Passé par le FC Barcelone, Frank Macky Bagnack a été pendant longtemps présenté comme l’une des valeurs futures du poste de défenseur au sein de la sélection nationale du Cameroun. Mais le joueur moulé à la Fundesport n’a jamais réellement eu sa chance. Cette année, le défenseur de Kairat Almaty espère faire définitivement ses preuves. Sa motivation : le message de Samuel Eto’o, indiquant que les places du Mondial 2022 seront chères. Entretien.
Qu’est-ce que cela représente d’être appelé « fils » de Samuel Eto’o ?
Beaucoup de personnes pensent que lorsqu’on est un « fils de Samuel Eto’o » on est absolument appelé à avoir une carrière comme la sienne. Il faut être à la hauteur de ce qu’il a réalisé. C’est un état d’esprit qu’il faut avoir. Mais après, ce n’est pas Samuel Eto’o qui viendra faire les performances à notre place dans les stades. C’est à nous de nous battre. Nous sommes infiniment reconnaissants pour l’opportunité qu’il nous a donnée. La suite c’est à nous de faire. On ne doit pas dormir sur nos lauriers, au contraire il faut travailler encore plus tout en rêvant grand comme lui, à l’époque où il enflammait les stades de par son talent.
Lorsque Samuel Eto’o vous emmène au FC Barcelone à travers la Fundesport, qu’est-ce qu’il vous dit ?
Le message était clair. Nous avions une opportunité que beaucoup de jeunes Camerounais n’auront peut-être jamais. Surtout que nous n’étions pas les meilleurs de notre génération ; nous avons juste eu cette grâce de taper dans l’œil de notre père et idole qui a vu en nous quelque chose. L’objectif était de rester à Barcelone le plus longtemps possible, chose qui n’a pas été facile. Barcelone, c’était l’exigence tous les jours, en plus il y a avait des jeunes qui venaient de partout dans le monde entier pour faire des tests chaque mois. Ca pouvait toucher à ton poste à tout moment. C’était vraiment compliqué, la pression était permanente depuis tout petit.
J’ai quitté le FC Barcelone avec le sentiment du devoir accompli parce que j’ai fait toutes les catégories jusqu’en équipe première. Je ne suis pas resté en professionnel parce que c’était compliqué, c’était la meilleure époque de Barcelone. Il faut aussi savoir qu’à 18 ans j’aspirais déjà à découvrir autre chose que Barcelone soit dans le cadre d’un prêt ou d’un transfert définitif mais la direction du club n’a pas voulu me laisser partir. Je suis parti de Barcelone la tête haute.
Surtout que le passage dans le moule de l’un des plus grands clubs du monde vous a ouvert les porte de la sélection nationale du Cameroun…
Tout footballeur camerounais, né au Cameroun, ayant vécu au Cameroun jusqu’à un certain âge a très certainement envie de jouer pour son pays. En plus de ça, moi j’ai mon frère aîné (Paolo Mondo, Ndlr.) qui a fait toutes les catégories chez les jeunes c’était une motivation supplémentaire pour moi. C’est toujours un honneur de représenter son pays et j’espère que j’aurai à nouveau l’opportunité de défendre ses couleurs.
Peut-être lors de la prochaine Coupe du monde ?
C’est vrai que je songe à cette compétition. Je suis encore en activité, je joue tous les week-ends, le graal pour moi ce serait de défendre les couleurs de notre cher et beau pays à cette Coupe du monde. Je n’ai jamais eu l’opportunité de montrer le potentiel que j’ai avec la sélection. Tout le monde aimerait jouer une Coupe du monde, je l’ai ratée de peu en 2014 et c’est quelque chose que je n’ai pas oublié. C’est l’un de mes objectifs. Ce sera peut-être difficile mais ce n’est pas impossible. Je sais que j’ai de la place dans cette équipe, j’ai les qualités qu’il faut pour aider mon pays.
Seulement, le président de la Fécafoot a dit que les places pour ce Mondial « seront chères ». Comment analysez-vous ce message ?
Quand j’ai regardé la vidéo durant laquelle le président Samuel Eto’o a lâché cette phrase, je me suis : « c’est génial que ça vienne de lui ». Comment ne pas être motivé à l’écoute de ces mots du président ? Et au regard des dernières sorties de notre équipe, il y a des places à prendre dans cet effectif. Cela me rappelle un de mes formateurs, décédé aujourd’hui qui disait, les sûrs ne seront plus sûrs (rires). Si les cartes sont nouvellement reparties, ça me motive. Je vais me donner à fond en club pour prouver que je mérite ma place en sélection.