Auteur de quatre buts en autant de matchs lors des premières journées de Bundesliga 2, le capitaine de Kaiserslautern, Mohamadou Idrissou parle de son début de saison, de la concurrence en sélection nationale du Cameroun, de ses rapports avec Volker Finke, le sélectionneur de l’équipe nationale de football du Cameroun et des chances de qualification des Lions indomptables en coupe du monde 2014. L’ancien joueur de Coton Sport de Garoua avoue se sentir à son aise quand il évolue en pointe de l’attaque. Entretien…
Quatre journées de Bundesliga 2 et quatre buts. Comment se passent les choses pour vous en club?
Les choses se passent bien pour moi. On a joué le premier match de championnat, on a gagné. Puis le second, et on a gagné, ce qui nous a donné six points. On a perdu le troisième à l’extérieur. Vous savez, pour nous les avant-centres, il est toujours intéressant de marquer des buts. Je suis à ma deuxième saison à Kaiserslautern. La première année, j’ai terminé le championnat avec dix huit buts, mais j’avais toujours faim. Je suis à ma deuxième saison et nous avons joué quatre matchs de championnat, j’ai marqué quatre buts.
Est-ce le brassard qui vous donne cette motivation supplémentaire ?
Tous les dirigeants ont vu ce que j’ai fait pour le club la saison passée. Et, Ils ont souhaité que j’aie le brassard. Personnellement je ne l’ai jamais réclamé, mais comme l’entraineur et mes coéquipiers ont décidé de me l’offrir, j’ai accepté. Kaiserslautern est la première équipe dans laquelle j’ai l’honneur d’être capitaine. Jouer mon premier match en tant que capitaine et marqué un doublé, je peux me permettre de dire que le brassard me va bien.
Pourquoi avoir décidé de rester à Kaiserslautern pourtant il se murmurait que des sollicitations étaient sur la table notamment en Angleterre, en Turquie…
Il faut évoluer dans un championnat où il y a tout. Ici en Allemagne il y a la discipline, on se respecte. Seule la discipline paie en Bundesliga. Je suis resté à Kaiserslautern parce que c’est une équipe connue. Plusieurs footballeurs camerounais sont passés dans ce club. Je suis bien ici. En tant que leader du groupe je suis aimé par tous et les choses se passent bien pour moi. Il ne faut pas quitter où tu es aimé, nous avons une bonne équipe. Ce qui m’a amené à promettre à mes coéquipiers de terminer la saison avec vingt buts (rires). L’année passée, j’ai promis seize et j’en ai marqué dix huit. Cette saison j’ai parlé de vingt. Nous sommes à quatre matchs et j’ai déjà marqué quatre, dont il ne reste plus que seize buts et nous avons encore beaucoup de matchs à jouer. Je suis content de prendre pareil engagement. En disant que je vais marquer vingt buts, je me mets la pression; et j’aime ça. Un joueur qui veut aller loin doit se fixer des objectifs.
Votre positionnement en club est bien en avant-centre ?
On voit où Idrissou est bien. Je suis un avant-centre, je ne suis pas un ailier. Ce n’est pas moi qui vais aller faire des centres au gens. J’ai 1.91 m, je suis quand même géant. Je ne peux pas faire un centre à quelqu’un qui a 1,63 m… Je suis un avant-centre et je me sens bien quand je suis numéro 9. C’est à cet endroit que j’ai la possibilité de prouver ce dont je suis capable. Si tout le monde me connait en Allemagne, c’est parce que je joue avant-centre et que je marque des buts.
Peut-on vous soupçonner de continuer à lorgner du côté de l’équipe nationale ?
J’ai toujours donné le meilleur de moi en équipe nationale en tant qu’avant-centre. Volker Finke est un bon entraineur. Il me connait. En quittant Fribourg, il voulait me faire signer dans son club. Et, j’ai permis à Fribourg de monter en Bundesliga. Quand il entrainait à Cologne, les deux matchs que j’ai joués contre Cologne, j’ai marqué quatre buts. Maintenant, je suis très content de savoir que notre entraineur en sélection me connait. S’il doit connaitre un avant-centre, ce serait moi puisse qu’il a entrainé en Allemagne et j’ai joué devant lui. Il ne m’a pas appelé depuis, le football n’est pas la guerre, je suis là, j’attends. Je serais très content s’il décide de m’appeler. Je suis un combattant, je reste toujours prêt. Quand s’il m’appelle et me fait jouer à mon poste, je vais donner le meilleur de moi.
Vous allez faire face quand même à la concurrence des jeunes attaquants modernes tels que Fabrice Olinga, Dongou Tsafack, Vincent Aboubacar, Jacques Zoua… Pensez-vous pouvoir faire le poids ?
Un joueur doit accepter la concurrence et c’est la concurrence qui fait un bon voyage. Nous sommes tous des êtres humains. Nous sommes des footballeurs et nous voulons jouer au ballon. Chacun doit avoir des capacités. L’équipe nationale n’est pas l’équipe d’une personne, c’est l’honneur de tous les camerounais. Chaque personne convoquée doit prouver qu’elle mérite sa place. Nous sommes des avant-centres, nous devons nous battre pour mériter une place.
Le Cameroun a t-il des chances de qualification à la coupe du monde ?
Bien sûr ! On joue le dernier match à domicile. Si ce n’est pas la malchance, je ne sais… Nous avons laissé la coupe d’Afrique passer, nous avons nos chances entre nos pieds. Il nous revient de laisser toutes les conneries de côté et qu’on se concentre à jouer au foot. Il faut qu’on aligne des personnes qui ont le cœur à l’ouvrage, qui pourront nous sortir de cette bataille. On dit que le Cameroun c’est le Cameroun, mais c’est la bouche qui nous tue. Il faut qu’on joue et qu’on arrête de parler. Le football n’est pas un concert. Il nous reste un match et nous allons le jouer à Yaoundé. Il faut qu’on cesse de dire que l’un a dit ceci, l’autre a dit cela, que tel est bon, tel autre n’est pas bon… Il faut qu’on aligne des joueurs qui ont à cœur de mouiller le maillot, c’est ce qui nous manque. Le reste se fera tout seul, car nous avons un entraineur allemand qui connait la discipline et le travail.
Propos recueillis par JC Mimb et Bernard Patipe