gagné. Mais ce n’est pas au ministre à le faire, c’est un processus qui se fera en concert avec d’autres partenaires que sont la fédération. C’est un travail comme j’aime le dire, d’équipe.
Camfoot.com: Avez-vous également évoqué le financement des voyages des clubs camerounais engagés en compétitions africaines ?
Philippe Mbarga Mboa: Cela a été évoqué et ce n’est pas la première fois. Cela a été évoqué il y a un an dans une réunion avec la fédération et l’ACPD. Je me dois également là de dire quelque chose. Les textes qui parlent des équipes engagées en coupes africaines, disent que ces clubs bénéficient du financement de l’état en cas de besoin. Donc, ce n’est pas quelque chose de systématique. Je tiens également à relever que les clubs sont des associations privées affiliées à une fédération, c’est-à-dire qu’avant de se retourner vers l’état, il faut avant tout regarder la fédération, et j’encourage la fédération. Je pense que cela a été compris par les clubs et la fédération elle-même, et il est possible, faut pas l’exclure, que les solutions puissent être trouvées au niveau de la fédération, et j’encourage la fédération dans cette voie.
Camfoot.com: Si on revenait sur les lions indomptables, quel est le sort réservé à l’entraîneur Artur Jorge après cette débâcle ?
Philippe Mbarga Mboa: Vous savez, ne mettez pas la charrue avant les bœufs. Je viens de répondre à la question. Il n’y a pas de sort réservé à un individu. Il y a que le sort de l’équipe, c’est ça qui nous préoccupe. S’il est prouvé, s’il est dit qu’un individu, quel qu’il soit peut apporter un plus à cette équipe, il sera là. S’il est prouvé qu’une personne ne peut plus apporter grande chose ou n’apporte pas, on le mettra de côté. Mais aujourd’hui la finalité n’est pas de définir le sort d’une personne ou d’un groupe de personne, la finalité est de définir le sort l’équipe.
Camfoot.com: Après la non-qualification du 8 octobre dernier, vous avez dit que vous assumiez. Diriez-vous la même chose cette fois-ci ?
Philippe Mbarga Mboa: Vous avez mal compris le j’assume du 8 octobre, mais je dois vous dire que je suis un ministre épanoui et heureux, par le statut de l’équipe, par les prestations de l’équipe et l’ambiance qui règne au sein de cette équipe, et je voudrais rappeler à ceux qui ont besoin de ce rappel que çà fait un an que cette équipe n’a pas perdu de match. Le parcours de cette équipe depuis le 8 décembre 2004, n’a de commune mesure. Nous avons fait un parcours exceptionnel.
Camfoot.com: Mais au niveau du classement Fifa du mois, le Cameroun a régressé ?
Philippe Mbarga Mboa: Le classement Fifa sur le quel nous avons gagné sept places ? Allez le relire et vous verrez que nous avons gagné des places.
Camfoot.com: Sur le plan mondial, nous avons glané sept places. Mais sur le plan continental, nous sommes passés en deuxième position ?
Philippe Mbarga Mboa: Ça c’est le prototype du camerounais qui ne voit que le mauvais côté, et je vous invite désormais à être plus positif.
Camfoot.com: Après cet autre échec, on s’attendait à votre démission, excellence monsieur le ministre ?
Philippe Mbarga Mboa: Je ne rends compte qu’au chef de l’état et tant que je bénéficierais de la confiance du chef de l’état, je continuerais à exercer mes fonctions. Maintenant je vous dis que comme individus, je suis quelqu’un d’extrêmement mûr, d’extrêmement déterminé, rien ne m’arrêtera.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Yaoundé