Meilleur buteur du championnat de France en 1986 (23 buts) avec le FC METZ, joueur du PSG dans les années 86-88, ancien capitaine des Lions du Sénégal, ancien coach de l’équipe nationale du Sénégal et actuellement entraîneur adjoint des Lions de la Téranga, premier joueur africain à atteindre la barre de 1 milliard de franc CFA lors de la signature d’un contrat professionnel, Jules François Bocandé puisqu’il s’agit de lui nous gratifie d’une interview pleine de surprises. Un vrai régal.
Camfoot.com: Jules François Bocandé, bonsoir!
Jules François BOCANDÉ: Bonsoir!
Camfoot.com: Merci de recevoir Camfoot ici à la piscine olympique de Dakar où est regroupée l’équipe nationale Espoir du Sénégal. Connaissiez-vous ce site internet?
BOCANDÉ: Ah oui! Une amie camerounaise m’en avait parlé et quand ma secrétaire m’a fait part de votre désir de m’interviewer, je me suis dit pourquoi pas.
Camfoot.com: Alors Bocandé aurait-il un amour caché au Cameroun ?
BOCANDÉ: Non pas du tout. Miss ON puisqu’il s’agit d’elle, n’est qu’une amie simple qui me parle de temps en temps du Cameroun. Parfois elle me fait goûter des plats de chez vous comme le « Mbongo Djobi » (c’est comme ça qu’on prononce ça ?). Et parfois nous parlons des lions indomptables…
« …Les défenseurs camerounais sont ceux qui m’ont le plus causé de problème quand j’étais joueur… »
Camfoot.com: Les lions indomptables, parlons en. Vous gardez beaucoup de souvenirs face à cette équipe d’abord en tant que joueur…
BOCANDÉ: Ah oui certainement le Cameroun a toujours eu de bons joueurs et j’ai un grand respect pour cette équipe. La preuve, elle a apporté beaucoup à l’Afrique. Ils ont été les premiers à être quart de finaliste d’un mondial, ils sont champions olympiques en titre avec leurs quatre sacres continentaux ; c’est du respect total. D’ailleurs les défenseurs camerounais sont ceux qui m’ont le plus causé de problème quand j’étais joueur (rires)… Ils ont une rigueur défensive qui se perpétue de génération en génération.
Camfoot.com: Alger 1990 ; lors de la CAN vous battez l’équipe du Cameroun par deux buts à zéro. Quels souvenirs gardez-vous de cette rencontre ?
BOCANDÉ: De très bons souvenirs. À l’époque le Cameroun était Champion d’Afrique en titre et après ce match nous avions plus confiance en nous. Malheureusement pour nous la suite de la compétition n’était pas bonne. Quelques mois plus tard en Italie le Cameroun était quart de finaliste du mondial. Il y avait de quoi se mordre les doigts.
Camfoot.com: Deux ans plus tard nous sommes à la CAN 1992 ici même à Dakar et cette fois Claude Le Roy est entraîneur du Sénégal. Les Lions indomptables prennent leur revanche et vous éliminent en quart de finale à l’issue d’un match sous haute tension. Dur dur de digérer ça…
BOCANDÉ: Ah ces Camerounais sont de gros malins. Le coach Le Roy nous avait pourtant dit qui faisait quoi et qui il fallait barrer ou pas. Mais ils ont tout changé ce jour… Mais ça restera pour moi l’une des plus grosse déception de ma carrière, un très mauvais souvenir car on avait tout mis pour gagner cette CAN en l’organisant à la maison. L’État nous avait mis dans de très bonnes conditions mais le Cameroun nous a, hélas barré la route.
Camfoot.com: Bamako 2002 vous êtes le Coach adjoint de l’équipe du Sénégal. Les Lions indomptables encore eux vous privent de votre premier sacre continental. Le Cameroun ne serait-il pas votre bête noire ?
BOCANDÉ: Non non. Je ne peux pas dire que le Cameroun est notre bête noire. C’est vrai qu’ils nous on gagné ici en 92 et à Bamako mais c’est le football qui est comme ça. Il faut toujours un gagnant et un perdant. Ils ont gagné quand il fallait gagner voilà…
Camfoot.com: Selon Jules François Bocandé, qu’est-ce qui fait la force du Cameroun ?
