Au terme de sa visite dans le chef-lieu de la province de l’Ouest, le ministre des sports revient sur les conclusions de la séance de travail tenue plus tôt. Encore sous le choc du gâchis de sa visite au stade omnisports, il estime que l’on n’a pas le droit de laisser ce joyau dans l’état actuel et interpelle la société civile à l’accompagner dans la réhabilitation de ce projet.
Camfoot.com: Monsieur le ministre, pouvez-vous nous repréciser le bien-fondé de votre séjour à Bafoussam ?
P. Mbarga Mboa: Ecoutez, je suis à Bafoussam en raison des travaux liés au terrain Omnisports de cette ville. Depuis de nombreuses années, il a été abandonné. J’ai eu la chance de le visiter la semaine dernière. Et, je pense, face au problème criard d’infrastructures sportives au Cameroun, que nous n’avons pas le droit, de laisser ce terrain dans cet état. Il faut le réhabiliter. Il ne faut pas que le terrain de Bafoussam meure ! Ce serait dommage. Il faut qu’il vive. Je pense que nous pouvons le faire, et, c’est à cela que je vais m’employer.
Camfoot.com: Peut-on avoir quelques conclusions de cette réunion que vous venez de présider ? À quand le début de la viabilisation de ce stade ?
P. Mbarga Mboa: Vous savez, il faut d’abord voir dans quelles conditions il a été arrêté. Je parle de conditions administratives, et techniques, puisqu’il faut absolument privilégier la sécurité des spectateurs, des Camerounais qui iront à ce stade. Une commission a été mise sur pied qui devra travailler à ces différents aspects des problèmes, et qui rendra sa copie d’ici jeudi, pour son chronogramme. A partir de là, on verra son traitement et ce qu’il faut faire. Et je pense pas qu’il faille beaucoup choses parce que, ce stade a été réalisé en grande partie. A mon humble, l’essentiel du travail est déjà fait. Il faut juste certaines petites choses qui devraient permettre, dans des délais que j’estime raisonnables, de le rendre fiable et de pouvoir y évoluer en toute sécurité.
« Beaucoup de choses peuvent se faire ici à Bafoussam, beaucoup de compétitions intercontinentales, autant en football qu’en athlétisme, si ces infrastructures sont réhabilitées ».
Je pense que, sur le plan de l’édification, c’est l’un des meilleurs terrains que nous ayons au Cameroun. Il possède l’une des meilleures pistes d’athlétisme… Avons-nous le droit ? Avons-nous le droit de laisser tomber ces infrastructures au moment où on a le plus besoin ? Je le redis, je saisis vos micros pour dire, les résultats sportifs, c’est bien, c’est très important. Ça chatouille notre fierté, et il faut aller de l’avant. Mais, les infrastructures, c’est mieux.
Camfoot.com: Vous avez dit que l’Etat, seul, ne pourra pas faire ce travail. Comment entendez-vous procéder ?
P. Mbarga Mboa: Attendons de voir ce que diront les techniciens et les experts. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs : voyons quel devis sortira de ce travail préparatoire. Vous avez visité ce terrain, je pense, si on est raisonnable, que ce sont des choses faisables. Je dis bien que ce sont des choses tout à fait faisables ! Maintenant, on verra quelle forme il faut donner à la faisabilité de cette chose. Mais, je crois qu’on peut le faire. Je dis même qu’on doit le faire. Ce terrain doit être réhabilité ! Ce serait dommage, ce serait un tord de ne pas le faire, au moment où on a le plus besoin, non seulement pour les populations de l’Ouest qui, nous le savons, sont des populations extrêmement sportives, mais aussi pour le Cameroun tout simplement. Beaucoup de choses peuvent se faire ici à Bafoussam, beaucoup de compétitions intercontinentales, autant en football qu’en athlétisme, si ces infrastructures sont réhabilitées.
Camfoot.com: Au-delà de l’effort que le gouvernement entend faire, au cours des prochains mois, pour réhabiliter ce stade, que dîtes-vous à tous ceux-là qui voudraient participer à cet ouvrage ?
P. Mbarga Mboa: Vous savez, je me réjouis déjà que Sa majesté Ngompe, ait participé à nos travaux. Il a fait d’ailleurs des interventions appréciées. Mais, je vous redis qu’en matière de sport, l’avenir appartient à un partenariat Etat-société civile. Il faut que l’Etat et la société travaillent ensemble, et je dirais continuent de travailler ensemble, avec les opérateurs économiques qui accompagnent ce mouvement sportif, pour que les choses soient faites dans les normes. Le sport aujourd’hui c’est beaucoup d’argent. Dans le monde entier, le sport traîne et véhicule beaucoup d’argent. Ce qui ne peut pas se faire qu’avec l’Etat seul, il faut qu’il y ait des volontés qui s’intéressent à ce travail.
Propos recueillis par Paul Gouaré KINDJI