Arrivé à l’AS Nancy dans le rôle de doublure de Damien Grégorini, Guy-Roland Ndy Assembe a rapidement su saisir sa chance pour devenir le titulaire dans les buts nancéiens. Numéro un depuis le mois de septembre, l’international camerounais connaît véritablement, à 26 ans, sa première saison pleine en Ligue 1. Décisif lors de ses dernières sorties, le Lion Indomptable évoque, pour Afrik-Foot, cette fin de saison du côté de la formation lorraine, mais aussi les éliminatoires de la CAN 2013 qui débuteront dès le mois de juin.
Guy-Roland, vous avez 26 ans, êtes passé par Valenciennes, Le Mans ou encore Nantes, mais on a l’impression de vraiment vous découvrir cette saison en Ligue 1, comment l’expliquez-vous ?
La saison dernière j’ai presque joué tous les matchs avec Nantes, mais le contexte était différent car c’était en Ligue 2. Là en Ligue 1, il y a beaucoup plus d’exigences. C’est vraiment autre chose. Après, cette saison, malgré le fait que je ne sois pas le titulaire en début de saison, j’ai l’occasion d’enchaîner les matchs. C’est qui me permet de progresser et ça doit se voir.
Quelles différences y-a-t-il entre La Ligue 1 et la Ligue 2 ?
La Ligue 1 est vraiment plus exigeante dans beaucoup de domaines. Il faut tout le temps répondre présent et on a moins le droit à l’erreur. En plus cette saison il y a plus de pression car le club n’a pas encore assuré son maintien.
La confiance de l’entraîneur de vous mettre en numéro un peut justement être source de motivation…
C’est sûr que ça motive de voir le coach (Jean Fernandez, ndlr) vous faire confiance, même si les résultats n’étaient pas au rendez-vous en début de saison. Chaque fois que je suis titulaire, je me dis que je dois lui prouver que j’ai ma place. Après, à moi d’essayer d’être le plus constant possible malgré les hauts et les bas. Sa confiance est importante car j’enchaîne les matchs et c’est ce qui me fait progresser pour atteindre mes objectifs.
C’est ce qui permet aussi de sortir des gros matchs comme contre Paris ?
Aussi. Mais le match de Paris était particulier et important pour nous dans la mesure où le maintien n’est pas encore assuré. On recevait le PSG, un club qui a pour ambition d’être champion de France en fin de saison et qu’on avait battu à l’aller. On savait que ça n’allait pas être simple. On s’est préparé toute la semaine pour ramener quelque chose de ce match. Notre travail est enfin récompensé.
D’un point de vu personnel, comment analysez-vous votre match ce soir-là ?
C’était un match assez complet. J’ai eu beaucoup d’arrêts à faire et j’ai aussi été très sollicité dans le jeu au pied. Ça a été déterminant pour la suite du match..
Jean Fernandez a opéré un changement tactique pour passer en 4-3-3 par rapport au début de saison. Est-ce que ça a créé un déclic dans le jeu de l’équipe ?
Je pense surtout que nous avons plus de réussite maintenant par rapport au début de saison. L’implication des joueurs a toujours été la même sur le terrain. C’est juste qu’avant il nous manquait toujours ce petit quelque chose qui faisait la différence. Là, ça nous sourit plus et on encaisse moins de buts. Après, oui, on a peut-être gagné au niveau de la solidité défensive. Il faut que ça continue.
Et justement, Nancy est sur une bonne dynamique en ce moment. Comment envisagez-vous cette fin de saison ?
Pour le moment on a 39 points et il y a encore sept matchs de championnat à jouer. Il faut qu’on prenne encore quelques points pour s’assurer du maintien. Une fois que ce sera acquis, l’équipe pourra jouer plus libérée car la pression sera retombée. Après, une fois le maintien acquis, autant terminer le plus haut possible au classement.
Nancy est en plus dans une situation où l’équipe n’est pas loin de Bordeaux et Marseille, et en même temps proche de la zone rouge…
Oui, c’est vraiment particulier car on regarde devant et derrière. C’est la raison pour laquelle il faut qu’on prenne le plus de points possibles et le plus tôt possible… en espérant ne pas revivre le scénario de la saison dernière avec un maintien qui se joue autour des 44 points.
La lutte fait rage entre Montpellier et Paris pour le titre. Vous avez affronté les deux équipes à Nancy, laquelle a été la plus dure à jouer et qui voyez-vous finir champion ?
(Il hésite) Le match de Montpellier a été plus compliqué, même s’ils ont fini en infériorité numérique. Leur équipe est plus compacte, avec des latéraux très offensifs. Et puis devant ils ont un vrai buteur avec Giroud, et un milieu de terrain solide et créatif aussi avec Belhanda. Paris se repose plus sur ses individualités. Donc avantage Montpellier. Ils confirment vraiment cette saison.
D’un point de vue personnel, comment analysez-vous votre situation en sélection Camerounaise ?
J’ai joué mon tout premier match avec les Lions en 2010. Je découvrais le groupe et j’étais alors encore deuxième gardien. Ensuite, un nouveau sélectionneur (Denis Lavagne, ndlr) est arrivé. Il a opéré un changement au poste de gardien et m’a mis numéro un. Il m’a donné ma chance, à moi de la saisir et de confirmer. J’ai eu la chance de jouer le dernier match de qualification pour la CAN 2013, j’espère continuer à être aligné dans les buts et qu’on se qualifiera pour la CAN et le Mondial 2014.
Comment voyez-vous justement les éliminatoires à venir pour la CAN2013, avec tous les tours à disputer, dans la mesure où le Cameroun n’était pas à la CAN 2012 ?
Toutes les nations africaines veulent y participer, ce ne sera pas simple. Et puis quand les équipes jouent contre le Cameroun, elles sont d’autant plus motivées pour nous battre : d’abord pour se qualifier, mais aussi parce qu’elle affrontent le Cameroun, qui a un palmarès et des stars que sont Samuel Eto’o, Alex Song… C’est beaucoup plus difficile. Mais, on a manqué la CAN 2012 , donc de notre côté nous sommes motivés aussi.
Toujours Nancéen la saison prochaine ?
Je ne me pose même pas la question. J’ai encore deux ans de contrat. Mon but c’est vraiment de progresser et atteindre les objectifs que l’on s’est fixés avec le club. Après, on verra si ça évolue.
Par Mansour Loum