Le milieu défensif camerounais Modeste Mbami est désormais un élément essentiel du jeu marseillais, et estime « tenir le bon bout » depuis son retour de la CAN qui l’a « boosté », après un début de saison difficile, où il était souvent remplaçant.
Pour la 1re fois depuis plusieurs semaines, l’OM a manqué totalement son match à Saint-Pétersbourg. Comment l’expliquez-vous?
« C’est bizarre en effet, car nous enchaînions de très belles choses. Je crois que c’est vraiment collectivement que nous avons raté le coche, dans l’agressivité et la conquête. C’est le problème de toute l’équipe, et pas juste de certains joueurs. Autant à Moscou (en 1/16e de finale, défaite 2-0) et à Istanbul (en Ligue des champions défaite 2-1) nous avions le match en main, autant à Saint-Pétersbourg nous n’avons quasiment pas été dangereux ».
Le président Pape Diouf s’est montré très sévère au retour de Russie. Comment réagissez-vous à ses propos?
« Le président doit prendre la parole à certains moments. Il nous a aussi couvert d’éloges quand ça allait bien! Là, il est vexé, il nous tape sur la tête. Il a fait passer son discours, la manière importe peu. La critique est faite pour avancer. Et nous n’avons pas à dire au président qu’il n’a pas à se fâcher! Je me mets à sa place. Il faut le prendre avec sagesse et se dire qu’il y a vite l’opportunité de se rattraper. C’est à nous de lui prouver qu’on a encore des ressources en nous pour rebondir dès dimanche. Il sait qu’on a de la force de caractère ».
Votre situation personnelle, elle, s’est nettement améliorée depuis fin 2007 où vous étiez remplaçant…
« La CAN m’a redonné une chance! J’espère que ça va durer le plus longtemps possible. Je pense que je joue au niveau de mes années antérieures (au PSG et Sedan, ndlr). Je me sens bien, on me le dit aussi, c’est flatteur. Mais tout n’a pas été réuni en ma faveur cette saison. Après avoir enchaîné de bonnes performances contre Lyon et Porto, j’ai été écarté. Mentalement, il faut alors s’accrocher. D’autant que je ne suis pas du genre à demander des explications au coach. J’ai vécu cette période en silence, je me suis toujours accroché, pour montrer au coach qu’il s’était trompé. J’ai aussi travaillé seul, en plus des entraînements. J’attendais, car un jour, on finit par te redonner ta chance. Il ne faut pas rendre la tâche facile à un coach. Il faut toujours le regarder dans les yeux en signifiant: « tu sais que je peux! ».
C’est ainsi que vous avez été aligné à Moscou fin février, tout juste de retour de la CAN. Vous y attendiez-vous?
« Non. Mais quand on a une chance comme celle-ci, on prie le ciel pour ne pas se louper. J’avais tout à gagner. Depuis, je suis titulaire et je croise les doigts pour le rester. Je suis dans un autre état d’esprit par rapport à fin 2007, où j’ai réfléchi à un départ. Mais quand on se pose ce genre de questions, cela mange la concentration et affecte les performances. Aujourd’hui, je tiens le bon bout, je vis le moment présent. Je dois juste prendre mon ticket pour le match suivant… »
On a l’impression d’un véritable « effet CAN » pour vous…
« Cette compétition m’a apporté beaucoup de confiance. Participer à la vie de groupe, se sentir concerné, ça « booste ». Je me suis dit: « j’existe encore »! Je suis revenu avec la volonté d’enchaîner.