Ancien avant centre mythique de Caïman et de Tonnerre, Adalbert fait partie des légendes du football camerounais. Au faite de sa gloire en 1976, il abandonne le football. Ceci à la suite de la finale de la coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe remporté avec le Tonnerre contre le Stella d’Abidjan (4-1). L’anecdote retient que lors de ce match, Adalbert Mangamba qui ouvre le score pour le Tkc perds trois dents. «A la fin du match, je suis presque abandonné à moi-même ».
Déçu, Mangamba arrête le football et s’envole en France où il dépose sa valise pour continuer ses études. Il obtient une maîtrise en administration économique et sociale et plus tard un DEA en études politiques. L’actuel président de Caïman d’Akwa qui mène aujourd’hui plusieurs activités reprend en main la direction du club historique, Caïman, et contribue activement à sa montée en D1 à l’occasion des récentes interpoules. Après le retour triomphal des co-équipiers de Mbella Mbongo, le président fait le bilan de la saison écoulée et annonce les ambitions du club lors du prochain championnat de l’élite. Entretien à cœur ouvert avec un président piqué par le virus du professionnalisme.
Camfoot.com: L’histoire retient que vous étiez président-entraîneur lorsque Caïman obtient sa qualification pour la D1 en 2007.
Adalbert Mangamba : C’est vrai que le concours des circonstances a fait que je me retrouve sur le banc de touche après que tout le staff technique [Billa Tanga, Seydou Touré, Eugène Ekéké, ndlr] ait été sanctionné. L’important est que tout le monde a apporté sa contribution à la montée du club en division d’élite. Nous sommes fiers de pouvoir combler de joie tous nos fans et toute la province du Littoral. Aujourd’hui, le défi, c’est de s’organiser pour réaliser une prestation honorable.
Camfoot.com: L’histoire retient aussi qu’à la suite de votre qualification, il y a eu d’insolites éclats de voix au sein du groupe qui s’est d’ailleurs éclaté à cause d’une histoire de maillots …
Adalbert Mangamba : C’est dommage ce qui est arrivé. Mais je ne voudrais pas qu’on grossisse une affaire qui à mon sens, ne devrait jamais éclater au grand jour. A la fin de la compétition, les joueurs ont demandé à rentrer avec les deux jeux de maillots offerts par la Fécafoot à la veille des Interpoules. Or, il se trouve que le président Benoît Mbangué leur avait promis juste un maillot. C’est un malentendu qui a été vite dissipé et les joueurs sont revenus à de meilleurs sentiments…
Camfoot.com: Reste que pour montrer leur courroux, une partie des joueurs est rentrée nuitamment à Douala abandonnant le reste du groupe à Yaoundé ?
Adalbert Mangamba : Bon, je crois que c’est sur un coup de tête que certains joueurs sont partis. A la fin, on a accordé nos violons et les deux jeux de maillots ont été remis aux joueurs avec en plus de leur prime de qualification. Quant aux joueurs qui étaient déjà rentrés mécontents sur Douala, ils ont compris que nous formons une famille et ils sont revenus nous trouver à Edea (environ 100 km de Douala) et nous sommes entrés dans la ville en triomphe unis dans le même cortège. Somme toute, je comprends la réaction des joueurs, car étant ancien footballeur, je comprends que les jeunes à la fin d’une compétition, veulent garder des souvenir pour offrir à leurs proches.
Camfoot.com: Quel sera le programme de Caïman avant la nouvelle saison 2007-2008 qui commence en principe le 1er décembre prochain ?
Adalbert Mangamba : Nous allons laisser les enfants souffler pendant une semaine car ils le méritent bien. Après cela, nous allons relancer les entraînements dans le but de recruter des nouveaux joueurs. Il est question de renforcer tous les compartiments du club puisque le championnat d’élite est très long et nécessite beaucoup de joueurs talentueux. Nous pensons que d’ici le 1er décembre, nous serons prêts.
Camfoot.com: En 2002, Caïman était monté en D1 et redescendu immédiatement à la fin de la saison . As Cetef de Douala a connu les mêmes déboires la saison écoulée. Quel est votre plan pour éviter cette évolution en dents de scie ?
Adalbert Mangamba : Vous faites là un constat pertinent. Mais le football de nos jours s’accommode très mal de l’amateurisme. Il est question de professionnaliser toute notre équipe. Il est question au niveau de l’administration que nous fassions une gestion moderne du club. Il est question de mettre sur pied des structures compétentes. Il s’agira que le staff technique définisse sa politique, évalue ses besoins et mette en exécution un plan de travail compétitif. Il s’agit aussi pour les joueurs d’être rigoureux avec eux-mêmes, on ne va pas faire la police tout le temps derrière eux. En bref, il faut que tous les maillons de la chaîne fassent leur travail pour que la machine se mette en branle.
Camfoot.com: Concrètement que comptez-vous faire ?
Adalbert Mangamba : Nous comptons contacter toutes les élites, rencontrer tous nos fans pour qu’ils mettent la main à la patte car la D1 nécessite beaucoup de moyens humains et surtout financiers. Nous croyons que ce club qui a soulevé tant de foule va drainer beaucoup de moyens financiers pour la gestion de l’équipe car nous avons la ressource humaine. Et si cela ne va toujours, on va prendre des mesures fortes…
Camfoot.com: Lesquelles par exemple ?
Adalbert Mangamba : Permettez que je ne dévoile rien pour le moment. Nous avons encore un peu de temps devant pour voir quelle stratégie mettre sur pied.
Camfoot.com: De plus en plus, on voit des clubs camerounais qui ouvrent leur capital à des actionnaires. Peut-on voir cette politique appliqué au Caïman?
Adalbert Mangamba : Pour l’instant, on ne va pas faire des déclarations. Mais au finish, si on se rend compte que la seule issue pour professionnaliser le club pour qu’elle soit compétitive, on peut l’explorer.
Camfoot.com: Caïman de Douala compte-il jouer les premiers rôles lors de la prochaine saison du championnat d’élite ou allez-vous vous contentez de jouer le maintien en D1 ?
Adalbert Mangamba : Je crois que le championnat va s’étaler sur huit mois. Pour le moment, permettez-nous de nous reposer. Après quoi, on va prendre le pool du championnat et définir nos ambitions au fil de la compétition.
Propos recueillis Eric Roland Kongou, à Douala