Quand on lui pose une question, Landry Nguemo, milieu défensif des Girondins, répond presque toujours « victoires ». Et, avant de recevoir Auxerre, samedi à Chaban-Delmas (19h00), le « Monsieur Propre » du milieu de terrain aquitain parle de « collectif », et de rien d’autre !
Landry, deux mois après votre arrivée en Gironde, comment se passe votre intégration ?
Bien, bien, c’est conforme à ce que j’attendais. Maintenant, il nous faut des résultats ! On a commencé la compétition, et on a hâte de gagner des matches.
C’est cela qui favorise l’intégration ?
Oui, c’est important aussi. C’est clair qu’il y a une bonne ambiance, mais avec la victoire, c’est encore mieux.
Quel est votre rôle précis au sein du collectif ?
Je n’ai pas de mission particulière, mais comme tous mes coéquipiers, on doit donner le meilleur de nous-mêmes pour aider l’équipe à gagner.
Quel est le discours de Francis Gillot, et qu’attend-il de vous ?
Il me donne des consignes mais, là aussi, comme à tout le monde. Après, on doit jouer en bloc, s’accorder, se parler. Mais sinon, rien de particulier.
La page est tournée mais avant vous, Alou Diarra était souvent utilisé en “sentinelle”, seul devant la défense. Est-ce aussi votre registre ?
Pour moi, jouer seul, à deux ou à trois… C’est au coach de déterminer notre position, et que ce soit en losange ou à plat, ce sera en fonction de lui et du système choisi ; celui qu’il estimera être le mieux pour nous. Après, peu importe, le mieux, c’est de jouer !
Est-il facile de travailler avec Francis Gillot ?
Oui, bien sûr, c’est facile et plaisant parce que tout ce que l’on fait, c’est dans un but bien précis. Il nous explique pourquoi on fait telle chose… On prend vraiment du plaisir à venir s’entraîner. Maintenant, il faut que l’on arrive à refléter ça pendant les matches. Et c’est aussi quand on gagne que tout se passe bien.
Cela étant, on a vu un Bordeaux en difficulté défensivement, avec une fébrilité parfois symbolisée par Michael Ciani…
Je ne pense pas que “Mika” symbolise cette fébrilité, car on vu qu’il avait gagné ses duels et qu’il était costaud. Cela (le c.s.c. face à Saint-Étienne, ndlr) peut arriver à tout le monde ; il veut dégager, ça va dans le but, et voilà ! Ce n’est pas à cause de lui… C’est simplement qu’il y a des a choses à ajuster, et on y travaille. On fait de bonnes séances et on parle beaucoup. A nous de prendre le moins de buts possible.
Oui, mais doit-il réellement jouer les pieds attachés ?
Bah, non…
Cela vous a-t-il fait rire ?
Mais non, ça ne m’a pas fait rire ! C’est sûrement pour bien montrer que dans le travail, les défenseurs doivent être synchro et réglés comme des machines… C’est comme avec une corde : s’ils vont à gauche ou à droite, ils y vont ensemble. Pour moi, ce n’est pas juste un exercice comme ça ; tout ce qui est fait est précisément expliqué.
Finalement, offensivement, il y a aussi des problèmes, avec beaucoup de maladresse face au but (deux pions, inscrits sur coups de pied arrêtés). Pourquoi ?
Ce qui manque, c’est cette petite étincelle qui va tout changer. Je pense qu’une fois que l’on aura mis un ou deux buts (sic), ça mettra tout le monde en confiance. Attention, il y a de bons joueurs, avec Anthony (Modeste), Cheikh (Diabaté), Gouffran… Y a vraiment des mecs qui sont là ! On ne peut pas dire qu’il n’y en a pas, ou qu’ils ne sont pas bons ; non, ça, c’est faux ! Il faut juste un brin de réussite pour que la machine se relance.
Il n’y a que le milieu de terrain qui donne satisfaction, alors…
Non, c’est un travail collectif. Si l’on prend des buts, ce n’est pas qu’à cause des défenseurs. Si chacun, dans toutes les lignes, faisait correctement son travail, l’adversaire n’aurait pas forcément d’occasions. Il faut que nous aussi (au milieu, ndlr), on mettre nos partenaires d’attaque dans les meilleures dispositions, avec des ballons plus propres. Il va falloir être solidaires et se réconforter mutuellement.
Faut-il prendre un ou deux joueurs de plus avant la fin du mercato ?
Ça, c’est au coach qu’il faut le demander…
Ben, il a dit que ce serait bien…
Alors, c’est au président qu’il faut s’adresser… Je suis un joueur arrivé dans une équipe en place. Si l’on doit partir avec cette équipe, on fera avec.
Samedi, c’est Auxerre qui vient, avec son art du contre…
Oui, il va falloir être très vigilants défensivement, tout en jouant nos coups offensifs à fond. Ils sont costauds derrière et défendent bien, sans s’exposer beaucoup. Donc, vigilant face aux contres !
Au fait, juste un truc : Nguemo, en camerounais, ça veut dire quelque chose ?
(Rire) Déjà, ça se dit « Guémo », sans le “N” et sans l’accent ! Pour le reste, c’est dans ma langue… mais bon, je le garde pour moi…
Propos recueillis par Laurent Brun, au Haillan
*Le défenseur bordelais a travaillé, avant le match à Lorient (1-1) avec les pieds attachés entre eux, par de la ficelle. Un procédé offrant environ un écartement d’une vingtaine de centimètres, chacun, pour l’entre-jambes.