Un bras de fer vient d’être engagé entre le président de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC) et l’Association des Clubs d’Elite du Cameroun (ACEC). Juste quelques heures après le point de presse du président de la LFPC reportant le début de l’Elite one prévu le 26 janvier prochain à une date ultérieure, les présidents de clubs d’élite se sont réunis en urgence à Douala et ont pondu un communiqué, dans lequel, ils informent le mouvement sportif camerounais que, la date du 26 arrêtée de commun accord avec le président de la LFPC marquera le démarrage effectif de l’Elite one au Cameroun. Suite au méli-mélo qui perturbe les amateurs du football au Cameroun, camfoot a réussi obtenir un entretien avec le patriarche Emile Onambele Zibi, président du Tonnerre Kalara Club de Yaoundé et nouveau président élu de l’association des clubs d’Elite au Cameroun. Sujet unique : la position de l’ACEC après le report du championnat par le président de LFPC et les motivations de ce revirement de situation à la ligue.
Camfoot.com : Qu’est ce qui peut expliquer le point de presse du président de la LFPC qui renvoie le début du championnat à une date ultérieure environ 48h après la tripartite de Douala ?
Emile Onambele Zibi: Nous comprenons, c’est parce que la ligue a été mis sous séquestre par son président. C’est pourquoi il a renvoyé la date du début du championnat, pour se faire du n’importe quoi. Mais je puis vous dire que pour nous, il n’y a pas de problème. Nous jouerons le 26. Le président de la ligue n’a pas de terrain de football, pour nous dire qu’il doit nous empêcher d’entrer dans ses stades. Les stades appartiennent à l’Etat. C’est l’Etat qui nous a demandé de jouer, nous jouerons ! Nous avons pris cet engagement au cours de la réception que nous a accordé le premier ministre chef du gouvernement. Nous ne sommes pas là pour décevoir le premier ministre. La ligue veut se comporter à l’image de ces équipes qui ne tournent pas au pays : l’argent, rien que l’argent et rien pour le peuple. Nous prenons le peuple à témoin. Nous jouerons et nous avons les moyens de notre politique.
Camfoot.com : Que retenir de la réunion tenue à Douala quelques heures après le point de presse du président de la LFPC par les présidents de clubs ?
Toute la réunion est contenue dans le communiqué final que nous avions sorti, c’est que nous allions jouer le 26 janvier. Nous ne pouvons pas être menés en bateau par le président de la ligue qui n’a pas de clubs. D’ailleurs c’est un président qui est intérimaire. Nous sommes entrain de recueillir des signatures pour une assemblée générale élective, au cours de laquelle, il sera déposé et le président de l’instance sera élu. Nous le ferons bientôt ! Il faut recueillir 2/3 des signatures et nous avons dépassé les 2/3.
Camfoot.com : Président comment il sera possible de jouer le 26, alors que le président de la ligue, principal organisateur du championnat remet le démarrage du championnat à une date ultérieure ?
La ligue c’est quoi, c’est la ligue qui joue au football ? Avant le championnat était organisé par qui ? Par la Fécafoot ! Nous ne pouvons arrêter que si la Fécafoot nous demande d’arrêter. En dehors d’une injonction de la Fécafoot, nous n’arrêterons pas. La ligue est une cellule de la Fécafoot. La ligue n’a pas d’entité, elle n’est connue de personne. Elle n’est pas agréée à la CAF encore moins à la FIFA. Seule la Fécafoot y est adhérée. La ligue est une émanation des clubs que nous sommes. Celle-ci ne peut pas nous mener en bateau. Nous ne sommes pas des employés de la ligue.
Camfoot.com : A vous écouter, les présidents de clubs sont prêts à se lancer dans un bras de fer avec la LFPC ?
Pour nous, la ligue n’existe pas. C’est nous qui sommes la ligue et nous jouerons le 26 janvier.
Camfoot.com : Vous ne reconnaissez que la fédération camerounaise de football. Aviez-vous l’avale de la fécafoot pour jouer le 26 ?
Quel accord ? C’est nous qui sommes acteurs !
Camfoot.com : Celui de la fédération camerounaise de football
Je ne peux pas vous dire ça. C’est la fécafoot qui nous dira le 26 n’entrer pas dans les stades. Les stades appartiennent à l’Etat. L’Etat n’a qu’à envoyer les gens nous sortir dans les stades, auquel cas nous arrêterions le football pour toujours. C’est l’équipe nationale qui prendra les coups. On ne peut pas avoir une équipe nationale sans avoir un championnat qui tourne au niveau de la base.
Camfoot.com : Qui a convoqué la tripartite de mercredi 16 janvier à Douala ?
C’est le président de la ligue. Maintenant il a pris peur des résultats de sa propre réunion.
Camfoot.com : Mais le président de la LFPC dans son point de presse fait savoir que la réunion de mercredi était informelle ?
Informel comment ? C’est lui qui nous amené à Douala. Je suis encore à Douala. C’est lui qui nous a amené à Douala. Comment il peut convoquer une réunion et dire deux jours après quelle est illégale ? Illégale parce que nous n’avions pas servi ses intérêts.
Camfoot.com : Quelles sont ses intérêts ?
Les intérêts égoïstes. Il sait ! Ses intérêts sont connus de tout le monde. Vous n’avez qu’avoir les résolutions de la réunion de mercredi dernier. On a mis la ligue sous séquestre et ses intérêts ont été gelés. C’est ce qui gêne le président de la ligue.
Camfoot.com : Dans le point de presse du président de la ligue, il dit avoir instruit l’arrêt des fonds.
Pas ces fonds. Je parle des fonds de la ligue. Ceux dont il parle sont une subvention. Il ne peut pas geler quelque chose qui ne lui appartient pas. Ce n’est pas son argent. C’est l’argent des impôts des camerounais. Il paie plus d’impôts que tous les camerounais ? Il ne peut pas geler quelque chose qui ne lui appartient pas. C’est la volonté politique du chef de l’Etat, à moins qu’il devienne chef de l’Etat, auquel cas nous serions obligés de nous soumettre, comme il dit qu’il est militaire ! Mais pour le moment il n’est pas encore chef de l’Etat et le Cameroun est dirigé par un civil, qu’il ne parle pas aux camerounais de cette manière là. Nous ne sommes pas ses hommes de troupes.
Camfoot.com : Le président de l’ACEP confirme le démarrage du championnat le 26 ?
Tout à fait.
Entretien mené par James Kapnang à Douala