Affligé, le cœur meurtri, au bout des larmes, Roger Milla entre mélancolie et souvenir est doublement affligé par la disparition de son ami et ancien coéquipier chez les lions. Le meilleur buteur du Cameroun en coupe du monde 1990 à rendu un hommage au maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 4ème et chef traditionnel de 3ème de Nkomo 2.
Camfoot.com : Quel sentiment vous anime après la disparition de votre ancien coéquipier en sélection nationale Théophile Abega Mbida?
Roger Albert Milla : Il faut dire, c’est un drame pour nous. C’est un drame pour tous ses anciens coéquipiers en équipe nationale. C’est un drame pour les lions indomptable. C’est tout simplement un drame pour le Cameroun. Nous venons de perdre un grand homme, une personne forte, quelqu’un de réfléchit et habité par une grande mentalité. Il savait réunir et calmer tout le monde. Aujourd’hui, je ne sais pas comment les choses vont se poursuivre sans lui. En somme de façon personnel, le décès d’Abega est une perte énorme.
Camfoot.com : Qu’est ce qui vous a le plus frappé dans la vie de cet homme (Abega) ?
Roger Albert Milla : C’était un homme simple, qui savait recevoir et comprendre les autres. C’est un homme qui savait réunir et réunifier. Deux jours avant son départ pour les Etats Unis, nous nous sommes rencontrés. Il m’avait dit qu’il faille que nous nous retrouvions tous les lions à son retour pour discuter au sujet des problèmes des lions indomptables. Maintenant qu’il s’en va, je ne sais pas comment les choses vont se passer. Car vous voyez vous-même que les anciens lions sont divisés. Tant dis que les uns se battent nuit et jour pour la vérité, c’est-à-dire la réalité de notre football, les autres courent après l’argent. Nous sommes divisés. Je pense qu’Abega étant là les choses aurait pu changer. Les anciens sur lesquels nous comptons pour pouvoir se regrouper, afin de discuter ensemble pour mettre un équilibre et une stabilité au sein des lions des indomptables sont tous regroupés du côté de l’argent. Cette réfraction intéressée nous cause un énorme préjudice.
Camfoot.com : Quel souvenir gardez-vous de la combinaison Abega – Milla qui a donné un but en final de la coupe d’Afrique 1984 en Cote d’Ivoire ?
Roger Albert Milla : (rire) C’est moi qui fais la passe ! C’est moi qui lui fait le une deux, pour qu’il marque. C’est une action qui part du centre, Milla, Abega, Abega, Milla, Milla, Abega et but. Je pense qu’il n’écoutera plus ce reportage là. Mais qu’il sache que partout où il sera, nous essaierons de perpétrer le reportage de ce journaliste ivoirien. Nous ferons de notre possible pour faire raisonner ces mots afin qu’il sache que nous sommes toujours avec lui. Nous espérons en retour que où il se trouvera, il intercédera pour nous auprès du seigneur afin que nous puissions arranger les problèmes de notre football.
Camfoot.com : A quoi vous fait penser aujourd’hui son impressionnant coup de rein ?
Roger Albert Milla : Son coup de rein est une affaire de tout camerounais qui sait danser et qui comprend la musique. Je crois que ce n’est pas une invention quelconque. C’est tout simplement une danse qui a peut-être été inventée par moi-même et qui existe au Cameroun.
Camfoot.com : La dernière apparition que vous aviez faite en publique au côté d’Abega date d’octobre passé, lors du match retour des lions indomptables contre les requins bleus. Quel souvenir gardez-vous de cette rencontre ?
Roger Albert Milla : Je garde un très grand souvenir de ce moment. Car il était très en forme. Comparativement à l’image qu’il avait à notre précédente rencontre un mois avant, il avait pris du poids. Je lui avais d’ailleurs dit « Doc tu grossis trop ». Avec les lions en octobre, il était bien. Il n’a donné à aucun moment l’impression d’une personne malade. Il a causé avec les autres lions. Nous avions mangé ensemble. Cinq jours après il est allé aux Etats Unis. Je ne sais pas quoi vous dire, je suis très abattu. Je suis très émotionné depuis son décès. Tout comme je le suis encore en ce moment qu’on m’a annoncé le décès de mon ami Njalla Quan. C’est trop difficile pour nous depuis un moment !
James Kapnang à Yaoundé