Après le malheureux incident de ce dimanche survenu au stade de la Réunification de Douala à l’occasion de la rencontre comptant pour la 9ème journée entre Union de Douala et Racing de Bafoussam, l’entraîneur du T.P.O s’insurge contre le comportement de l’armée et celui du directeur du stade.
Camfoot.com: Pourquoi la rencontre entre Union de Douala et Racing de Bafoussam n’a pas eu lieu?
Jules Frederick NYONGHA: La raison est simple, mes joueurs étaient dans l’incapacité physique et morale étant donné qu’ils ont été molestés par les éléments de la police du GMI (groupement mobile d’intervention) avant le match. Ceux-ci ont été transportés d’urgence à l’hôpital pour y subir des soins médicaux.
Camfoot.com: Quels sont les mobiles de cet incident survenu au stade?
Jules Frederick NYONGHA: Je suppose que l’incident est arrivé parce que les responsables du stade n’ont pas voulu que la rencontre se déroule. Arrivés suffisamment tôt pour le match, nous avons estimé que nos joueurs ne pouvaient pas rester debout à attendre. Nous ne pouvions pas également occuper les vestiaires parce que le match entre KSA et Victoria United se jouait encore. Les joueurs et encadreurs ont acheté les billets d’accès pour la tribune où il y’avait des places assises, en attendant l’heure de notre match. J’ai demandé que l’accès nous soit offert pour les vestiaires afin d’aller remplir les formalités. Le directeur du stade MANDJECK Grébert et NYA Bernard soi-disant membre de la Fécafoot nous ont refusé d’y accéder. Les joueurs vexés, ont tenté par tous les moyens d’escalader et c’est à ce moment que l’incident est arrivé.
« …Il y’a dans des équipes des gens superstitieux. Personnellement, je ne sais pas si un magicien peut bouger un ballon et l’emmener dans une autre direction. »
Camfoot.com: Pourquoi avoir voulu utiliser le passage par la tribune contrairement au tunnel qui est réservé aux équipes?
Jules Frederick NYONGHA: Il n’est écrit nulle part que les équipes doivent nécessairement utiliser la voie du tunnel. Le stade a plusieurs entrées et nous pouvons utiliser n’importe quel passage pour y accéder. Le cas n’est pas typique au Racing de Bafoussam, on s’est trouvé dans cette situation parce qu’on avait voulu regarder le premier match; sinon on ne serait pas passé par là. Depuis plusieurs journées à Douala, les équipes utilisent toujours la porte de la tribune. Je ne comprends pas pourquoi mon équipe soit devenue le bouc émissaire.
Camfoot.com: Il se raconte que c’était pour éviter les pratiques mystiques de votre adversaire…
Jules Frederick NYONGHA: Vous savez, il y’a dans des équipes des gens superstitieux. Personnellement, je ne sais pas si un magicien peut bouger un ballon et l’emmener dans une autre direction. J’enseigne aux joueurs ce qu’il faut pour frapper un ballon, le mettre dans les filets; le reste pour moi n’a pas d’importance. Il y’a une force psychologique qui pousse les gens à croire aux superstitions, c’est pour cela qu’on arrive à des débordements. Depuis que je suis entraîneur, je n’ai jamais donné un brin d’herbe à un joueur. Ce serait à l’encontre de l’éthique de l’entraîneur, voire mes propres principes. Si ces pratiques mystiques sont plus valables, à quoi servirait donc l’entraîneur.
« Le directeur du stade MANDJEK Grébert et NYA Bernard doivent être honnêtes pour expliquer aux Camerounais qu’ils ont été incompétents… »
Camfoot.com: Que reprochez-vous aux forces de l’ordre?
Jules Frederick NYONGHA: Il est interdit aux forces de l’ordre de taper sur les joueurs. D’ailleurs, la Fifa réprimande sévèrement cet acte. Admettons que quelqu’un ai escaladé le mur; pensez-vous que ce soit une raison valable d’être molesté et battu? Nous sommes dans un pays de droit et je pense que l’armée devrait utiliser d’autres moyens que celui du matraquage.
Camfoot.com: La rencontre n’ayant pas eu lieu que comptez-vous faire pour la suite?
Jules Frederick NYONGHA: Nous devrons d’abord soigner nos blessés ensuite écrire à la Fédération Camerounaise de Football pour lui expliquer ce qui nous est arrivé. Je voudrais dire que nous n’avons aucun problème avec l’Union de Douala; c’est la police qui nous a molesté. Le directeur du stade MANDJEK Grébert et NYA Bernard doivent être honnêtes pour expliquer aux Camerounais qu’ils ont été incompétents dans la manière de gérer cette situation.
Entretien mené par D. EKOULE à Douala, ekoule@camfoot.com