Georges Mandjeck, le milieu de terrain récupérateur (ou défenseur central) de Rennes, se confie avant d’affronter l’Atletico Madrid, jeudi soir. Le Camerounais revient notamment sur ses relations avec Frédéric Antonetti, le coach des Rouge et Noir.
Georges Mandjeck, quel regard portez-vous sur le match nul concédé contre Brest (1-1, 17eme journée de Ligue 1), le week-end dernier ?
Ça fait mal. Ce n’est pas un bon résultat de perdre deux points contre Brest. On savait qu’ils avaient fait de bons matchs à l’extérieur mais ça n’a pas suffit. On était un peu émoussé physiquement. On a fait une très mauvaise entame de match. Après, on s’est repris. Il y a eu de très bonnes choses mais on n’a pas su enchaîner en seconde. C’est à l’image de notre de début de saison : on ne sait pas marquer le but qui tue. On n’arrive pas à enchaîner les bonnes performances. Mais je crois que ça va venir au fil des matchs.
Comment abordez-vous la dernière ligne droite avant la trêve ?
Ce sont des finales. Pour la Coupe d’Europe (ndlr : contre l’Atletico Madrid), on est déjà éliminé. On a beaucoup de regrets. Le coach va sûrement faire tourner. En championnat, ce sont deux matchs très importants (à Ajaccio et face à Bordeaux). On n’a pas le droit à l’erreur. Il faut que l’on soit dans le haut du tableau à la trêve. On sait que ça va être plus dur lors de la seconde partie de la saison. On va jouer sur des pelouses « pourries ». Ce sera difficile de mettre le ballon au sol. Il faut prendre six points.
Quel est l’objectif du Stade Rennais cette saison ?
La saison passée, on s’est tellement battu pour disputer la Coupe d’Europe. C’est vraiment dommage d’avoir été sorti comme ça. On a vu que c’était une belle aventure. On a envie d’y retourner, de jouer avec des grands clubs comme l’Udinese, l’Atletico Madrid et le Celtic Glasgow. On sait que les places seront chères. Ce ne sera pas facile. Au pire, on vise la Ligue Europa. Mais pourquoi ne pas postuler à une place en Ligue des Champions ?
« On manque un peu de confiance »
Dans quel état d’esprit se trouve le groupe après trois matchs de rang sans le moindre succès, toutes compétitions confondues ?
On manque un peu de confiance. On a un effectif étoffé avec beaucoup de joueurs talentueux. Ça tourne tout le temps. Ce n’est pas évident de reprendre le rythme lorsqu’on n’enchaîne pas les matchs. C’est notamment mon cas. Ce n’est pas facile. Surtout sans explications valables. Ça joue sur la confiance. Ce n’est pas bon pour le groupe. Même si ça veut dire que tout le monde a sa chance. C’est le point positif.
Personnellement, vous dépannez en défense centrale depuis quelques matchs. Comment se passe cet intérim ?
Je pense avoir fait des matchs de qualité en Coupe d’Europe et en championnat. On sait que l’on peut compter sur moi à ce poste. Mais il y a des choses qui me gênent. Ça peut arriver que l’on fasse des erreurs. Surtout quand on n’a pas l’habitude d’évoluer à ce poste. C’est facile de dire que je n’ai pas l’expérience suffisante ou les aptitudes nécessaires.
Prenez-vous du plaisir en charnière ?
On s’entend bien avec les autres (Kana-Biyik, Mangane et Boye). On n’a pas encore la même solidité que la saison passée. On prend trop de buts, notamment sur coup de pied arrêté. Personnellement, je me sens bien au milieu de terrain et en défense centrale. Il n’y a pas de souci. C’est un avantage d’être polyvalent. Si je n’avais pas dépanné derrière, mon temps de jeu aurait été réduit de moitié. J’ai eu de la chance de pouvoir évoluer à ce poste et avoir du temps de jeu. L’essentiel, c’est de jouer.
« Je m’interroge »
Avec les retours de Kader Mangane et Onyekachi Apam, les places vont être chères…
Ce ne sera pas facile pour Apam. Il va revenir petit à petit. C’est déjà bien d’avoir joué un match entier avec la réserve. Il y a Kader (Mangane). On ne sait pas s’il va jouer la Coupe d’Afrique des Nations. Lorsque tout le monde sera apte, la concurrence sera rude. Pour le moment, je dépanne. Si on me remet au milieu de terrain, ce sera aussi une bonne chose. C’est mon poste de prédilection.
Comment avez-vous pris les critiques de Frédéric Antonetti face à Brest ?
Je l’ai mal pris. Même si je n’ai pas écouté tous les mots qu’il a pu dire à mon égard. Pour manifester mon mécontentement, je suis rentré directement aux vestiaires. Mais je suis tout de même allé sur le banc pour suivre la fin du match et soutenir mes coéquipiers. J’ai l’impression que ça tombe toujours sur les mêmes. Là, c’est tombé sur moi. Je suis un jeune joueur… Maintenant, c’est derrière moi. Il faut que je continue à travailler. Ça peut être un point positif, un déclic.
Envisagez-vous de changer d’air lors du Mercato d’hiver ?
Déjà, je vais continuer à bosser pour avoir du temps de jeu. C’est le plus important. Après, on verra ce qu’il faut faire au Mercato (ndlr : l’ancien joueur du VfB Stuttgart est conseillé par Christophe Mongai qui s’occupe aussi de Jean-Armel Kana-Biyik). Je m’interroge. J’ai besoin de jouer. Malgré la concurrence, j’ai montré que je pouvais le faire à Rennes.
Rédigé par Ignazio GENUARDI