Après avoir retrouvé samedi après-midi les terrains avec la réserve du PSG, nous avons rencontré le milieu de terrain camerounais Modeste MBAMI. Quatre mois après la fracture du péroné droit le 7 décembre face au Spartak Moscou en Ligue des champions de football, il a renoué avec la compétition pour 45 minutes seulement.
Camfoot.com: Modeste, comment s’est passé ce retour sur le chemin des terrains?
Modeste Mbami: Assez bien. J’ai joué trois quarts d’heure, et ça c’est déjà une victoire. Je suis tellement content. Après presque 4 mois d’inactivité, je retrouve les terrains. C’est un sentiment de joie.
Camfoot.com: Comment s’occupe-t-on pendant une aussi longue période d’inactivité?
Modeste Mbami: On est chez soi, devant la télévision. J’ai repris le vélo, la réeducation. Pendant ce temps, on pense seulement à se soigner. C’est très difficile d’être devant sa télé en voyant ses coequipiers en difficulté sur les terrains. Vu mon temperament cela a été des moments difficiles, mais j’étais bien assisté par TENI YERIMA (son agent,ndlr), qui etait là près de moi au moment de ma blessure et pendant toute ma convalescence. J’etais bien entouré, je relativisais…
Camfoot.com: Avez-vous reçu la visites de vos amis de la sélection nationale?
Modeste Mbami: Beaucoup de contact par téléphone surtout. Vous savez, dans ces moments là, même un coup de fil fait du bien. L’idée de savoir que vos amis sont là même en pensée, c’est déjà beaucoup.
Camfoot.com: Côté terrain, vous avez joué cet après-midi la moitié du match. Pensez-vous retrouver le groupe professionnel dès le prochain match?
Modeste Mbami: La semaine prochaine, il n’ y a pas de match de championnat (finale samedi de la Coupe de la Ligue, ndlr). On a un match amical contre Chateauroux. Je vais essayer encore de jouer un peu plus. La semaine d’après, si tout se passe bien, je ferais peut être le déplacement de Lille . Moi, je ne suis pas pressé de retrouver le groupe. C’est ma santé qui importe. Si ça ne va pas, je peux encore attendre. Je ne me suis pas fixé en tête de retrouver automatiquement le groupe. Il faut que je travaille pour retrouver mon niveau. Si c’est avant Lille, ce serait bien.
Camfoot.com: Le terrain revenant donc progressivement, il est donc trop tôt pour parler de votre retour chez les Lions…
Modeste Mbami: Les Lions, c’est encore plus loin. Les prochains matches sont en juin. Et en juin, je serais peut-être déjà, si tout se passe bien, à 100%. La priorité pour moi est d’abord retrouver mon club, mon équipe, essayer de rejouer quelques matches. Il y a eu beaucoup de problèmes au sein de l’équipe nationale entre certains cadres et moi. J’ai préferé me retirer; j’ai émis le voeu de me retirer d’abord pour que les choses essayent de changer…
Il y a eu quelques changements, notamment l’entraineur (Winfried Schaeffer, ndlr) qui est parti. On a aussi essayé de nous arranger les vestiaires du stade Omnisports à Yaoundé (rires). C’est déjà un grand pas. Depuis les juniors, je suis dans cette sélection du Cameroun. L’amour de ce pays, je l’ai depuis l’enfance. Personne ne va me l’apprendre. Je porte ce maillot depuis que je suis petit. Il y a eu des problèmes qui sont en train de s’arranger, et je rentrerais comme je suis parti. Si l’entraineur estime que je suis sélectionnable, c’est lui qui va décider.
Camfoot.com: Avez-vous eu des contacts avec Artur Jorge vous depuis sa prise de fonction?
Modeste Mbami: J’ai eu quelques coups de fils et visites d’émissaires, mais il savait qu’avec ma blessure, ce n’était pas le moment de parler de tout ça. Maintenant que je reviens, on aura le temps. Patrick Mboma (médiateur chez les Lions Indomptables,ndlr) m’a approché quand j’étais blessé, mais on ne pouvait pas vraiment discuter, parce que je ne savais pas si j’allais rejouer un jour. Il y a eu aussi Yannick Noah qui m’a appellé, et beaucoup d’autres gens aussi.
Il y a eu beaucoup de troubles en équipe nationale et tout le monde l’a remarqué. La suite m’a donné raison… Contre l’ Allemagne, on a vu des joueurs qui ont failli se battre, donc ça voulait dire beaucoup de choses… Aujourd’hui, moi je suis prêt à faire un pas, et je n’ai jamais dit que je ne remettrais plus jamais les pieds en sélection.
Camfoot.com: Avez-vous eu des discussions avec vos camarades de l’équipe nationale faisant état d’éventuels changements depuis l’arrivée du nouveau staff autour des lions?
Modeste Mbami: Je n’ai pas forcément besoin de leur feed- back, parce que Artur Jorge a entrainé le PSG, et notamment mon coach actuel, Laurent FOURNIER, qui m’en a parlé. Il m’a dit que le portugais est assez droit et rigoureux. Actuellement il a 100% de réussite depuis son arrivée; deux matches, deux victoires. Probablement est-ce l’homme qu’il faut. Il faut laisser le temps.
Camfoot.com: Comment entrevoyez-vous la suite des éliminatoires ?
Modeste Mbami: Tant qu’il y a des matches, il y a de l’espoir. La Côte d’Ivoire a 4 points d’avance, mais il y a quand meme les matches de juin qu’il faut bien négocier, et tenter de grappiller sur les Eléphants même un point avant de se déplacer chez eux à Abidjan en septembre. Si fin juin on n’a pas pris ce point ça va être difficile! Les deux matches qui suivent vont être déterminants. Il y a de l’espoir encore. C’est une compétition, et tout reste ouvert.
Propos recueillis au Camp des Loges par Jean-Pierre ESSO