Il a sauté plus haut que tous ses challengers. Devant les adversaires coriaces annoncés dans la presse tels que Jean Paul Akono (intérimaire en 2000), Emmanuel Kunde (entraîneur au Gabon), Patrick Mboma ou Joseph Antoine Bell, François Omam Biyik a sauté plus haut que tout le monde. Comme ce 8 juin 1990 où il s’élança dans le ciel, plus que tous les défenseurs argentins. Omam-Biyik a rabattu le ballon de la tête. Le gardien argentin a bien vu le coup venir et plonge du bon coté. Il semble maîtriser la situation, mais il est surpris par la direction multiforme du ballon.
Celui-ci lui rebondit et franchit la ligne de but. François Omam-Biyik, attaquant de Laval tout juste transféré à Rennes, vient de marquer le premier but de la Coupe du monde 1990. Un but qui assomme l’Argentine de Maradona. Depuis lors, l’emblématique buteur est resté dans les anales du football mondial comme celui qui a inscrit le premier but de la coupe du monde 1990 et qui donna la première victoire à l’Afrique noire à ce niveau de la compétition.
Mais des buts, l’attaquant qui totalise 63 sélections en a inscrit à la pelle. Des plus anecdotiques au plus déterminants. On se souvient du match de qualification entre le Cameroun et le Nigéria à Yaoundé en 1989. François Omam Biyik inscrivit l’unique but de la partie (1-0) qui va redonner espoir au Cameroun. Dans les années 87, le sélectionneur Claude Le Roy le fait jouer en position de libéro (dernier poste défensif), lui un attaquant qui s’est bien battu. En coupe d’Afrique des clubs champions, on se souvient aussi de l’authentique victoire de Canon sur les Requins de l’Atlantique du Bénin, 7-0 avec quatre réalisations d’Omam. De tradition, l’on savait aussi que le Canon ne gagne sur le fil que lorsqu’il pleut. Et le buteur providentiel de Canon à ces moments là n’était autre que François Omam Biyick.
« Je n’ai pas déposé un nouveau dossier »
Après une brillante carrière de footballeur, l’attaquant des Lions, qui a joué trois coupes du monde (1990, 1994, 1998), se reconvertit dans la carrière d’entraîneur. Au Mexique où il acheva sa carrière de joueur et démarracelle d’entraîneur, il n’a pas de succès connu. De retour en France, il entraîna des clubs de seconde zone comme Touvent (banlieue Chateauroux), F.C.L Saint Christophe Châteauroux, entraîneur de l’équipe seniors en 1ère division départementale et de l’équipe U 13 (benjamins) depuis septembre 2009. Depuis août 2010, il entraîne EGC Touvent Châteauroux.
Depuis quelques mois, son nom a circulé dans les milieux sportifs comme le successeur de Yves colleu, l’ex assistant de Paul Le Guen sur le banc de touche des Lions indomptables. Mais avant, il avait tenu à démentir l’information selon laquelle il aurait déposé un nouveau dossier de candidature à la Fecafoot pour le remplacement du Français Paul Le Guen : « Je n’ai pas déposé un nouveau dossier. J’ai plutôt des anciens dossiers à la Fecafoot et au ministère des Sports. Les deux instances ont tous mes contacts. Je suis à leur disposition », avait-t- il indiqué. Et l’homme se dit avoir le profil de l’emploi : « J’ai l’expertise et je suis prêt à servir partout comme entraîneur adjoint, directeur technique national, sélectionneur des juniors, des cadets, des espoirs ou formateur des jeunes à la base », confiait-il à la presse.
« Il faut examiner ce qui n’a pas marché »
C’est en 1985 que sa folle carrière commence. Deux frères, Omam Biyick et Kana Biyik, emmènent une modeste formation de deuxième division au match de finale de la Coupe du Cameroun. Le Cameroun entier a ainsi découvert deux jeunes hommes au talent illimité. Le premier est attaquant et le second milieu de terrain. À eux deux, ils vont terroriser les équipes sur papier bien plus puissante. Dès lors, Pouma FC ne peut assouvir leurs aspirations légitimes. Marqué par les talents complémentaires des frères inséparables, Claude Marie Le Roy, le sélectionneur de l’époque n’hésite pas à leur faire confiance. La suite, on la connaît. Un brillant parcours qui s’achève sur le banc des Lions indomptables. Et le technicien camerounais, qui a vécu la mort dans l’âme, la débâcle sud-africaine a déjà une petite idée de ce qu’il faut faire : « Il faut examiner à tous les niveaux ce qui n’a pas marché ». On jugera le maçon au pied du mur.
PARCOURS
Clubs successifs
– 1984/1986 : Pouma Football Club
– 1986/87 : Canon Yaoundé
– 1987-1990 : Laval (81 matches/27 buts)
– 1990/91 : Rennes (38 matches/14 buts)
– 1991/92 : Cannes (35 matches/7 buts)
– 1992 : Olympique de Marseille (1 match/0 but)
– 1992-1995 : Lens (53 matches/18 buts)
– 1995-1997 : Club América (75 matches/49 buts)
– 1997 : Yucatan Mérida
– 1997/98 : Sampdoria Gênes (6 matches/0 but)
– 1998/99 : Telamon FC
– 1999/00 : Châteauroux – (3 matches/0 but)
– 2000 : CF Puebla (17 matches/5 but)
Palmarès
– Meilleur joueur du Tournoi de Toulon en 1985
– Meilleur buteur du Championnat de D1 en 1986 et 1987
– Quart de finale de la CM2010
Entraîneur
– Touvent (banlieue Châteauroux)
– F.C.L Saint Christophe Châteauroux, entraîneur de l’équipe seniors en 1ère division départementale et de l’équipe U 13 (benjamins) depuis septembre 2009
– EGC Touvent Châteauroux depuis août 2010.