Le vice -président de la commission nationale de football jeunes à la fédération Camerounaise de football livre ses sentiments à la fin du tournoi national de jeunes qui a pris fin samedi dernier à Yaoundé et qui a vu la participation de 30 équipes (700 jeunes) venues de toutes les provinces du pays. L’ancien Lion indomptable tire les leçons de la compétition en évoquant l’éternel question d’âge.
Camfoot.com: Que retenir de ces quatre jours de compétition avec les jeunes ?
Kaham Michel: Que le niveau technique était relevé, sincèrement j’ai été très surpris de voir que les équipes sont très compétitives, c’est dire qu’il y a un travail qui est fait à la base est fait, je vous assure que la fédération a en son sein une direction technique et de développement qui a fait gagner dix ans de retard sur ce qu’on avait à la fédération parce que remplacer la direction technique nationale et organisant tout le circuit de formation au Cameroun, de recyclage, de perfectionnement, de l’encadrement et çà se voit sur le terrain , de en plus on voit les équipes bien entraînés, bien coaché, c’est ce qui se fait partout dans le monde entier. Mais je dis encore, il faut un financement, si l’on veut que ce football de jeunes se relève, il faut aller vers les sponsors, et mettre les moyens pour le faire, parce que les moyens mis à cette étape sont très limités.
Camfoot.com: Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pendant ce tournoi ?
Kaham Michel: Les vrais problèmes d’abord c’est le financement, je ne tourne pas par quatre chemins, quand on fait une compétition comme celle-ci avec 30 équipes, cela fait 700 personnes, il faut avoir le financement dès le premier jour, quand çà traîne, tout le monde s’énerve, les présidents de clubs se fâchent, çà gueule de partout et çà met tout le monde mal à l’aise, donc il faut lorsqu’on organise une telle compétition tout prévoir d’avance, vous avez vu que l’argent est arrivé et les choses sont rentrées dans l’ordre et tout le monde est content aujourd’hui. Je ne pense pas qu’il y a eu dans notre pays des tournois où les jeunes ont été aussi bien nourris comme celui-ci, on a tenu à ce que le menu soit de qualité, que les joueurs dorment bien et là, je peux dire qu’il y a un début dans le bon sens.
Camfoot.com: Comment expliquer la domination des centres de formation lors de ce tournoi ?
Kaham Michel: Ils sont mieux entraînés, mieux préparés, ils suivent toutes les étapes de la formation, vous savez, il n y a pas de magie dans le football, c’est l’entraînement, c’est ce qu’on fait au quotidien qui fait progresser les jeunes, et quand ils progressent forcement ils gagnent, ils peuvent même perdre un match par accident mais dans la durée ils seront supérieurs, je pense qu’il faut insister sur ses centres de formations, insister que les formateurs soient formés, qu’ils passent leurs diplômes, parce que d’ici là pour entraîner, il va falloir passer ses diplômes fédéraux, ce n’est pas pour faire du mal à qui que se soit, il faut tricher ce qui se fait de bon dans les pays où ce sport est très développé, aujourd’hui il y a un fichier des entraîneurs avec toutes leurs qualifications, qui devrait autoriser à chacun d’entraîner dans une catégorie précise, il faut être ferme là-dessus si nous voulons progresser, l’entraînement ce n’est pas le hasard, l’entraînement s’apprend si vous n’avez pas les notions de base pour tenir une équipe vous ne pouvez pas.
Camfoot.com: On a une fois de plus dénoncé quelques problèmes d’âge au cours de ce tournoi de jeunes ?
Kaham Michel: Çà c’est inévitable au Cameroun les problèmes d’âge, on a mis sur pied une commission de morphologie pour essayer d’éradiquer ce problème d’âge, on a tout de même limité sans le tuer complément, mais je vous assure que l’année prochaine, il faudra mettre sur pied une commission de morphologie dès le départ, de sorte que seuls ceux qui sont passés par cette commission puisse jouer. Mais je vous dis encore que cette année a été une année de concession, parce que au Cameroun on aime dévier et trouver les excuses, mais je vous assure que l’année prochaine on sera ferme.
Camfoot.com: On a remarqué beaucoup de bons joueurs lors de ce tournoi, quelle assurance vous pouvez donner sur le suivi de ses jeunes talents ?
Kaham Michel: Le suivi revient aux clubs, aux sélectionneurs des différentes équipes nationales, lorsqu’on organise un championnat comme celui, il revient aux entraîneurs nationaux de s’asseoir là et de faire leur sélection, chacun doit faire son boulot. La direction technique et du développement de la Fecafoot encore elle, a mis sur pied des conseillers techniques provinciaux et régionaux comme çà existe en France, on invente rien, je vous dit, on n’a qu’aller voir ce qui se passe ailleurs au lieu d’inventer ou d’improviser, les conseillers techniques nommés doivent s’arranger dans leur zone pour faire des sélections, ce qui va faciliter la tâche aux entraîneurs nationaux qui auront l’embarras, parce que aujourd’hui ils y a de bons joueurs qui passent aux travers des sélections nationales parce qu’ils ne sont pas vu, parce qu’ils ne sont pas exposés, et ce tournoi a été une occasion en or pour les exposer.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Yaoundé