Le nouvel entraîneur du Racing et ancien entraîneur du Manga Sports regrette l’absence d’infrastructures sportives au Cameroun et explique comment il compte aborder ses nouvelles fonctions.
Quel commentaire faites-vous du match nul (1-1) concédé par votre équipe face au Tonnerre, dimanche dernier?
J’avoue que c’était une rencontre que nous espérions remporter pour augmenter notre capital de points. Je suis à Bafoussam depuis une quinzaine de jours, à la tête d’une équipe qui a été rajeunie à 70-80%, avec beaucoup de jeunes venant de la deuxième division. Donc, ce n’est pas évident de penser qu’on peut aujourd’hui bâtir un groupe solide en si peu de temps. J’ai essayé de travailler avec mes gars et devant Pwd de Bamenda, on a obtenu un match nul, comme ce fût le cas dimanche dernier. Nous avons mieux joué que nous l’avons fait à Bamenda. Cependant, beaucoup de travail reste encore à faire.
Deux matches nuls depuis votre arrivée à Bafoussam, est-ce une performance qui donne espoir ?
On fait du surplace. Mais, je pense qu’un nul est encore mieux qu’une défaite. Il se trouve que nous avons des difficultés au niveau de notre milieu de terrain pour pouvoir assurer le relais entre la défense et l’attaque. Si nous réussissons à combler ce vide, à mettre les joueurs en confiance, dans les derniers mètres pour la finition, je pense qu’on peut faire une équipe qui termine la route. Nous nous attelons à cela et j’espère que ça va marcher.
Comment êtes-vous arrivés à Bafoussam ?
J’étais au Gabon comme entraîneur la saison dernière, au sein de Manga sports. Et, à la fin de la saison, je suis venu au Cameroun, mon contrat d’un an étant arrivé à son terme. Je souhaitais d’ailleurs passer cette saison au pays. Brusquement, Dominique Wansi qui était entraîneur de Racing a été appelé en équipe nationale. Le poste était vide et les dirigeants du Tpo m’ont demandé de leur donner un coup de main. C’est des amis, on se connaît bien.
S’il vous était demandez de faire une comparaison entre les championnats gabonais et camerounais…
En termes de qualité de joueurs, je peux dire que le Gabon et le Cameroun, comme beaucoup d’autres pays africains, ont des joueurs talentueux. Mais, la différence réside au niveau du mental. Les Gabonais n’aiment pas se faire violence. C’est la vie facile. On ne se donne pas beaucoup dans le travail. C’est le contraire des Camerounais, qui ont la foi et mettent le cœur à l’ouvrage.
Vous avez entraînez les Lions indomptables à un moment donné, comment les jugez-vous aujourd’hui ?
Les Lions d’aujourd’hui sont une sorte d’énigme, parce que j’étais absent pendant une année : j’ai suivi tout cela de loin. C’est dire que je ne peux pas donner un avis technique consistant par rapport à cette équipe là. Il faut attendre de voir ce que les jeunes qu’on a injectés peuvent apporter. Ils n’ont pas encore eu l’occasion de se produire. Le second handicap c’est que cette équipe se prépare toujours à l’extérieur.
Comment jugez-vous les réformes que connaîtra le championnat de D1 la saison prochaine ?
J’ai suivi les explications données par le président et le secrétaire général de la Fécafoot. Mon sentiment c’est que ça fait plus de 30 ans que nous avons joué avec la même formule. C’est regrettable ce qu’on observe : il y a des clubs qui partagent l’aire de jeu avec les bœufs. C’est difficile de faire du progrès comme ça.
Propos recueillis par Michel Ferdinand