BOCANDÉ: La force du Cameroun est que cette équipe forme un bloc très soudé et compact. C’est un esprit d’équipe qui y règne, pas des individualités. Et je pense que sans cette équipe certains joueurs ne brilleront pas assez ou ne seront internationalement pas vite connus. Pendant que certains joueurs d’autres équipent nationales africaines refusent de venir en sélection, les camerounais eux y vont pour se faire un nom. Chez eux avec ou sans tel ou tel joueur le groupe ne se disloque pas ils sont toujours solides d’où leur détermination.
« Le Cameroun reste toujours la meilleure équipe du continent. »
Camfoot.com: En tant que coach, qu’est ce qui n’a pas fonctionné côté camerounais à la CAN ?
BOCANDÉ: Ah ça je ne peux pas le dire. Je crois qu’il n’y a que les Camerounais eux-mêmes qui peuvent l’expliquer car c’est eux qui gèrent leur équipe. Je ne sais pas s’ils ont eu des problèmes internes ou pas, mais dans l’ensemble ils ont fait des beaux matchs et des moins bons comparativement à la CAN de Bamako où ils s’étaient presque baladés sur tous leurs adversaires. En Tunisie ils ont eu pas mal de difficultés en prenant plus de buts que d’habitude. Mais bon il faut aussi savoir que tout le monde les attendait. Les équipes qui rencontrent le Cameroun sont souvent hyper motivées. Il ne faut pas aussi négliger la qualité des attaquants adverses qui étaient bons. Mais le Cameroun reste toujours la meilleure équipe du continent.
Camfoot.com: Le coach Bocandé est-il aussi déçu par la prestation de ses poulains les Lions de la Téranga, l’une des équipes super favorites de la CAN 2004 (finaliste de la dernière CAN à Bamako, quart de finaliste du dernier mondial)? Qu’est ce qui s’est passé ?
BOCANDÉ: Ah ce qui s’est passé c’est que notre équipe n’avait plus d’âme comme je l’ai dis à certains de vos confrères. La force du Sénégal si les gens ne le savent pas ou ne veulent pas l’admettre moi je vais vous le dire. Notre force était le fait que les Lions de la Téranga était une bande d’amis, de copains et de frères. C’est pour cette raison que nous sommes arrivés en finale à Bamako en 2002 et en quart de finale du dernier mondial. A Tunis c’était différent. Nous avions des joueurs de talent qui jouent dans de grands clubs. Alors nous avions plus d’individualités au lieu d’avoir une équipe soudée à bloc ; donc l’équipe avait perdue cette âme d’où l’échec.
Camfoot.com: Quand vous étiez footballeur professionnel tous les entraîneurs rêvaient vous avoir dans leurs effectifs. Et certains se consolaient certainement en partant du principe qui dit : « quant on n’a pas ce qu’on veut on se contente de ce qu’on a ». Sans toute fois douter du talent de vos joueurs ni de leurs qualités qui ne sont plus à prouver, y a t-il des joueurs de la sélection Camerounaise que vous aimeriez avoir parmi les Lions de la Téranga ?
BOCANDÉ: (Il éclate de rire) Ah oui j’aimerai bien avoir cette équipe du Cameroun qui est déjà très solide. Bref toute l’équipe m’irai mieux.
Camfoot.com: Oui mais en étant coach, il y’a parfois des préférences ou des légers penchant pour certains! Des cadres par exemple donc vous rêvez en cachette?
BOCANDÉ: Alors là Louis vous êtes un dur à cuir… c’est vrai que j’ai l’embarras mais déjà le capitaine Rigobert Song, un garçon comme ça derrière on en a toujours besoin, défensivement il est là, il parle beaucoup, il replace ses joueurs et ça c’est très important. Il y a aussi Samuel Eto’o. Quel talent! Bref c’est un génie. Mais comme je vous le disais le Cameroun c’est plus une bonne équipe, un bloc compact et soudé que les individualités.
