Le Cameroun a gagné son deuxième match depuis le coup d’envoi de la CHAN, sans forcer outre mesure son talent, avançant son train de sénateur mais en laminant son adversaire malien au forceps, l’usant en dépit de quelques réactions en seconde période. L’entraîneur Emmanuel N’Doumbé Bosso, qui cultive l’art de la parole, reconnaît que le Mali a montré de bonnes choses, qu’il a posé des problèmes à ses joueurs avant qu’ils ne prennent l’avantage et ne le lâchent plus.
Cafonline.com : On a retrouvé contre le Mali les vertus ancestrales du football camerounais caractérisées par cette espèce de force tranquille qui broie son rival pour mieux l’étouffer ?
Emmanuel N’Doumbé Bosso : « Je voudrais rendre hommage aux Maliens et à leur entraîneur Pathé Diallo. Contre eux, ce ne fut pas évident. Il n’est pas facile de trouver ses bonnes marques entre gens qui se connaissent si bien. Nous nous sommes tant côtoyés dans diverses compétitions que nous sommes comme deux frères qui auraient dormi dans la même chambre. Les Maliens ont abordé la rencontre avec beaucoup d’enthousiasme. Ils ont couru, évolué dans toute la largeur du terrain et se sont battus pour se créer des espaces. Mes joueurs ont simplement été un peu plus matures. Le plus engagé devait gagner. C’est ce qui a fait la différence ».
Cafonline.com : S’agit-il de la victoire de l’entraîneur ou celle des joueurs ?
Emmanuel N’Doumbé Bosso : « Des joueurs bien évidemment. Notre travail se fait avant, au cours de la préparation. Sur le terrain, ils sont seuls, ce sont eux qui décident qui mettent bien ou moins bien les consignes, les réflexions que nous leur faisons aux entraînements. Mais, j’insiste là-dessus, le mérite de la victoire est toujours celui des joueurs. Ce qui ne m’empêche pas d’âvoir le sourire et d’être très heureux ».
Cafonline.com : Le Cameroun comme d’une manière générale nombre d’équipes africaines, ici au Soudan, ou ailleurs, ont du mal à conclure leurs actions.
Emmanuel N’Doumbé Bosso : « C’est tellement évident. C’est notre pêché mignon : absence de lucidité au moment décisif, refus de la prise de risque. On préfère passer au voisin devant le but de peur de rater la cible et d’être ensuite critiqué par tout le monde. Autrefois, les joueurs et pas seulement les attaquants cherchaient d’abord à marquer des buts. Dpuis un bon moment les choses ont bien évolué, dans le mauvais sens. Aujourd’hui, le Cameroun ne marque pas beaucoup de buts, mais il fait des efforts ».
Cafonline.com : Comment se présente la suite du tournoi ?
Emmanuel N’Doumbé Bosso : «C’est le match contre la Côte d’Ivoire. Nous avons besoin d’un point pour être sûrs de notre coup. C’est tout ce que je peux vous dire. Nous ferons l’essentiel pour y parvenir.