Après l’élimination de Botafogo de Buéa aux huitièmes de finale de la coupe du Cameroun mercredi dernier par l’union de Douala, l’entraîneur de cette formation Joseph MONTHE la mort dans l’âme dévoile les difficultés auxquelles son équipe est confrontée. Il n’utilise pas la langue de bois pour indexer les vrais responsables des malheurs de l’autre club de Buéa.
Camfoot.com: Botafogo vient d’être éliminé de la coupe du Cameroun par l’Union de Douala. Quels enseignements tirez-vous au terme de cette rencontre?
Joseph MONTHE: Je tire de bonnes leçons de cette confrontation surtout j’aimerai dire à mes dirigeants que le football est une affaire de structure, d’organisation et de sérieux. Par la suite j’adresse des encouragements à mes joueurs parce que nous sommes sortis honorablement. On a perdu ce match depuis la phase aller à Buéa (1-4) parce que nous sommes confrontés à des problèmes internes d’organisation, cela affectent le moral des joueurs. En tout cas nous ne sommes pas au meilleur de notre niveau.
Camfoot.com: Vous avez concédé une défaite à domicile et l’autre à l’extérieur. Es-ce que cela traduit la suprématie de votre adversaire?
J.M: Je dirai que l’ Union de Douala est l’une voire la meilleure équipe du championnat actuel parce que ses dirigeants ont réussi dans l’organisation. Le sérieux au niveau de l’encadrement technique, le renforcement de l’effectif et la mobilisation de ses supporters. Ce qui fait d’elle une véritable équipe de football. Si nous pouvions avoir cinq équipes comme elle, je pense que le football redeviendrait ce qu’il était il y’a longtemps au Cameroun. L’Union a été performante sur l’ensemble des deux matches, c’est ce qui justifie leur succès. Mais elle a profité en rencontrant un adversaire abattu moralement. Lors de la première phase du championnat, l’équipe de Douala s’est qualifiée de justesse devant nous grâce au goal de différence. Leurs dirigeants ont mis les moyens, d’où la position actuelle en championnat.
Camfoot.com: Botafogo de Buéa est arrivée au stade trente minutes après l’heure prévue pour le coup d’envoi. Peut-on savoir les raisons de ce retard?
J.M: Nous avons des dirigeants amateurs. Si un entraîneur planifie un programme qui doit être respecté et que les dirigeants veulent imposer le leur, ils n’ont qu’à prendre à leurs dépens. Le repas a été pris en retard, également l’arrivée du véhicule devant transporter les joueurs pour Douala. La première division n’est pas l’amateurisme, il faut mettre un peu du sérieux. J’accuse les dirigeants, je les pointe du doigt, je déclare et je dénonce leur laxisme. Bien heureusement lorsque l’équipe joue, je crois qu’on constate qu’elle a de la qualité mais sans motivation.
Camfoot.com: Parlons des difficultés : quels sont les problèmes de cette équipe?
J.M: J’ai l’impression que les dirigeants ont été surpris par la montée de l’équipe en première division; ils n’ont pas été préparés à la recevoir. Dans Botafogo, il y’a jamais eu de réunions des membres du bureau, entre le staff technique et les dirigeants d’une part et les joueurs et dirigeants d’autre part. L’équipe se gère comme une épicerie familiale où chacun vient et fait ce qu’il veut. On ne pouvait pas bien jouer parce que nous sommes arrivés en retard. Nous avons des problèmes depuis le démarrage de la saison (primes de signature et loyers non versés, trois mois d’arriérés de salaire et les primes d’entraînements évaluées à 500F cfa qui ne sont pas régulières). C’est difficile pour ces jeunes joueurs inexpérimentés de faire le miracle. Ceux-ci ne sont pas bien moralement parce qu’ils ne sont pas motivés financièrement.
Camfoot.com: On a constaté depuis l’absence de NTUI Augustine et NSO NDE Patrick l’un de vos meilleurs attaquants. Peut-on avoir des explications?
J.M: Oui nous avons reçu une lettre d’invitation venant d’Allemagne pour ces joueurs; ils devaient se déplacer pour y subir des tests. J’ai dit au président que si l’équipe se qualifiait pour la super ligue, ces joueurs pourraient partir puisque nous aurions réussis un premier pari à savoir le maintien en première division. Au cas contraire, il ne serait pas normal de les faire voyager. J’ai demandé de repousser l’invitation pour le mois de Décembre, les dirigeants ont insisté que ces joueurs partiront dans l’espoir de recevoir de l’argent pour injecter dans le club. Malheureusement cela n’a pas été le cas. Le joueur NSO NDE s’entraîne avec une équipe amateur de D5 en Allemagne, NTUI quant à lui a manqué son voyage, il est encore au Cameroun et affecté par ce départ. Nous étions obligés de faire avec ce que nous avions sous la main car il n’y avait pas meilleur que ça. Le résultat est ce que vous constatez.
Camfoot.com: Malgré la dernière position que vous occupez en ligue nationale, gardez-vous l’espoir d’assurer votre maintien en première division?
J.M: L’espoir est grand jusqu’à la dernière journée. Nous avons encore huit matches à savoir le dernier de la phase aller ce Dimanche à domicile contre Victoria United de Limbé. Sur les sept autres matches de la phase retour, il suffit de gagner trois ou quatre pour nous échapper de la relégation. Je pense que rien n’est encore perdu pour nous.
Entretien mené par D. EKOULE à Douala, ekoule@camfoot.com