Camfoot.com: Quand on sait par exemple qu’un coach comme Jean Paul Akono a été champion olympique avec l’équipe du Cameroun à Sydney en 2000 lors des J.O. Est ce que le fait qu’on fasse moins confiance aux entraîneurs locaux soit normal ?
BOCANDÉ: Ah non non et non. D’ailleurs cela fait partie de mon combat de tous les jours. Parce que je pense que les européens n’ont pas plus de qualités que nous. On n’est pas plus con qu’eux (je ris et il réagit). Faut pas rigoler parce que tous ces entraîneurs qui viennent en Afrique ont tous joué dans les mêmes clubs que nous. Certains ont été nos adversaires; on a été parfois mieux et plus brillant qu’eux. Donc ce n’est pas normal qu’un joueur africain qui a joué dix ou quinze ans au haut niveau vienne jouer les seconds rôles dans son pays où on va chercher un coach européen qu’on met la tête de l’équipe.
On doit responsabiliser les entraîneurs africains. Donc je suis vraiment désolé de cette façon d’agir de nos dirigeants africains qui sont encore de nos jours et après tout ce que nous avons pu faire pour l’Afrique frappés par le complexe vis à vis des européens. Je me pose cette question tous les jours…
« L’Afrique a tellement de joueurs de haut niveau, qu’aujourd’hui, on n’a plus besoin d’européens pour briller et coacher une sélection nationale. »
Camfoot.com: Complexe; je crois que c’est le mot clé. Quand bien même un local est nommé, il n’a pas les mêmes facilités, le même salaire etc. Vous en savez quelque chose puisque vous avez été coach principal des lions du Sénégal pendant un moment…
BOCANDÉ: Ah oui! En Afrique lorsque c’est un entraîneur local qu’on nomme à la tête d’une équipe nationale, on n’a pas les mêmes conditions de travail. Les gens vont être là à te mettre les bâtons dans les roues pour que tu échoues et qu’ils aillent chercher un entraîneur européen. Et quand celui-ci arrive, on lui déroule le tapis rouge; il est servi sur un plateau en or, on lui donne toutes les conditions possibles et impossibles. C’est déplorable pour les dirigeants africains. Je pense que tout sportif africain devrait réagir par rapport à ça car ce comportement stupide doit s’arrêter. L’Afrique a tellement de joueurs de haut niveau, qu’aujourd’hui, on n’a plus besoin d’européens pour briller et coacher une sélection nationale. Les salaires… LOUIS je ne vous en parle même pas. La différence est d’une importance effrayante.
« Moi en tant qu’entraîneur, si un joueur me demande la permission de sortir, je ne dirais pas non. »
Camfoot.com: Quand vous étiez footballeur professionnel et de surcroît beau gosse, toujours bien sapé, roulant à bord des coupés derniers cris, vous faisiez d’ailleurs parti du gotha de la jet set parisienne. Vous écumiez les boites de nuit VIP de la capitale française avec les plus belles femmes de la planète. Aujourd’hui que vous êtes entraîneur. Pensez-vous que les virées nocturnes de certains joueurs à la veille des matchs peuvent influencer leur rendement habituel le jour du match ?
BOCANDÉ: Oh non; personnellement je ne pense pas. Ce que les gens oublient c’est que ces joueurs sont des professionnels. Ils habitent et vivent chez eux, et que le week-end quand ils ont un match, ils vont garer leurs voitures au stade. Ils prennent alors le bus du club pour se rendre à l’hôtel. Quand ils dorment chez eux, personne ne peut savoir ce qu’ils font… Moi je pense vraiment que ce sont des détails qui surgissent surtout quand une équipe a perdue. Mais bon je crois que sortir la veille d’un match c’est un peu risqué mais deux jours avant le match il y a pas de problème. En fait tout dépend de l’individu parce qu’il y en a qui ont besoin de ça, de sortir, de faire l’amour la veille d’un match. On a vu ça dans les grands clubs. La dernière fois, il y a RONALDO qui disait que quant il faisait l’amour la veille d’un match, le lendemain il était très bon. Il y a des joueurs comme ça, c’est un truc qu’on ne peut pas juger; vraiment ce sont des détails. Comme je disais, si un joueur sort, il sait qu’il ne peut pas être d’une façon ou d’une autre « handicapé » le jour du match. Mais c’est aussi vrai que sur le plan sportif, ce n’est pas très bien de voir un joueur sortir la veille du match mais tout dépend du joueur. Moi en tant qu’entraîneur si un joueur me demande la permission de sortir, je ne dirais pas non. Je le responsabilise car c’est un joueur de haut niveau. Mais si je vois que ces sorties influencent son rendement habituel alors là je prends des mesures. Bref il faut relativiser dans ce genre de situation.
