C’est une « Femme du peuple » pétillante de forme que Camfoot a rencontrée, de passage en Amérique du Nord pour une première tournée canadienne. L’artiste, très connue dans son genre sans tabou et reconnue pour son franc parlé, n’a pas failli à sa réputation. Elle a tenu à envoyer ses encouragements à l’équipe nationale féminine de football, les Lionnes Indomptables, qui se sont qualifiées brillamment pour la finale de la coupe d’Afrique des nations de football, finale qu’elles joueront ce dimanche 03 octobre à Johannesburg contre le Nigeria.
Extraits de l’interview:
Camfoot.com: Vous êtes l’une des artistes les plus sportives sur la scène… Qui est réellement K-Tino?
K-Tino: Je suis simplement K-Tino, d’origine camerounaise, mère de beaucoup d’enfants adoptifs, fille unique à ses parents et native de Yaoundé le 12 octobre 1966. Je suis doublement princesse, car princesse dans ma vie d’artiste et dans la réalité.
Camfoot.com: Comment êtes-vous arrivé à la musique?
K-Tino: Je débute la musique brusquement suite à la perte d’un être très cher à moi, pendant que j’étais élève au collège de la Retraite de Yaoundé. J’étais tellement lié à ce garçon qu’on m’a causé à tort d’être à l’origine de son décès… C’est là où je me fâche, j’arrête tout et je décide de faire la musique. Je sors finalement mon premier album en 90 avec le groupe Zombie et avec le soutien de feu Zanzibar des « Têtes brûlées ».
« J’aime l’amour et je sais bien faire l’amour. »
Camfoot.com: Quel genre d’éducation avez-vous reçu?
K-Tino: J’ai été élevée par une sœur religieuse de la mission catholique à Makak. C’est une éducation très religieuse qui m’a fait grandir…
Camfoot.com: Là on assiste à une révolution des mœurs chez K-Tino?
K-Tino: Rires… C’est que sur scène je suis loin de l’éducation religieuse… Mais ma vie privée c’est autre chose. Vous savez, je chante la poésie et l’amour; j’aime l’amour et je sais bien faire l’amour. Je chante aussi pour la cause des femmes africaines qui malheureusement n’ont pas beaucoup de considération.
Camfoot.com: Que dire de vos problèmes de censure pour vulgarité dans vos chansons?
K-Tino: Mais justement, c’est ces mêmes gros patrons qui m’ont censuré qui écoutent mes chansons dans leur voiture, ce qui est dommage.
Camfoot.com: N’est-ce pas pour protéger les mineurs?
K-Tino: Quels mineurs? Ce n’est pas eux-mêmes qui dévergondent ces mineurs là? (…)
Camfoot.com: À l’exception de la chanson, le sport vous attire t-il?
K-Tino: Pour vous dire vrai, je préfère faire le sport au lit… C’est plus intéressant pour moi. Mais je suis les exploits des sportifs camerounais comme pour le moment. J’ai aimé la médaille d’or de Françoise Mbango à Athènes. C’est un message très encourageant pour les femmes africaines. Je lui dis un grand Bravo!
Camfoot.com: Comment avez-vous été accueilli à Montréal et Toronto?
K-Tino: Je me sens vraiment à l’aise ici. Les gens sont accueillants et sympas avec moi. Je leur dis merci du fond du cœur. Mais ils ne savent pas ce qui les attend au concert. (Rires…) Ils vont me sentir.
« …Les Lionnes doivent nous ramener le trophée là à la maison. »
Camfoot.com: Que dire de nos Lionnes qui jouent la finale de la coupe d’Afrique féminine ce dimanche contre le Nigeria?
K-Tino: Je dis à mes sœurs qui sont loin là-bas en Afrique du Sud de nous ramener le trophée là à la maison. Je connais la majorité de nos filles puisque j’ai été présidente de club de football féminin et que j’assiste souvent aux matchs de nos brillantes sœurs qu’on néglige souvent par rapport aux garçons. Je dédierai une chanson aux Lionnes dans mon prochain album, en cas de victoire dimanche.
Pour finir, je demande à tous les camerounais qui font l’art, même les femmes de rue font de l’art… Donc je leur dis « Ne nous décourageons pas, car un jour ce sera le bon ».
« …Mon plat préféré c’est les hommes. »
Camfoot.com: K-Tino est-elle riche aujourd’hui?
K-Tino: Je peux aller à l’hôpital sans avoir peur de la facture, je peux élever mes enfants sans l’aide d’un homme; c’est l’essentiel. Mais je ne peux pas faire l’amour sans un homme; puisque mon plat préféré c’est les hommes. D’ailleurs, je lance un appel pour qu’on me serve un canadien, car je n’ai pas encore goutté à ce plat. Et à défaut un haïtien. À bon entendeur…
Camfoot.com: Nous vous remercions pour ce moment léger et rythmé au son du « Bikutsi » accordé à Camfoot.com
K-Tino: Vraiment c’est moi qui vous remercie du fond du cœur. Merci pour ce beau tee-shirt Camfoot, je le garderai jalousement.
Propos recueillis par E.R.L, lowe@camfoot.com