L’entraîneur adjoint des Lions Indomptables tire les premières leçons de la malheureuse participation du Cameroun à la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2004 et évoque l’avenir de l’équipe.
Après cette élimination des Lions Indomptables aux quarts des finales de la Can 2004, pouvez-vous nous expliquer ce qui n’a vraiment pas marché ?
D’abord on n’a pas marqué beaucoup de buts et puis en même temps, on en prenait. Cela nous a causé beaucoup de torts. Et au bout du match, c’est nous qui perdions toujours. Cet équilibre n’a pas été respecté parce que pour aller le plus loin possible, il faut beaucoup marquer et encaisser le moins possible. Pour nous, ça a été l’inverse et on est sorti de la compétition.
On a eu l’impression qu’il y avait peu de pièces de rechange au banc de touche, pourtant il y a des joueurs comme Emana, Epallè et même Mokake qui ont démontré leur talent. Est-ce que vous pouvez expliquer aux Camerounais les différents choix tactiques au niveau de l’encadrement technique des Lions Indomptables, tant pour la sélection des 22 que pour les remplacements ?
Globalement, c’est les mêmes joueurs qui ont donné les satisfactions certaines il y a très peu de temps. C’est à peu près les mêmes qui nous ont fait sourire pendant la coupe des Confédérations. Mais ça n’a pas répondu complètement cette fois-ci. Donc, on va essayer de voir pourquoi ces mêmes joueurs qui ont produit de très bon résultats il y a quelques temps, ont été en dessous de la moyenne à la Can 2004. C’est un travail technique à faire, essayer de voir le profil de chacun pendant la compétition et voir pour la suite. Est-ce que ces joueurs ont toujours une marge de progression ? Est-ce qu’ils sont récupérables ? Est-ce qu’il faut faire absolument des changements au niveau des éléments ? C’est le travail à faire aujourd’hui entre cette fin de compétition et la suite qui va commencer par les éliminatoires du Mondial.
On a aussi accusé l’indiscipline au sein du groupe des Lions Indomptables pendant cette Can 2004. A l’heure du bilan, qu’est-ce que vous en dites ?
Il n’y a vraiment pas eu de grands écarts d’indiscipline, que ce soit à l’hôtel ou bien sur le terrain. Tout ce que je peux constater avec beaucoup de monde est que cela n’a pas toujours été facile pour les joueurs de gérer tout ce plein monde dans notre base. Leurs amis, les journalistes, tout le monde était là. Mais le plus important aujourd’hui c’est de tirer les leçons de tout cela. A l’avenir, est-ce qu’il faudra toujours beaucoup de monde à l’hôtel des joueurs ? Il faut un suivi permanent au niveau des joueurs. Tout ce travail technique doit être absolument fait. Est-ce que sur le plan tactique il faut revoir le dispositif ? Tout cela est nécessaire pour repartir sur les bonnes bases. Donc, il y a beaucoup de choses à revoir.
Patrick Mboma annonce son retrait de l’équipe nationale. Qu’est-ce que l’encadrement technique en pense ?
Vous savez, c’est légitime lorsqu’un joueur sent qu’il ne peut plus donner la plénitude de ce qu’il pense pouvoir donner à l’équipe nationale. C’est tout à fait légitime qu’il se retire. Peut-être l’équipe a encore besoin de lui mais parfois il faut respecter les choix de chacun.
Les éliminatoires du mondial 2006 vont démarrer en juin. On est dans une poule difficile. Quel regard y jetez-vous ?
Ce sont des matches absolument difficiles. L’Egypte que nous avons croisé à la Can 2004 est un gros calibre. La Côte d’Ivoire se prépare activement. Elle a loupé la Can et ne tient pas à louper le Mondial. Et puis les autres dont le Bénin qui était à la Can sont des pays dans lesquels le football est en progression. Donc il faut qu’on se prépare dès maintenant, qu’on reprenne le travail, qu’on revoit l’équipe, qu’on fasse de véritables matches amicaux et ensuite, rendu au moment de la compétition, qu’on soit sûr de la compétitivité de cette équipe.
Honoré Foimoukom