Le président d’Astres FC de Douala est sans nouvelle de son joueur depuis mardi dernier, Jean Patrick Abouna Ndana n’a pas donné de ses nouvelles depuis son retour du Congo où il était avec les Lions A’. Son président que nous avons rencontré cet après-midi à la Fecafoot où il est venu voir clair sur la situation de son joueur, ne masque pas sa déception et ne se cache pas pour indexer un agent de joueur Ivoirien et le président de Friendship, premier club formateur du défenseur latéral.
Camfoot.com: Où se trouve Abouna Ndzana à l’heure actuelle ?
Joseph Guekam: Beh… Les rumeurs courent qu’il est en Côte d’Ivoire, en transit pour la Norvège. C’est l’agent de joueur ivoirien, Obrou, qui l’a emmené. À son retour du Congo où il était avec les Lions A’ pour le compte des éliminatoires du Championnat d’Afrique des nations (Chan), le joueur n’est plus entré en contact avec son club et c’est dans la rue comme ça que j’ai appris qu’il a quitté le Cameroun pour la Côte d’Ivoire.
Vous parlez là comme Monsieur tout le monde alors que vous êtes quand même son président et que l’on sait qu’une autorisation de sortie du club lui est nécessaire pour quitter le pays. On a de la peine à vous croire…
Vous avez raison, car dans la norme c’est moi qui devrais lui délivrer une autorisation de sortie. Mais j’ai comme l’impression qu’il a été volé par le président de Friendship qui subitement réclame la paternité du joueur. C’est lui qui est allé rencontrer les parents du joueur avec lesquels il s’est entendu pour le faire partir en catimini.
Son parcours semble avoir quelques zones d’ombre président. Pouvez-vous nous dire comment et dans quelles conditions vous avez fait signer le joueur Abouna Ndzana ?
Je sais qu’il y a trois ans le joueur Abouna Ndzana est passé par le club de ligue départemental dénommé Friendship de Douala pour une période de 6 mois. Il est ensuite allé dans Rayon club de Douala qui est devenu par la suite Daga young stars. Le joueur a pris la direction d’Authentic de Douala qui l’a recruté comme joueur libre. En fin de saison dernière, Authentic l’a libéré pour les Astres de Douala. Curieusement, depuis qu’il a été sélectionné avec les Lions indomptables, Friendship est sorti du maquis et affirme qu’ils avaient simplement prêté le joueur à Authentic. Moi je suis un légaliste et je me rapproche donc de la Fécafoot pour en avoir le cœur net. À la Fécafoot, grâce à l’informatisation du système, il m’a été démontré que ce joueur n’appartient pas à Friendship, club avec lequel il n’a jamais eu de contrat.
De ce fait, une licence m’a été délivrée, une licence professionnelle comme pour un joueur libre, car s’il était en prêt, je n’aurais eu droit qu’à une licence amateur. C’est avec cette licence que le joueur évolue depuis le début de la saison. Le seul club que les astres reconnaissent, c’est Authentic de Douala qui nous a signé une libération sous certaines conditions, notamment un protocole d’accord en novembre 2009. Je suis confiant et je connais très bien le secrétaire général de la Fecafoot qui est un homme intègre. Si la Fécafoot s’en tient strictement à ses textes, Les Astres de Douala peuvent dormir tranquilles. Toutefois, pour en avoir le cœur net lui aussi, le Sg de la Fécafoot a préconisé une rencontre entre les trois clubs pour pouvoir trancher par la suite.
Quelle est la position que Les Astres de Douala comptent adopter dans cette histoire ?
Le joueur est allé faire des tests et ce n’est qu’à l’issue de ceux-ci que nous saurons sur quel pied danser. Ce n’est qu’une fois que la demande de certificat international de transfert arrivera ici que nous entrerons dans la danse. C’est à ce moment que nous allons décider si nous laissons partir le joueur ou si nous refusons de le libérer.
Depuis sa sélection avec les Lions, vous ne contrôlez plus Abouna Ndzana…
Ce n’est pas tout à fait faux. Mardi dernier, de retour du Congo avec les A’, il ne s’est pas présenté au regroupement alors qu’il avait été retenu pour affronter Canon de Yaoundé mercredi. C’est après que nous avons appris qu’aussitôt revenu du Congo, il a repris l’avion pour la Norvège, via la Côte d’Ivoire. Par ailleurs sa licence que nous a lui avons donné pour aller disputer le match face au Congo, il ne nous l’a pas remise. Celle de Mabouka Massoussi nous a curieusement été remise par Jacques Essombe, le président de Friendship.
Comptez-vous être plus vigilants avec Mabouka qui, même s’il n’a pas joué face à l’Italie comme Abouna, était tout de même sur le banc de touche ?
Nous allons être très vigilants avec Mabouka, comme nous l’avons d’ailleurs toujours été avec nos joueurs. C’est peut-être Abouna et Mabouka qui ont été appelés chez les Lions, mais ç’aurait tout aussi bien pu être Joseph Momasso qui nous est au moins aussi important que les deux autres. Nous n’avons jamais interdit à un joueur d’émerger, mais quand il doit partir, il faudrait au moins que son club soit au courant. Nous demandons simplement à ce que les droits des uns et des autres soient respectés et que tout se passe dans les normes.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Yaoundé