Rencontré récemment à Yaoundé, Just Choupo-Moting, le père et manager d’Eric Maxime Choupo-Moting apporte un éclaircissement sur l’évolution de l’état de santé du Lion Indomptable, du désintéressement de la Direction technique nationale vis-à-vis de son fils durant sa blessure et de son ambition de jouer en Espagne la saison prochaine.
Après une longue période d’absence due à une blessure, comment Eric Maxime Choupo-Moting se porte-t-il aujourd’hui?
Eric se porte de mieux en mieux. Pour l’instant il s’entraine avec son club individuellement. Moralement, il se porte plutôt bien. Il n’a pas peur de la concurrence, il n’a pas peur de perdre sa place. Il croit en ses qualités. Pendant toute la période de blessure, il se sentait bien. Il voulait jouer, mais naturellement il ne pouvait pas le faire à cause de la blessure. Il a gardé le moral. Et ça, c’est très important. Je crois qu’il sera prêt pour le match de 6 février. Si on l’appelle, il viendra sans problème.
Durant la période de blessure, l’encadrement technique des Lions s’est-il manifesté, au moins pour prendre de ses nouvelles?
Au début, il n’y a pas eu de signalement de l’équipe nationale. Je me suis posé la question de savoir : un joueur comme Eric, qui a fait tout ce qu’on connait de lui à l’équipe nationale, pendant qu’il est blessé on ne le voit pas, comment interpréter cela? J’en ai parlé avec des coachs de la Direction technique nationale, ils m’ont dit qu’ils ont des choses plus importantes à faire. Seul l’entraineur national, quand il était en Europe, m’a appelé personnellement pour savoir comment se porte Eric. J’étais très content. On a eu un bon entretien. Mais malheureusement, il n’a pas pu parler directement avec l’enfant. Il était préoccupé par son état de santé. Et le coach, m’a dit qu’Eric manque à l’équipe nationale.
On a vu récemment que le sélectionneur court après d’autres attaquants. N’avez-vous pas l’impression que l’équipe nationale veut déjà se passer d’Eric Maxime?
C’est possible que les gens pensent ainsi, mais Eric et moi, nous pensons autrement. C’était lui le premier à dire qu’on avait besoin de Samuel Eto’o au moment où les gens disaient que Samuel Eto’o n’était pas bien pour lui, qu’il l’empêchait de mieux s’exprimer. Lui, il a dit qu’il faut que son capitaine revienne. Parce qu’il veut de la concurrence aussi. Même si David Ngog vient et qu’il est titularisé, Eric sait qu’il faut juste redoubler d’effort. Le sélectionneur cherche des joueurs, c’est normal. Mais nous ne pensons pas que c’est pour se passer de lui. Il est confiant. Il sait que c’est la concurrence qui fait évoluer. Il aimerait bien reprendre la place qu’il a dans l’équipe nationale. S’il revient et qu’il est en forme, je crois qu’il aura sa place quelque soit celui qui vient. Nous ne paniquons pas.
Vous qui êtes son manager, ne pensez-vous pas qu’il serait envisageable pour Eric Maxime de tenter une autre aventure en club?
Envisager une autre aventure ou alors jouer dans un autre club, est une question qui nous préoccupe beaucoup. Eric a eu plusieurs propositions, mais nous avons décidé qu’il ne bouge pas. Il aurait pu jouer l’Europa League ou encore la Champions League avec l’un des clubs qui l’ont appelés l’an dernier. Il était meilleur joueur et meilleur buteur de son club à ce moment là. Et dans l’équipe nationale, tout le monde a vu qu’il a fait beaucoup de chose. Il a eu beaucoup d’offres, mais il faut être patient dans la vie. Il est vrai qu’il faut savoir choisir à un certain moment, ne pas perdre sa chance. A Hambourg on l’a maltraité parce qu’il a refusé de prolonger le contrat sous leurs conditions. On l’a même envoyé jouer la quatrième division. Puis, un club comme Mayence a accepté de le prendre. Je pense qu’il faut juste être reconnaissant. Il faut qu’il reste encore au moins un an à Mayence, pour montrer sa reconnaissance au club. Cette année, tout est possible. Eric rêve de jouer en Espagne. C’est ce que nous voulons. Si on a cette occasion à partir de la prochaine saison, nous accepterons.
Par Arthur Wandji à Yaoundé