Université de Ngaoundéré est en panne d’inspiration depuis la phase retour du 46ème championnat de première division. L’euphorie des lendemains de sa victoire sur le divisionnaire Bao Fc (3-0)en huitième de finale aller de la coupe du Cameroun ne s’est pas éternisée. Deux semaines après son arrivée en sapeur pompier à la tête de l’encadrement technique des « Cops » de Ngaoundéré, Joseph Koska n’a pas encore trouvé la formule qui sauvera son équipe de la relégation.
Camfoot.com: Votre équipe n’a remporté qu’un seul match dans la phase retour du championnat. Mercredi dernier face à Ksa de Douala, elle a enregistré sa neuvième défaite de la saison. N’y a-til pas lieu d’être inquiet?
Joseph Koska: Effectivement, je suis très inquiet de cette série noire que nous traversons. J’ai pris les rênes de l’équipe il y a deux semaines et les résultats tardent toujours à venir. On devra se mettre résolument au travail pour améliorer notre position.
Camfoot.com: Comment expliquez-vous cette contre-performance?
Joseph Koska: A mon avis s’il faut chercher les causes de ces mauvais résultats, elles se situent à plusieurs niveaux. L’équipe fait face à l’absence de plusieurs joueurs titulaires blessés. Dans ce contexte où le championnat est long, c’est pratiquement pénible pour ces jeunes de supporter le rythme parce que nous utilisons les mêmes joueurs. Je voudrais relever que nous sommes parfois victimes du bon vouloir de certains officiels lors de nos rencontres.
Camfoot.com: Avez-vous des problèmes liés aux finances?
Joseph Koska: Non je ne pense pas que ces obstacles soient liés aux moyens financiers. Les dirigeants se battent à leur niveau pour assurer le minimum vital aux joueurs. Les primes et salaires sont versés malgré des retards, mais de manière générale nos joueurs sont à l’abri du besoin.
Camfoot.com: Quels innovations avez-vous apporté à cette équipe ?
Joseph Koska: A mon arrivée, il fallu faire un travail psychique parce que j’ai constaté qu’il y avait un vent de découragement qui soufflait dans l’équipe. Mercredi dernier, n’eût été le mauvais état de la pelouse du stade à Douala, on aurait vaincu Ksa de Douala. Les joueurs manifestent de plus en plus leur volonté de jouer. Ceci est un aspect positif pour moi.
Camfoot.com: Quels sont les objectifs qui vous ont été assignés par les dirigeants du club à la prise de vos fonctions d’entraîneur?
Joseph Koska: J’ai assisté au conseil d’administration où il m’a été défini clairement les objectifs attendus, c’est-à-dire assurer le maintien du club en première division et éventuellement aller le plus loin possible en coupe du Cameroun.
Camfoot.com: Avec 28 points et classée treisième, l’équipe a-t-elle les moyens de sa politique pour son maintien en première division?
Joseph Koska: On espère encore obtenir un accessit pour le maintien en première division, les neuf matches qui nous restent se joueront dans un contexte particulier. Le calendrier du championnat a été élaboré à telle enseigne que nous avons rencontré les équipes du sommet en début de saison. Nos prochains adversaires sont ceux qui ne visent pas de place pour une compétition africaine.
Camfoot.com: Avant Université de Ngaoundéré, vous aviez entraîné Dynamo de Douala qui a été retrogradée en deuxième division en 2001. N’avez-vous pas des inquiétudes de continuer dans cet élan avec cette équipe?
Joseph Koska: Je suis à ma vingtième année dans ce métier d’entraîneur de football. J’ai acquis de l’expérience et la maturité dans l’encadrement technique. Dynamo de Douala a été reléguée en deuxième division il y a 4 ans, cela relève du passé mais je pense que l’histoire est loin de se repéter avec Université de Ngaoundéré.
Camfoot.com: Ce dimanche vous serez à Edea pour disputer le match retour des huitièmes de finale retour de la coupe du Cameroun contre Bao Fc. Comment appréhendez-vous cette confrontation?
Joseph Koska: C’est un match qui est pris très au sérieux parce que nous jouons contre un divisionnaire qui a eu à faire ses preuves en écartant Racing de Bafoussam. Je reste un peu circonspect sur l’issue du match malgré l’avance de trois buts obtenue à l’aller.
Camfoot.com: Ne pensez-vous pas à une qualification facile?
Joseph Koska: La victoire obtenue à l’aller ne devrait pas nous en orgueillir, mes joueurs doivent éviter l’excès de triomphalisme. Nous avons vaincu à aller chez nous, nos adversaires peuvent en faire autant à Edea. Nous irons à Edea avec un caractère inflexible pour la qualification en quart de finale.
Camfoot.com: Les arbitres sont devenus la cible des spectateurs dans nos stades. Comment jugez-vous le comportement de nos arbitres?
Joseph Koska: Il n’est pas coutume pour moi de juger le corps arbitral. Celui-ci est truffé de brebis galeuses. Certaines équipes ne perdent pas de matches à domicile parce que leurs présidents sont de connivence avec les arbitres qui faussent les résultats. J’ose croire que le directeur général de la fécafoot Patrick Precheur mettra un point d’honneur à redresser cette situation. Il doit sanctionner les présidents de clubs qui approchent les arbitres.
Camfoot.com: Selon vous quel serait le meilleur moyen d’extirper la violence dans nos stades?
Joseph Koska: La violence naît de la frustration des spectateurs qui achètent leur ticket d’accès pour assister à une rencontre de football. Lors que ceux-ci sont déçus par le jugement partial des arbitres, ils trouvent un moyen d’agir autrement. Je prône pour le Fair-play dans nos stade, mais la fécafoot devrait assainir le corps arbitral. Il faut mettre les arbitres Camerounais à l’abri du besoin parce qu’ils sont suceptibles de céder aux tentations des présidents des clubs.
Entretien mené par D. Ekoule à Douala