Camfoot.com: Votre génération de joueur professionnel africain avait l’air très soudée. On voyait par exemple des joueurs comme vous appeler Roger Milla par respect « Grand frère » et vis versa. L’association GRAND FRERE PETIT FRERE qui était présidée à l’époque par Joseph Antoine Bell s’occupait des problèmes parfois très personnels de certains joueurs PROS. Comment expliquez-vous qu’aujourd’hui, la nouvelle génération des ETO‘O, DIOUF, OKOCHA, et autres… soit moins soudée et se dispute le leadership par médias interposés? Les aînés ne sont plus respectés, pire ils sont traités de « VIEUX ».
BOCANDÉ: Ah c’est plus pareil du tout! Nous à notre époque, on a été parmi les premiers africains à briller en Europe. Donc, nous étions des models pour ces jeunes là. Nous avions une équipe qui s’appelait les BLACK STARS et qui était dirigé par PAPE DIOUF (agent de joueur). On faisait des tournées un peu partout en Afrique pour livrer des matchs contre des équipes nationales Africaines: c’était superbe! C’est vrai qu’aujourd’hui le BLACK STAR n’existe plus, on entend plus parler. Mais je crois que l’argent a aussi joué un rôle non négligeable dans le manque de solidarité de la nouvelle génération. L’excès de millions que nos gosses gagnent actuellement a un peu désunis les frères du continent. Peut-être aussi que si nous à notre génération gagnions autant d’argent, nous aurions été pareils. Mais je ne le pense pas.
« ROGER MILLA m’a beaucoup marqué et ce sur tous les plans. »
Camfoot.com: Quel est le footballeur Camerounais qui vous a le plus marqué ?
BOCANDÉ: Il y en a pas mal. C’est vrai que ceux de ma génération sont mes préférés. ROGER MILLA par exemple m’a beaucoup marqué et ce sur tous les plans. Très bon joueur il était aussi très professionnel. Dans un terrain de football il n’aimait pas perdre. C’était un grand gagneur. J’ai un souvenir de lui que je n’oublierai jamais. Lors du jubilé de BOUBAKAR SARR LOCOTTE (entraîneur adjoint du PSG) où c’était vraiment une fête du football, un jeu tu vois, mais quand un de ses partenaires perdait le ballon ROGER allait le réprimander très dur. Parce que pour lui c’était un match comme les autres. Que ce soit un jubilé, un match amical ou un match officiel il était toujours sérieux et très professionnel.
Camfoot.com: Votre pronostic sur le ballon d’or 2003 ?
BOCANDÉ: Sans hésiter, SAMUEL ETO’O. Je pense qu’il le mérite largement, vu ce qu’il a prouvé en championnat d’Espagne l’année passée (2003). Ensuite Didier Drogba.
Camfoot.com: Saviez vous qu’il y’a des milliers de jeunes Camerounais qui se surnomment BOCANDE ? Quel message pouvez-vous leur transmettre via Camfoot ?
BOCANDÉ: Ah! Je leur dis un grand merci de me rendre cet honneur et qu’ils bossent dur pour faire mieux que moi. Je leur souhaite une bonne carrière et s’ils veulent me contacter ou s’ils veulent une dédicace, qu’ils passent par Camfoot ou par vous LOUIS pour me joindre. Ça c’est à titre exceptionnel…
Camfoot.com: Merci de la confiance que vous mettez en nous. Bocandé jeune garçon avait-il aussi un pseudonyme d’un joueur ?
BOCANDÉ: Non pas du tout. Mon model c’était PELE. Tout le monde à l’époque ne parlait que de lui, alors je voulais lui ressembler et jouer comme lui car je l’adorais. C’était mon repère, c’est lui qui m’a motivé à devenir professionnel.
