Le président de l’association camerounaise des agents de joueurs explique pourquoi il a mis en place une plateforme permettant permettant aux jeunes d’être recrutés sur place au Cameroun. Ce faisant, les joueurs quittent le Cameroun avec un contrat de travail en main, avant de voyager en bonne et due forme pour l’Europe.
De quoi est-il question en ce moment ?
C’est la deuxième édition du tournoi de détection du G8 (Association de huit centres de formation du Cameroun, ndlr). Le travail consiste à faire venir des scouts des clubs européens, pour voir à l’oeuvre nos jeunes talents locaux.
Comment se fait la sélection ?
C’est un long processus, parce que nous avons mis en place un réseau de collaborateurs que sont des éducateurs, des dirigeants de clubs dans les dix régions, qui nous signalent par catégorie d’âge les meilleurs jeunes. Et deux fois par an, nous faisons venir des recruteurs à Yaoundé où nous prenons en location des infrastructures pour que ces jeunes soient bien observés.
Quelle est votre stratégie de travail ?
Nous avons la chance désormais au Cameroun que des clubs européens sérieux, comme l’Olympique de Marseille, Monaco et bien d’autres aient un programme avec le G8 et ces équipes viennent sur place deux fois par an pour voir les joueurs. Il y a beaucoup de structures de formation au Cameroun, comme Njalla Quan dans la zone anglophone, Coton sport de Garoua dans le septentrion, Kadji Sport Academy, les Brasseries du Cameroun, la Fundesport et beaucoup d’autres. Les enfants et leurs familles doivent rester fidèles à ces structures et à leurs dirigeants, parce qu’ils investissent d’énormes moyens, d’énergie pour cette passion qu’est le football. Quand les enfants vont bien travailler, bien se développer, on viendra sur place les recruter, ils auront un contrat de travail et un visa en bonne et due forme. Ils entreront en Europe, comme travailleur.
Dans ce métier, il y a beaucoup de gens qui vous mentent. Tout le monde est appelé mais il y a toujours peu d’élus. Tout le monde ne peut pas être Samuel Eto’o ou Nicolas Nkoulou. Mais, il faut donner le meilleur de soi-même en étant à l’écoute de ses éducateurs en étant discipliné, travailleur et humble.
En Amérique du Sud, comme par exemple en Uruguay ou au Brésil, quand on prend un joueur pour l’Europe, il ne fait pas d’essai. Je ne vois pas pourquoi en Afrique et au Cameroun en particulier, nos jeunes talents feraient des essais. La stratégie pour nous consiste en ce moment à faire comprendre à ces recruteurs que ce qu’ils font dans les pays d’Amérique du sud, ils peuvent aussi le faire chez nous en Afrique.
On accuse souvent les agents de joueurs d’arnaquer des parents pour leur miroiter un voyage des enfants. Comment appréciez-vous cela ?
Il faut que le monde football au Cameroun comprenne que l’aventure avec des intermédiaires douteux ne doit plus être d’actualité. J’aimerais avoir la preuve formelle que ce sont des agents de joueurs agréés à la Fécafoot ou à la Fifa, qui prennent cet argent aux familles des joueurs. Je vais vous édifier un peu. Un agent de joueurs agréé à la Fécafoot ou à la Fifa, n’a aucun droit de prendre un centime à quelque famille ou joueur que ce soit. Sachez que l’agent est là pour s’occuper du joueur de A à Z. C’est-à-dire gérer le quotidien du joueur en le mettant dans des conditions idoines, morales et physiques pour qu’il puisse atteindre son objectif de devenir professionnel. Donc, toutes les personnes qui prennent de l’argent aux familles déshéritées des joueurs ne sont pas de vrais agents de joueurs. Si vous êtes en face d’un cas pareil, veuillez contacter dans de brefs délais la Fécafoot pour porter plainte ou alors notre association et nous nous ferons le plaisir de mettre hors d’état de nuire ces imposteurs qui salissent la profession d’agent de joueur.
Quel est votre programme d’action pour 2014 ?
Ce sera la surprise. Vous serez informés le moment venu. Mais, pour l’instant, silence ! On travaille.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé