Avec Junior Binyam, le responsable de la communication de la fédération camerounaise de football (Fécafoot), nous avons fait le point sur l’actualité. Le match amical des lions indomptable du 26 mai, l’absence des lions au tournoi de Montaigu, le cas du sélectionneur des lions indomptables sont entre autre point qui ont retenu notre attention.
Camfoot.com: Qu’en est-il exactement du match amical du Cameroun contre la Guinée Conakry ?
Junior Binyam : Ce match devrait ce tenir en principe le 26 mai à Metz en France. L’équipe nationale sera en regroupement dans cette ville à partir du 21 mai. Le choix de Metz? Parce que l’entregent de Rigobert Song, le team manager des lions a permis que l’équipe puisse s’y regrouper. Donc Metz met gracieusement à la disposition de la sélection nationale du Cameroun ses installations sportives. Il faudra juste négocier la location d’un hôtel et les autres commodités. Joël Muller qui a gardé un très bon contact avec Rigobert a tout de suite marqué son accord. L’entraîneur national est allé visiter les infrastructures accompagné du team manager, et cet accord a été scellé.
Camfoot.com: Comment a été négociée cette rencontre amicale ?
Junior Binyam : Pendant le stage, ils (les coachs) ont émis le vœu d’avoir un match préparatoire. Et une discussion s’est faite avec le sélectionneur de Guinée, qui lui aussi aura un regroupement à la même période, mais dans la région parisienne. Après quelques tractations, il est convenu que la Guinée fera le déplacement de Metz, pour disputer ce match. Cette sélection fera le déplacement le 25 mai, la veille de la partie, et jouera le 26. Puis elle retournera à Paris après le match. Les lions quant à eux poursuivront sur place leur préparation.
Camfoot.com: Qui paie les charges ?
Junior Binyam : Le Cameroun a la charge de pouvoir organiser matériellement le match. C’est à cette équipe que revient la responsabilité de saisir la FIFA, trouver le stade qui doit abriter cette rencontre, et tous les autres éléments relatifs à l’organisation d’un pareil match. C’est à ce niveau que se trouve les deux fédérations en termes de pourparler. Le principe de cette partie est acquis et validé par les deux fédérations.
Camfoot.com: Le porte-parole de la fécafoot confirme t-il effectivement ce match amical des lions indomptables du 26 mai ?
Junior Binyam : Oui. La Guinée a donné son accord, en nous indiquant que leur sélection est disposée. Elle sera à Metz le 25, y passera la nuit. Elle prendra en charge son hôtel. Et retournera à Paris le 26. Donc le match est confirmé. Il reste à la partie camerounaise de saisir pour information la FIFA, pour notifier la date et l’heure. Ce sont les détails qu’il reste à régler. Ceci dépendra des infrastructures que nous trouverons sur place. C’est un match préparatoire que les entraîneurs ont souhaité avoir, qui doit donc se jouer.
Camfoot.com: Autre sujet: l’absence de la sélection minime du Cameroun entraînée par Richard Towa au tournoi de Montaigu en France. Que s’est-il réellement passé ?
Junior Binyam : Bon, il se fait que le Cameroun n’a pas pu prendre part à ce tournoi là, le mondial des minimes de Montaigu. Cette compétition célébrait cette année son quarantième anniversaire. La raison est un retard au niveau administratif, plus précisément retard au niveau de la direction administrative des équipes nationale qui a accumulé le retard dans l’établissement des passeports, retard encore au niveau de la saisine de l’ambassade de France pour obtention des visas. C’est l’ensemble de ces retards administrations qui n’ont pas permis que les Lions qui s’étaient pourtant bien préparés ne prennent pas part à cette compétition. Pourtant la sélection avait été bien affiliée dans les délais depuis le 13 septembre 2011.
Camfoot.com: Les organisateurs de ce tournoi ont manifesté la volonté d’accueillir le Cameroun pour son quarante unième anniversaire. A quoi pourrions nous être exposé ?
Junior Binyam : Les organisateurs sont mieux placés pour vous le dire. Mais je pense que c’est quelque chose de dommage. C’est dommage pour la fédération camerounaise de football. C’est également dommage pour ces jeunes, car c’était une belle opportunité qu’avait notre équipe nationale de moins de 17 ans, qui dans quelques mois doit commencer les éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations 2013 de sa catégorie. Ce tournoi aurait été une belle opportunité de rodage que nous avons perdue. C’est également un nouveau coup, porté à notre crédit. Nous espérons tout simplement que les organisateurs seront aussi prompts à convier le Cameroun lors de la prochaine édition. Etant entendu qu’il y’a un préjudice qui leur a été causé par ce désistement à la dernière minute.
Camfoot.com: Quelle résolution compte prendre la Fécafoot pour éviter des incidents pareils ?
