Michel Kamdem, le nouveau président général a placé son mandat de quatre ans sous le signe de « l’unité, la discipline et la victoire ». Un triptyque qui « doit avoir pour socle le professionnalisme ». Jadis 1er vice-président, Michel Kamdem a été en réalité celui qui gérait le club le populaire du Littoral jusqu’au congrès du 3 février dernier qui lui confie dorénavant les pleins pouvoirs. C’est un président très ému et avec une volonté affichée de redonner aux « Nassaras » ses lettres de noblesse qui s’est confié à Camfoot.com. Incursion dans les grandes lignes de politique du président Michel Kamdem.
Camfoot.com: A la fin de ce congrès, on constate que les supporters n’ont pas eu droit à la parole excepté les dirigeants…
Michel Kamdem: C’était un congrès très ouvert, je ne crois qu’on ait refusé la parole à quelqu’un. Si quelqu’un ne veut pas parler, nous n’allons pas l’obliger à parler.
Camfoot.com: Vous venez de recevoir un lourd héritage…
Michel Kamdem: C’est un héritage vraiment très lourd. Mais ce n’est pas seulement moi qu’on a choisi pour diriger l’Union de Douala, c’est toute une famille. Je compte sur l’apport de tous pour aider l’Union à retrouver ses lettres de noblesse et essayer de consolider cette entente, car cela nous a souvent manqué. Malheureusement, au lieu de récolter des victoires, nous sommes souvent allés d’échec en échec dû au fait que nous sommes allés en rang dispersé. Il s’agit maintenant de réunir tout le monde comme on a commencé la saison dernière avant d’aller livrer les matches de ¼ et ½ et enfin la finale de la coupe du Cameroun. Je ne vois pas pourquoi on va abandonner une politique qui a donné la coupe du Cameroun 2006 à l’Union.
Camfoot.com: Comment comprendre alors que des illustres unionistes tels que Joseph Antoine Bell et David Mayébi ne soient pas venus à ce congrès ?
Michel Kamdem: Je ne vois pas pourquoi vous citez ceux-là. Il y a aussi Ndoumbe Léa qu’on peut citer. Ne vient au congrès que celui a le temps, la possibilité et la volonté de venir. Je crois que tout que le monde était invité. Que ce soit Bell ou Mayébi, je crois que leur absence peut être justifiée par un empêchement. Je ne crois même d’ailleurs pas qu’ils soient dans la ville ou au Cameroun en ce moment. Je ne peux vous répondre car je ne les ai pas eu au téléphone pour vous dire où ils sont en ce moment ou si c’est un empêchement ou une volonté de leur part de ne pas venir au congrès. C’est un congrès pour toute la famille, même ceux qui sont absents.
Camfoot.com: Vous parlez de diriger le club autrement. Comment allez-vous pour instaurer le professionnalisme dont vous parlez ?
Michel Kamdem: Le professionnalisme va devenir une réalité au sein de l’Union ou est en train devenir concret. En tout cas, nous n’entendons pas rester à la traîne. On a déjà pris des dispositions pour un siège, une adresse fixe, des numéros de téléphone, etc. il faut aussi prendre des entraîneurs compétents, car c’est aussi ça le professionnalisme. Des vrais entraîneurs qui sont diplômés et qui ont fait leur preuve pour que nous lui fassions confiance dans la construction du corps et du jeu des enfants que nous leur confions. On va diriger union de Douala en faisant la formation des jeunes qui seront aguerris avant de prendre la relève.
Camfoot.com: Est-ce à dire que vous allez changer l’équipe technique qui est en place ?
Michel Kamdem: Non ! Loin de moi l’idée de changer l’équipe technique. Je n’en vois pas d’ailleurs la raison. Au contraire. Je lutte pour la continuité. Le coach Djonkep a pris les rênes de l’équipe il y a un an. Il ne connaissait pas bien l’équipe et les dirigeants non plus ne le connaissaient pas beaucoup même si c’est un ancien de la maison. Maintenant, cela fait un an expérience et nous que pensons que le coach et ses joueurs sont mûrs pour essayer de vaincre et surmonter la mauvaise passe du début de saison la saison dernière.
Camfoot.com: Est-ce toujours dans la logique de diriger autrement que contrairement à la saison dernière où vous avez renouvelé l’équipe à 95%, cette année, il y a moins de 10% de recrutement ?
Michel Kamdem: Comme je vous ai dit, il fallait un groupe solidifié. C’est la raison pour laquelle, notre mot d’ordre, c’était de ne pas laisser partir nos joueurs, sauf ceux qui nous échapperaient, car il fallait conserver les acquis pour avoir un groupe solide. Sur une quarantaine de joueurs en début de saison, on a fini avec la moitié de sportifs et qui ont fait le bonheur du club jusqu’à la finale de la coupe du Cameroun.
Camfoot.com: Union de Douala est surnommée ‘‘le club au million de supporters », mais dans la salle on a vu moins de 500 congressistes…
Michel Kamdem: Il faut expliquer cela par les conditions qu’on a exigé pour entrer dans la salle. Pour une fois, il fallait montrer une carte d’accès qu’on donne sur présentation de la carte de membre ou il fallait avoir un billet d’invitation. Or, beaucoup d’aventuriers qui ont cru qu’il allait venir bavarder et rentrer ont été déçus. Et même aujourd’hui, on a laissé la possibilité à tout le monde de prendre part au congrès en vendant les cartes de membres à l’entrée de la salle du congrès, malheureusement, vous n’avez pas vu beaucoup de personnes. Un membre, c’est quelqu’un qui se sacrifie par an pour son club en achetant au moins une carte de 2. 000 frs.
Camfoot.com: Vos ambitions pour cette saison 2007 ?
Michel Kamdem: Aller le plus possible sur la scène continentale, car notre dernier trophée africain remonte à plus de 20 ans. Donc, l’Union doit rebondir le plan africain. Sur le plan national, nous comptons jouer les premiers rôles qu’il s’agisse de la coupe du Cameroun ou du championnat. Nous avons donc trois défis. Et comme l’a dit le ‘’sergent » Makaya (de regretté mémoire le soigneur de l’Union), si Union ne réussit pas à attraper la viande, il faut arracher au moins l’os.
Propos recueillis par Eric Roland Kongou, à Douala