« J’ai toujours pensé, et je pense encore que des Professeurs agrégés de droit n’ont pas besoin de huit mois pour réécrire les textes et organiser des élections à la Fécafoot. Plus encore, les Professeurs Joseph Owona et Adolphe Minkoa She s’étaient déjà penchés sur ces mêmes textes lors du Forum national sur le football, organisé en mai 2010. Au moment où ils sont appelés au Comité de normalisation, ils ont donc déjà une connaissance approfondie des problèmes du football camerounais et des solutions. A mon avis, quatre mois étaient largement suffisants pour les missions assignés au Comité de normalisation : deux mois pour les textes et deux mois pour les élections ».
« Les missions premières de ce comité n’ont pas été révélées au public en juillet 2013 : préparer l’équipe nationale du Cameroun pour la Coupe du Monde et conduire la délégation de la Fécafoot à cette compétition. Aujourd’hui, la roublardise est dévoilée : la réécriture des textes et les élections, ce sera après la Coupe du Monde. Dans un Cameroun où tous ceux qui sont en charge des affaires publiques veulent s’éterniser au pouvoir, ne soyons pas surpris qu’en novembre 2014, une autre prorogation intervienne. Pauvre Cameroun ! ».
Le Comité de normalisation a été mis en place à la suite de plusieurs décisions de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du CNOSC, confirmées par le TAS. Les premières sentences ordonnent à la Fécafoot de réécrire ses textes ; les autres ont annulées les élections organisées par le Fécafoot dans toutes les ligues régionales. Ces procédures ont été menées avec succès par Nkou Mvondo, représentant des clubs des ligues régionales de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord, du Centre, du Sud, de Sud-Ouest, du Littoral, avec l’appui et le soutien de l’Ambassadeur Roger Milla.
« Par ailleurs, il y a eu toutes ces plaidoiries que nous avons menées sans tapage médiatique auprès de la Fifa, dénonçant les textes scélérats et les élections truquées à la Fécafoot. Je peux donc légitimement me venter ce jour, d’avoir contribué aux actions qui ont conduit à la mise en place du Comité de normalisation, que j’ai accueilli avec beaucoup de soulagement. Mais aujourd’hui, je suis déçu par le comportement et l’attitude de ceux qui font partie du Comité de normalisation. Quoiqu’il en soit, les acteurs du football ne se laisseront pas faire. Voilà plus de six ans que nous menons cette bataille pour sauver notre football ; nous sommes prêts à mener le combat jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la victoire finale. Pour tout dire, nous restons patients et attendons les textes : si ceux-ci ne sont pas bons, nous les attaquerons ».
Propos recueillis par A.T. à Yaoundé