Accablé par les supputations de la presse à l’effet qu’il est au chômage, le jeune gardien de 23 ans tient à mettre les choses au clair et à parler de sa situation en club. Incisif, il semble avoir gros au cœur contre ses dénigreurs. Interview.
Camfoot.com: Que répondez-vous à ceux qui vous présentent comme un joueur qui n’a pas de club ?
Joslain Mayebi : Cela m’amuse et continue de m’amuser parce que les gens ne sont pas bien informés. Je tiens à être clair là-dessus. En Israël, j’ai signé un contrat qui court jusqu’en 2015. À l’intersaison, je souhaitais rentrer en Europe parce que deux ans en Israël c’est bien, mais à un moment donné il fallait vraiment que je revienne en Europe. Avant de rentrer en Israël cet été, j’ai reçu une offre du Portugal qui m’a fait réfléchir justement parce que je voulais rentrer en Europe. Je vais donc au Portugal et tout se passe bien. Quand les portugais sollicitent la lettre de libération à la fédération israélienne de football, mon club brandit mon contrat qui va jusqu’en 2015. L’année dernière, j’ai fait cinq mois sans salaire, et les lois de la FIFA sont claires. Au bout de trois mois sans salaire, tu es libre. Aujourd’hui, j’attends que la FIFA règle ce problème pour que mon nouveau contrat soit officiel. C’est uniquement un problème administratif donc. Cela n’a rien à voir avec mes performances. Je m’entraine tous les jours au Portugal et ça se passe très bien. Je tombe des nues quand j’apprends certaines choses. Je ne serai pas en équipe nationale A si je n’avais pas de club ; il ne faut pas rabaisser à ce point le Cameroun. Il y a des gens qui travaillent. Le coach des gardiens, c’est un professionnel et il connait la situation. Je suis très surpris.
Camfoot.com: Est-ce que tout ceci ne vous perturbe pas quand on sait qu’avant ce stage vous avez fait la une des journaux au Cameroun?
Joslain Mayebi : Vous savez, je ne vais pas faire la victime. Je ne suis pas une victime, mais je pense que depuis que je suis footballeur professionnel, on a souvent parlé de moi. Je sais que je m’appelle Mayebi. Ces choses ne peuvent pas me perturber parce que depuis que je joue en équipe nationale du Cameroun en cadet, junior espoir, cela a toujours été la même chose. Aujourd’hui cela ne peut plus me perturber. Je suis un professionnel, je sais ce que j’ai à faire, et je sais ce qu’il ne faut pas faire. Je n’en veux à personne.
Camfoot.com: Comment se passe le stage depuis mardi à Garoua ?
Joslain Mayebi : Nous sommes très contents d’être accueillis aussi chaleureusement ici à Garoua. Cela donne envie de courir malgré cette chaleur, de mouiller le maillot. C’est important de savoir qu’il y a des gens derrière nous. Depuis mardi, on s’entraîne et tout se passe bien. Le groupe vit bien.
Camfoot.com: La situation de numéro deux dans les buts des Lions vous arrange-t-elle?
Joslain Mayebi : Je suis un compétiteur, et un compétiteur cherche toujours la meilleure place. Je ne dis pas que c’est un acquis d’être deuxième. C’est bien d’être deuxième et il faut que je sois bon pour pousser Guy Roland à être meilleur. Cela fait partie de la concurrence et ça fait avancer les choses. Je suis un compétiteur, et ce sont les coaches qui choisissent. Je suis là pour bosser, pour essayer de trouver ma place.
Camfoot.com: Quelle est votre appréciation des qualités de Guy Roland Nd’y Assembe ?
Joslain Mayebi : Écoutez, on a le même âge mais c’est un excellent gardien, on s’entend super bien, c’est un super mec en plus. On est solidaires. Que ce soit avec Jacques, avec Hugo tout se passe bien.
Camfoot.com: Justement avec Jacques Songo’o, comment se passe le travail ?
Joslain Mayebi : Ça se passe bien. Il connait ce qu’il a à faire. C’est un professionnel, qui a joué au football au haut niveau. C’est un bon entraineur, qui a du vécu et le recul nécessaire pour savoir quand il faut tirer fort, et quand il faut aller doucement.
Entretien mené par Guy Nsigué à Garoua