Toujours dans l’attente de la signature de son contrat, critiqué par une partie de l’opinion publique qui ne le juge pas digne d’entraîner les Lions indomptables, Denis Lavagne reste stoïque. Le sélectionneur français du Cameroun préfère se concentrer sur les trois matches du mois de juin face à la RDC, la Libye et la Guinée-Bissau. Entretien.
Denis Lavagne, quand espérez-vous signer votre contrat ? Après tout, vous n’êtes sélectionneur que depuis le mois d’octobre, et le Cameroun, dans cette histoire, se couvre de ridicule…
Je pense que les choses vont s’arranger. J’ai cru comprendre que le Premier ministre avait donné son feu vert. Je suis optimiste. Je ne veux pas trop m’étendre sur cette question. J’ai compris certaines choses, mais l’essentiel, c’est que cela ne m’empêche pas de préparer les matches qui nous attendent.
N’est-ce pas fatigant de subir sans cesse des procès en légitimité ? Roger Milla, qui depuis a été remercié par la Fécafoot de son poste de président d’honneur, a tout fait pour vous savonner la planche…
Moi, je fais mon travail. Je reste concentré sur mon objectif, à savoir obtenir des résultats. C’est bien là-dessus qu’un entraîneur doit être jugé, non ? Depuis que je suis en poste, cela ne se passe pas si mal que ça : on a remporté la LG Cup au Maroc et battu la Guinée-Bissau chez elle (1-0) en qualifications pour la CAN 2013. Roger Milla aurait aimé que je parte, mais c’est lui qui a été viré.
Qu’en pensent les joueurs ?
Ils ne font guère attention à tout ça. Ils connaissent la maison (rires). Eux-aussi sont concentrés sur le terrain.
Cette ambiance n’a-t-elle pas pesé sur la préparation des trois matches de juin ?
Franchement, non. On a bien travaillé à Metz, et on va finir notre préparation à Yaoundé [les Lions ont rejoint le Cameroun lundi 28 mai pour y accueillir la RDC le 2 juin. Ils s’envoleront le 4 juin pour la Tunisie, où ils affronteront la Libye sur terrain neutre, avant de revenir à Yaoundé pour rencontrer la Guinée-Bissau le 16, NDLR]. On sait très bien que ce mois de juin est quelque part un tournant. Qu’il est décisif. Si nous prenons au minimum quatre points en qualifications pour la Coupe du Monde et que nous nous qualifions pour le troisième tour des éliminatoires de la CAN 2013 face à la Guinée-Bissau, ce sera un bon mois de juin. Car la CAN 2013, c’est le premier de nos objectifs. Il faut se qualifier.
Le Cameroun est-il reparti de zéro ?
Non, non. Le groupe a certes connu quelques modifications, mais l’ossature reste la même. Il y a des bases. Il y a beaucoup de qualité dans cet effectif. Il est jeune, puisque la moyenne d’âge est de 23-24 ans. Cela signifie qu’il peut espérer participer à deux Coupes du Monde (2014 et 2018) et trois ou quatre CAN (2013, 2015, 2017, 2019). Et pour l’encadrer il y a des joueurs d’expérience et de caractère, comme Kameni, Mbia, Alex Song ou Nkoulou.
Ou Eto’o… Il se raconte que l’ambiance au sein du groupe serait plus détendue en son absence…
Pour l’instant, il est suspendu jusqu’au mois de septembre. On fait sans lui…
Propos recueillis par Alexis Billebault