L’ancien international Camerounais qui vient d’être porté à la vice-présidence de la commission nationale de football jeune à la Fecafoot parle de cette nomination et surtout de ce qu’il entend apporter pour la réussite de sa mission. Il parle aussi de la structure qu’il dirige, la Kadji Sport Academy ainsi que de l’encadrement technique des
lions indomptables.
Camfoot.com: Merci pour votre disponibilité, Mr Kaham. Permettez-moi de vous demandez déjà comment vous allez ?
Michel Kaham: Je me porte bien. 55 ans bien sonnés aujourd’hui… Ça
va.
Camfoot.com: Félicitation pour votre nomination au poste de
vice-président de la commission nationale de football
jeune à la Fecafoot…
Michel Kaham: Merci beaucoup
Camfoot.com: On annonce des joueurs de la KSA dans plusieurs clubs
européens: Benjamin Moukandjo Bilé du côté de Rennes (
France), Georges Mandjeck à Stuttgart ( Allemagne), et
Nkoulou Ndoubena à Monaco ( France). Pouvez-vous nous confirmer
cette information ?
Michel Kaham: Je confirme votre information. Ce sont des enfants qui
arrivent en fin de parcours de formation. Ils ont
passé six ans à la KSA, ils ont brillé de mille feux
dans les équipes nationales juniors et espoirs, c’est
un couronnement mérité. Je confirme également que ces
trois clubs sont intéressés par ces joueurs et qu’ils les rejoindront
bientôt.
Camfoot.com: Avec le départ de cette dernière cuvée, restera-t-il d’autres talents de ce calibre à la KSA ?
Michel Kaham: Comme je disais, c’est le couronnement de
six années de travail acharné et approfondi. Je crois
plutôt que c’est un stimulant pour d’autres jeunes et
aussi un encouragement pour nous encadreurs de voir
qu’après tant d’années d’efforts, trois éléments de
valeur vont rejoindre les clubs de valeur. Tout le
mérite revient donc à toute la structure de la KSA.
Camfoot.com: Votre satisfaction peut -elle se justifier par le fait
que depuis plusieurs années, notamment avec les départs de Eto’o, Kameni, etc… la KSA n’a plus mis beaucoup de joueurs sur le marché ?
Michel Kaham: Non, peut être parce que vous ne venez pas à la
source. Disons qu’entre temps, il y a Mbia Etoundi
qui est à Rennes qui est parti il y a deux ans après avoir passé ses six années à la KSA , Sébastien Siani qui en ce moment est à Anderlech qui a
marqué de beaux buts en coupe d’Europe avec son club,
pour ne citer que ceux là. Vous voyez que entre temps
il y a quand même des joueurs qui sont sortis.
Je ne
cite là que ceux qui sont arrivés au haut niveau. Vous savez que très peu
arrivent en première division, la grande majorité se
retrouve dans les championnats de deuxième division.
Je crois qu’il y a une bonne brochette de joueurs
issus de la KSA qui sont entrain de faire bonnement
leur chemin dans le football professionnel qui n’est
pas de tout repos comme vous savez.
Camfoot.com: Que devient l’équipe KSA depuis sa descente dans
l’enfer de la deuxième division ?
Michel Kaham: Elle devient un centre de formation sport études qui
est là, qui va continuer à faire ce qu’elle a fait
jusqu’à présent c’est dire donner la chance aux
meilleurs jeunes Camerounais dans des infrastructures
qu’on ne présente plus, dans un encadrement qu’on ne
présente plus. La KSA va continuer dans cet
environnement, dans sa politique de détection et de
formation, donner la chance aux jeunes Camerounais.
Camfoot.com: Votre descente en deuxième division était-elle planifiée ?
Michel Kaham: On ne peut pas dire que c’était planifié, mais c’est
vrai qu’on ne s’est pas donné tous les moyens de se
maintenir en première division. Vous savez qu’à un
moment donné on peut changer de fusil d’épaule, je
pense que la direction du club a jugé que
l’environnement de la première division ne concordait
plus avec les objectifs premiers de la Kadji Sport
Academy, c’est pour cela qu’on n’a pas regretté notre
descente en deuxième division et que tout bonnement on
se refait des forces en seconde division et on se
reconcentre davantage à la formation des enfants qui
ont un certain âge. Je pense qu’on ne peut pas tout
faire à la fois, cela a été le choix de la direction de
la KSA et ce choix là je le respecte.
Camfoot.com: On parlait tout à l’heure de votre nomination comme
vice-président de la commission de football jeune à la
Fecafoot, comment vous comptez aborder votre travail avec cette structure ? Avez-vous déjà eu une séance de
travail avec les autres membres ?
Michel Kaham: Je crois que c’est encore trop tôt, il faut d’abord
qu’on soit installé. Je voudrais saisir l’occasion que
vous me donnez pour remercier le président de la
fédération Camerounaise de football qui a pensé à me
nommer dans ce groupe de travail que je trouve assez
cohérent. C’est un chantier que je maîtrise largement. Je fais parti d’un groupe et je
fonctionnerais de concert avec ce groupe.
Camfoot.com: Comment peut-on interpréter votre nomination dans
cette commission ? Serait-ce à cause de ce que vous avez
fait dans la formation à la KSA ou alors parce que
vous êtes un ancien lion indomptable ?