« Quand nous étions arrivés en quart de finale du dernier mondial au JAPON, Foé nous avait envoyé une lettre d’encouragement pour nous féliciter… »
Camfoot.com: Comment avez vous vécu la disparition de Marc Vivien FOE ?
BOCANDÉ: (Il devient très sérieux et éteint sa cigarette) Très dur, terrible vraiment terrible… Ça été dur pour moi de digérer ça. FOE était quelqu’un de très talentueux et surtout très professionnel. Quand j’y pense j’ai des larmes aux yeux. C’était un model pour les jeunes de sa génération.
(Il poursuit, après une hésitation…) Je vais vous faire une confidence. Quand nous étions arrivés en quart de finale du dernier mondial au JAPON, il nous avait envoyé une lettre d’encouragement pour nous féliciter. Et c’est un geste qui avait beaucoup marqué les joueurs, notre délégation et tout le peuple Sénégalais. Vraiment c’était un grand qui est parti… Mais bon ça fait partir de la vie. Nous devons prier pour lui, afin qu’il soit aussi heureux dans l’autre monde comme il l’était ici. Beaucoup de courage à sa famille et que les instances dirigeantes du football camerounais et mondial perpétue son œuvre. C’est pourquoi quand tu m’as demandé de faire une équipe pour jouer le match que vous allez organiser ici le 26 juin à Dakar à l’occasion de l’anniversaire de sa mort je n’ai pas hésité un seul instant.
Camfoot.com: On ne pouvait terminer sans parler de BOCANDE FILS qui vient de livrer un superbe match avec l’équipe du SENEGAL espoir face à la TUNISIE. C’est pas vous qui avez influencé son choix d’opter pour le FC Metz ?
BOCANDÉ: Ah oui! Ça c’est clair, c’est moi qui l’ai emmené à Metz parce que le Président MOLINARI c’est en quelque sorte mon père spirituel. C’est lui qui m’a pris sous sa coupe quand je suis arrivé en Europe. Donc pour lui rendre le grand bien qu’il avait fait pour moi, je m’étais toujours dit que si jamais j’ai un enfant qui joue au football, il signera sa première licence à Metz. Voilà, DANIEL BOCANDE y est. Maintenant c’est à Metz de voir s’ils veulent le garder ou non. Mais pour moi, c’était important que Daniel y aille car j’ai passé les plus beaux moments de ma carrière là bas.
Camfoot.com: Lors du match SENEGAL / NIGERIA espoir (4-3) comptant pour les J.O 2004 qui s’est joué ici à Dakar il y’a 2 mois, Daniel Bocandé marque le 3ème but du Sénégal, il évite tout le monde y compris ses coéquipiers et vient sauter à votre cou au banc de touche. Vous paraissez très complices ?
BOCANDÉ: Tout à fait. S’il est devenu aujourd’hui footballeur, c’est grâce à moi. J’ai été d’abord son model, il a eu la chance que moi je n’ai pas eu car mon père était vétérinaire; donc il était plus préoccupé par ses animaux que par mon talent. Quant on venait lui faire part de mes prouesses il s’en moquait,… blasphémant parfois que je ne joue pas mieux que son chien (rires). Donc Daniel a eu de la chance d’avoir un père qui s’appelle JULES BOCANDE, qui a joué à un très haut niveau, doublé d’un statut d’entraîneur. Bon entre le père et l’entraîneur c’est très dur pour lui parce que ce n’est pas facile de gérer tout ça.
L’entraîneur que je suis va le frapper et puis après le père va le réconforter. Donc le plaisir qu’il peut me donner, c’est de jouer au très haut niveau et de marquer beaucoup de buts. Aussi, de défendre dignement les couleurs nationales comme son père. Là, ce sera son plus beau cadeau qu’il puisse m’offrir.
Camfoot.com: Merci Jules François Bocandé pour ce bel entretien.
BOCANDÉ: Merci à vous et bon courage à toi et toute ton équipe. Si tu continues comme ça tu seras comme Larqué (rires)
Camfoot.com: Merci pour le compliment.
Propos recueillis à Dakar par Louis ABONDO