Nous avons rencontré Mayebi David, 4ème vice-président de la Fecafoot au rendez de Paris-Orly où il dirigeait la délégation camerounaise en partance pour le Soudan. L’ex-international camerounais affichait une sérénité déconcertante, que ce soit pour le match de Khartoum ou pour répondre aux accusations parues dans certains médias.
L’ancien joueur et entraîneur de l’Union Sportive de Douala fait fi de tous les « ragots » et se dit être concentré, en grand patriote, à l’épanouissement du football camerounais.
Camfoot.com: Bonjour Mr Mayebi. À la veille du match des Lions à Khartoum, comment la fédération et tout le staff ont-ils préparé ce match?
David MAYEBI: Nous avons pris toutes les dispositions, en accord avec l’état du Cameroun, dont notamment le ministère de la jeunesse et des sports, pour mettre les joueurs en stage à partir du regroupement ici à Paris pour le départ à Khartoum. Compte tenu des problèmes climatiques au Soudan, il fallait qu’on y aille 4 ou 5 jours à l’avance pour essayer de s’acclimater. Je pense qu’on a pris toutes les dispositions pour pouvoir voyager dans de bonnes conditions. Comme vous voyez, l’ambiance est sereine et les joueurs arrivent là comme vous voyez, après leurs différents matchs du week-end… Je pense que tout est fin prêt pour notre départ.
Camfoot.com: Il était prévu il y a environ un mois que cette préparation se déroulerait à Garoua. Mais finalement, qu’est-ce qui a changé ce programme?
David MAYEBI: Vous avez, il y a un calendrier international qui nous bloque, on ne peut pas libérer les joueurs facilement, puisqu’il faut respecter ce calendrier. On pouvait bien aller à Garoua, mais on ne pouvait pas non plus passer le temps à voyager. Il fallait que les joueurs puissent arriver là-bas à temps et de se préparer. De Paris à Khartoum via le Caire, on arrivera 5 jours avant le match…je pense que c’est suffisant pour préparer le match.
Camfoot.com: Comment sentez-vous sportivement ce match, étant donné que nos adversaires directs ont battu le Soudan.
David MAYEBI: C’est un match à haut risque sur le plan sportif parce qu’il ne faut pas le négliger. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Donc il faut qu’on se prépare à aller gagner le match. Il faut prendre tout au sérieux; il faut que les joueurs soient bien concentrés comme je le vois là, qu’on ne néglige pas l’adversaire, qu’on engage le match dès le début. Bon je ne sais pas quelle est la tactique de l’entraîneur, mais je pense que nous sommes aussi là pour soutenir les joueurs sur le plan moral et psychologique.
Camfoot.com: Quelle réflexion avez-vous fait après la défaite contre l’Égypte? Est-ce un accident de parcours?
David MAYEBI: Sincèrement je pense que c’est un accident parce que nous étions préparés à aller gagner le match ou au moins ramener un point. Mais il se trouve qu’on n’a pas pu, parce que comme tout athlète de haut niveau, nos équipes se préparent toujours très bien… Mais nous gardons encore toutes les chances.
Camfoot.com: Au niveau du Cameroun il était question il y a quelques mois de la relecture des textes de Fecafoot. On n’a plus eu des nouvelles depuis lors, qu’en est-il?
David MAYEBI: Je pense qu’il y a un calendrier qui a été établi entre l’état du Cameroun, la Fecafoot et la Fifa. Je pense que l’échéance sera respectée; nous attendons tous, il n’y a pas de feu…
Camfoot.com: Un dernier mot que vous voulez dire en particulier?
David MAYEBI: Je dirais plutôt que nous sommes assez content de notre bilan à la Fecafoot, qui est positif. Lorsque nous arrivions à la fédération, il n’y avait pas ce qu’il y a aujourd’hui. Il faut voir où était la Fédération, elle ne vivait que de nom. Bon nous estimons que nous avons fait un pas et on appelle toutes les bonnes volontés à participer à la reconstruction de notre football, qui d’ailleurs devra retrouver ses lettres de noblesse.
« Si jamais quelqu’un a quelque chose à me reprocher ou quoi que ce soit, qu’il vienne me porter plainte au Cameroun. »
Maintenant je sais que partout il y a des agitateurs (rires…). Je confirme ici que je suis camerounais, né au Cameroun et je vis au Cameroun. Si jamais quelqu’un a quelque chose à me reprocher ou quoi que ce soit, qu’il vienne me porter plainte au Cameroun. J’ai un domicile et je ne suis pas un fuyard; les ragots ce n’est pas pour moi. Je suis un patriote, je travaille pour le Cameroun. Je pense que si vous voyez mon parcours dans ce domaine, vous constaterez que je suis parti de la base jusqu’au sommet en traversant toutes les étapes… Joueur, entraîneur, dirigeant. J’ai été appelé en équipe nationale aux interpoules. Entraîneur de première division, de 2ème division, des corpos et vétérans. J’ai eu des médailles, etc… Aujourd’hui je me retrouve à la fédération et j’encadre les joueurs sur le plan national et même international à travers notre association AFC (Association de footballeurs Camerounais), qui est un risque énorme que nous avons pris. Encadrer les joueurs et diriger une association comme la nôtre, qui n’a pas les moyens depuis des années, ce n’est pas facile… (Bon je pense que sur le plan international on est bien reconnu aujourd’hui, grâce à notre canal qui s’appelle le journal de l’AFC (vous avez vu la qualité), on tire à plus de 5000 exemplaires. On a aussi un site internet qu’on peut consulter à tout moment). Vraiment c’est pour la construction du football camerounais. Les ragots, je ne suis pas là dedans… Je vous vois venir (Rires…).
Propos recueillis par Jean-Pierre ESSO à Paris, jpesso@camfoot.com