Michel Kaham: Je crois que cette question doit être posée à ceux qui
m’ont choisi. Tout ce que je peux vous dire c’est que
sur ce domaine j’ai la tête pleine d’idée, non
seulement sur le plan de l’expérience pour avoir été à
la KSA depuis sa création ça fait une douzaine
d’années, pour avoir sillonné des pays tels que le Ghana, le Mali, le
Nigeria, l’Afrique du Sud, les Etats-Unis en matière
de formation. Ce ne sont pas les idées qui manquent et
je compte les mettre à la disposition de ma commission
et au service du football Camerounais.
Camfoot.com: Vous parlez de cohérence, et pourtant le président de la commission est un homme aux portefeuilles multiples, qui ne trouvera pas beaucoup de
temps pour le football jeune ?
Michel Kaham: Monsieur
Njalla Quan n’est pas un inconnu dans le monde du
football. C’est quelqu’un qui a investi énormément
dans la formation. C’est un homme respectable qui
dirige une grosse structure dans ce pays. Je pense que
ce sont sur les hommes d’expérience qu’il faut
parfois s’appuyer pour la gestion des hommes. Je pense
que le président Njalla Quan a largement le mérite
d’être à ce poste.
Camfoot.com: Pensez-vous pouvoir relancer notre football jeune qu’on sait malade à partir d’une commission ?
Michel Kaham: Il serait très prétentieux pour moi ici de commencer à
répondre aux questions concernant le football des
jeunes. Une commission a été mise sur pied. Je pense
qu’il serait de bon aloi d’attendre qu’elle soit installée
et que le président qui est le chef d’orchestre de
cette commission nous explique sa vision, sa
politique. Seulement après cela serons-nous capables de vous dire dans le détail ce que nous
voulons faire pour le football des jeunes.
Camfoot.com: L’équipe fanion du Cameroun est à la recherche d’un
entraîneur. Michel Kaham n’est-il pas tenté par le banc
de touche des lions ?
Michel Kaham: Ecoutez, le football Camerounais au niveau où il est et
on ne devait plus dire qui est tenté et qui ne l’est
pas. Il y a dans ce pays des Camerounais qui ont servi
ce football à ce niveau là, qui ont la compétence pour
le faire. Maintenant il faut laisser la place aux
gestionnaires de décider. S’ils ne peuvent pas
décider, c’est à eux qu’il demander des comptes; mais je pense que c’est un honneur pour tout
Camerounais qui le mérite de diriger cette équipe
nationale qui n’est pas une équipe ordinaire comme les
gens pensent. C’est une équipe qui draine les foules,
qui fait rêver tout le peuple Camerounais, une équipe
à laquelle il faut donner de l’importante.
Camfoot.com: A vous écouter, votre choix est fait, votre dévolu est
jeté sur un coach Camerounais et non expatrié ?
Michel Kaham: Je n’ai à faire aucun choix puisque ce n’est pas moi qui décide.
Les décideurs sont là ils faut leur tendre le micro.
Je peux simplement vous dire que j’ai été très
réceptif du fait que le ministère des sports a ouvert
le champ clairement à un encadrement Camerounais. Je
m’en réjouis. C’est une chance qu’on donne à nous tous
qui avons la capacité et la compétence de diriger
cette équipe.
Camfoot.com: Avez-vous fait acte de candidature
comme le demande la Fecafoot ?
Michel Kaham: Je ne pense pas qu’il faille aller crier à la presse
ou crier à la rue si un dossier est déposé ou pas. Si
j’étais journaliste j’irais droitement où on dépose
les dossiers pour savoir les dossiers qui y sont
déjà.
Camfoot.com: On comprend donc aisément que Michel Kaham ait déposé
son dossier…
Michel Kaham: Je vous dit bien il y a un endroit où l’on dépose les
dossiers, tout journaliste qui veut s’informer sur les
dossiers de candidatures doit s’y rendre.
Camfoot.com: A six mois de la coupe d’Afrique des nations, le
Cameroun est encore à chercher un entraîneur, est-ce
que tout ceci ne frise pas l’amateurisme ?
Michel Kaham: Je ne vais pas me mettre ici à crier tout haut contre
le football Camerounais. Je dirais simplement que le
débat est ouvert. Le ministre, qui est la voix la plus
autorisée, a donné des indications claires sur ce
qu’il entend faire. Maintenant on attend.
Camfoot.com: Vous avez vu les lions jouer ces temps derniers. En votre qualité de
tant que technicien et connaissant le niveau des
autres nations qualifiées pour la Can, il y a pas lieu
de s’inquiéter de la qualité et de la profondeur de notre équipe nationale ?
Michel Kaham: Je n’ai pas peur parce que le Cameroun a un vivier de
joueurs talentueux. Il suffit de mettre à la tête de
l’équipe nationale des gens qui ont la tête froide
comme on l’a fait en 90, et qui
sont prêts à faire des contradictions positives pour
composer la meilleure équipe possible et on s’en
sortira. Le Cameroun a un vivier largement suffisant
pour faire les meilleurs résultats.
Camfoot.com: D’où l’idée peut être d’un collectif d’entraîneurs à
la tête des lions ?
Michel Kaham: Je l’ai toujours dit, je ne veux pas faire la langue
de bois. Depuis mon expérience de 90, la seule porte
de survie d’un entraîneur national c’est qu’il
travaille avec un collège d’entraîneur. Je le dis en
connaissance de cause, mais c’est mon point de vue.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Yaoundé