Junior Binyam : Ceci n’est pas la seule responsabilité de la fédération. Il y’a malheureusement un phénomène de double tutelle, sur les équipes nationales. Ce dualisme, fini par entraîner soit un chevauchement de responsabilités, soit une dilution de responsabilités. Par moment, il est dit que la fédération est l’organe technique. Dans le cas d’espèce, pour parler de Montaigu, la fédération avait été saisie par le ministre des sports, au mois de septembre, pour que l’équipe soit affiliée. Ce que la fédération a fait, en exécutant toutes les exigences exprimées par le comité d’organisation. Il faut déplorer, qu’au bout, la partie logistique qui devait être assurée par le ministère des sports et de l’éducation physique n’ait pas été faite suffisamment tôt, pour que l’équipe puisse y prendre part, car les organisateurs du tournoi ont fait le voyage pour le Cameroun au mois de juillet, août dernier, si mes souvenirs sont exacts. Ils ont rencontré les autorités camerounaises parmi lesquels le Premier Ministre, qui a donné son accord pour la participation du Cameroun.
Camfoot.com: Quelle est la responsabilité de la fédération ?
Junior Binyam : La fédération essaie de faire le minimum qu’on lui demande, et va même bien au-delà. Je vais vous dire : la préparation de cette équipe, ainsi que la détection qui s’est effectuée dans les quatre coins du Cameroun ont été financées par la fédération. Les différents stages que cette équipe a eu jusqu’au dernier avant le tournoi, ont été sponsorisées par la fécafoot. La fédération est allée bien plus que ce qui lui avait été initialement demandé.
Camfoot.com: Il se dégage un sentiment d’impuissance voir de révolte dans vos propos face à cette dualité de gestion. Que doit faire la fédération?
Junior Binyam : Elle essaie de faire très modestement ce qu’on lui demande. Il est plus que jamais temps de discerner les responsabilités de manière claire. Mieux, d’investir une seule instance de la responsabilité de gérer de manière intégrale les équipes nationales. La double tutelle comme nous avons pu constater à Marrakech finie par desservir à un certain moment donné la cohésion. On finit par se lancer dans une guerre pour trouver les responsables. Et dans ce ping pong, on ne se retrouve plus. Il est temps qu’au niveau réglementaire, on spécifie qui fait quoi autour des équipes nationales du Cameroun.
Camfoot.com: Qui est responsable des équipes nationales du Cameroun ?
Junior Binyam : Il se dit que les équipes nationales du Cameroun sont des éléments de souveraineté. Ces sélections sont régies par un décret de 1972. Même celles des catégories qui n’étaient pas crées à cette période. Les équipes encadrées par ce décret sont les équipes nationales cadettes, et fanions. Actuellement même l’équipe junior qui a été crée plus tard est sous la même tutelle. Ces équipes sont sous une double tutelle. C’est pour cette raison que je vous dis qu’on parle de tutelle technique, encadrée par la fédération et de tutelle administrative diligentée par le ministère. Les lignes de démarcation ne sont pas claires. Mais toujours est-il que l’équipe nationale, considérées comme patrimoine nationale, est donc sous la responsabilité première du gouvernement. C’est ce qui se passe au Cameroun. On peut le déplorer, car partout ailleurs, les équipes sont sous la responsabilité de la fédération. C’est cette organisation qui les engage dans les compétitions. C’est encore elle qui interagit avec les instances faîtières que sont la FIFA, et la CAF. Donc il est tant que de façon claire et précise, les responsabilités des uns et des autres soient déterminées.
Au regard des responsabilités des uns et des autres, vous pouvez juger par vous-même les coupables, de l’absence de l’équipe nationale minime au tournoi de Montaigu. Nous savons qu’il y’a eu des retards au niveau de l’établissement des passeports, de la saisine de l’ambassade de France pour délivrance des visas. Je ne sais s’il faille désigner un tel ou un autre. Mais je vous ai expliqué ce qui c’est passé. Chacun dans ses éléments peut voir qui est coupable.
Le cas Denis Lavagne, le sélectionneur national des lions indomptables
Camfoot.com: Lavagne a-t-il un contrat dûment signé avec les autorités camerounaises ?
Junior Binyam : Mr Lavagne est sous contrat. Je pense que Mr Lavagne jusqu’ici ne s’est pas plaint qu’il ne perçoit pas un salaire. Encore moins que les obligations contractuelles prises vis-à-vis de lui ne soient pas respectées. En somme Mr Lavagne est sous contrat avec la fédération camerounaise de football.
Camfoot.com: Il nous a été rapporté que Monsieur Lavagne menace les autorités camerounaises en cas de non clarification de son statut ?
Junior Binyam : Mr Lavagne a la particularité de ne pas parler hors antenne. Il a toujours eu la force de ses convictions. Donc, quand il a une chose à dire, il la dit. Ceci depuis le temps même qu’il était le manager général de Coton sport de Garoua. Je ne pense pas qu’il ait formulé une menace allant dans ce sens. Il n’y a pas un problème de contrat avec Mr Lavagne aujourd’hui. Il est l’entraîneur des lions indomptables, à ce titre, ses primes ont été payées à Bissau. Il a conduit des missions de prospection l’année dernière pour convaincre des joueurs binationaux à rejoindre le Cameroun. Il a un véhicule de service qui lui a été donné par l’État du Cameroun. Je n’ai pas connaissance d’une menace allant dans ce sens.
Propos recueillis par James Kapnang à Yaoundé