Âgé de 19 ans, Ebonde Ebongue livrait dimanche dernier son premier match de D1 après avoir été au centre d’une brûlante polémique entre son ancien employeur, Avenir Fc, et les Astres. Du haut de son 1m70, le petit lutin commence sa carrière dans les moules de Alliance, un club de la ligue du Littoral, déjà disoud. Ebonde montera d’un cran lorsqu’il monnaie son talent à Matelot, puis ensuite Avenir Fc…
Après avoir participé à quatre barrages dans le Littoral, Ebongue est aujourd’hui l’homme providentiel des Astres de Douala. Le numéro 9 des Astres était l’homme du match de la 11è journée contre le leader Cotonsport. Grâce à ses deux buts, les ‘’Brésiliens » de Douala contraignent les cotonniers à concéder leur première défaite de la saison. Deux buts d’anthologie inscrits dans le même registre sorti d’une académie de football : amorti du ballon, dos au filet, pivot sur lui-même, tir croisé enchaîné de l’extérieur du pied gauche. Tignyemb le gardien de Cotonsport n’a que ses yeux pour voir le ballon se loger à la droite de sa lucarne. Le public l’adopte aussitôt. L’homme venu d’ailleurs se livre à Camfoot. Interview.
Camfoot.com: Pour votre premier match de première division, vous faites un tabac en marquant deux buts somptueux. Dites-nous comment vous avez abordé cette rencontre ?
Philippe Ebonde Ebongue: C’est vrai que c’est mon premier match du championnat, mais ce n’est pas mon premier match avec Astres. J’ai fait parti de l’équipe qui a joué contre les Centrafricains, Tp Usca, ici à Douala au tour préliminaire de la coupe de la Caf. Nous avons d’ailleurs remporté ce match 2-0. Pour mon premier de D1, le coach m’a fait confiance et je n’ai pas tremblé et j’ai marqué deux buts. Je rends grâce à Dieu et à Astres qui a cru en moi.
Camfoot.com: Qu’est-ce qui a fait votre force ?
Philippe Ebonde Ebongue: Ma force qui vient de l’esprit d’équipe qui caractérise notre groupe. Nous sommes tous soudés, de l’encadrement technique, à l’équipe dirigeante en passant par les joueurs. Sachant que nous devons affronter le leader Cotonsport, nous nous sommes surpassés pour arracher les trois points de la journée. Nous comptons travailler davantage pour être plus forts.
Camfoot.com: Il y avait un litige financier sur les modalités de votre transfert de Avenir Fc (D2) et les Astres, finalement la situation s’est décantée. Qu’est-ce qui faisait exactement blocage ?
Philippe Ebonde Ebongue: C’était très dur. Il y avait exactement un problème entre mon ancien club et mon nouvel employeur, les Astres. C’est la raison pour laquelle vous ne m’avez donc pas vu sur le terrain pendant les dix premières journées du championnat. La situation s’est décantée à la dernière minute grâce à l’intervention efficace du président Joseph Nguekam ; je n’ai pas d’autres détails.
Camfoot.com: À combien s’élève finalement le montant de votre transfert ?
Philippe Ebonde Ebongue: Je préfère ne pas parler de ce volet de la question, si vous permettez.
Camfoot.com: Comment expliquer que vous ne jouez pas pendant dix journées, et le jour où vous entrez sur terrain, vous êtes d’une forme époustouflante ?
Philippe Ebonde Ebongue: Je n’ai pas baissé les bras. J’ai toujours cru en moi-même. Je me suis dit que même si le problème se règle à la dernière journée, je pourrais jouer. Entre temps, j’ai travaillé très dur grâce à notre encadrement technique qui a été très rigoureux avec moi.
Camfoot.com: Votre titularisation coïncide avec le départ de deux attaquants (Paul Ncha et Jean Vauclin Bekima) pour Petro Atletico Luanda. Pensez-vous avoir dorénavant un titre foncier à l’attaque des Astres ?
Philippe Ebonde Ebongue: Bien sûr ! En attaque nous avons perdu Ncha et Bekima, il faut renforcer ce compartiment de notre jeu. Le coach m’a fait confiance et je crois ne pas l’avoir déçu pour ce premier match. Je travaillerai davantage pour mériter sa confiance.
Camfoot.com: Pourquoi vos fans vous appellent ‘‘Papa Eto’o » ?
Philippe Ebonde Ebongue: Ce n’est pas aujourd’hui qu’on m’appelle ‘’papa Eto’o ». C’est depuis la deuxième division que je porte le sobriquet d’Eto’o. Je crois savoir que c’est grâce à mon style de jeu qui ressemble à celui du goléador du Fc Barcelone que les fans m’appellent affectueusement ainsi. J’ai fait quatre fois les barrages dans la province du Littoral et je crois que grâce à ce modeste palmarès, je peux porter honorablement le nom de Samuel Eto’o.
Propos recueillis par Éric Roland KONGOU, à Douala