Dans la perspective de la finale de la coupe du Cameroun de football, Fovu club de Baham, qui est sensé affronter Les Astres de Douala, effectue depuis un certain temps deux séances d’entraînements au stade municipal de Bafoussam. Ce qui causerait beaucoup de manques à gagner au niveau de la trésorerie de l’équipe.
Aux dernières nouvelles, Dieudonné Kamdem, le président général, aurait officiellement saisi le ministre des sports et de l’éducation physique, Michel Zoah, pour lui faire part de l’intention de son groupe de ne pas prendre part à ladite finale au cas où les trois points retranchés en championnat ne sont pas restitués. Le président de la Fécafoot ayant attendu le jour de la réunion du comité exécutif pour demander aux équipes insatisfaites (Racing, Apejes et Fovu de Baham (hors délai)) des décisions rendues auparavant d’aller se plaindre au niveau des instances supérieures. Nous avons rencontré Joseph Atangana, entraîneur principal de Fovu, suspendu dans le cadre de cette affaire, qui nous parle de l’état d’esprit des joueurs qu’il a sous la main.
Camfoot.com : Bien que suspendu vous restez l’entraîneur principal de Fovu club de Baham. Comment est-ce que vous peaufinez vos entraînements en vue de la coupe du Cameroun de football ?
Joseph Atangana : Pour nous, et compte tenu de certains évènements, la coupe du Cameroun est devenue presque accessoire. Parce que nous avons un problème fondamental, et c’est un problème pour notre survie en première division. Nous continuons à réclamer nos trois points qui ont été arrachés par la fédération. Parce que jusqu’à ce jour, nous estimons que nous restons dans nos droits. Il faudrait donc déjà qu’on nous remette ces trois points là. Sur le plan psychologique, mes enfants ont pris un sérieux coup. Nous ne pensons pas à la coupe du Cameroun dans la mesure où c’est un travail d’entretien que nous faisons pour le moment. La raison est simple. Si on dit par exemple aux joueurs maintenant qu’on va jouer la coupe du Cameroun le 16, psychologiquement ils vont se mettre en tension et si la date butoir arrive on leur dit encore qu’on ne joue plus, ça crée un problème de déséquilibre. Pour nous, on essaye de jongler en faisant un travail d’entretien sans toutefois mettre la pression parce que nous savons ce que nous recherchons. Au moment opportun, quand ce sera confirmé, nous allons faire un travail d’affutage pour pouvoir asseoir un collectif d’ensemble.
Camfoot.com : Ce qui veut dire que le moral des joueurs n’est pas au beau fixe ?
Joseph Atangana : Oui, n’importe comment et quoi qu’on le dise, les gens sont atteints à tous les niveaux. Que ce soit l’administration, les joueurs et l’encadrement technique, on a pris un coup. Pour qu’on se remette de cette situation, il faudrait que les gens soient humains. Je continue à dire que les gens de la fédération ne sont pas humains parce qu’il faudrait quand même une dose de justice pour rendre un verdict et non balayer un problème d’un revers de la main comme cela.
Camfoot.com : Vous vous préparez également pour la saison sportive 2010-2011 sans toutefois savoir si Fovu va évoluer en première ou en deuxième division. Quelles sont les stratégies mises sur pied pour donner un peu de tonus au travail des joueurs ?
Joseph Atangana : D’après moi c’est l’administration qui doit donner une impulsion à ce niveau là ; parce qu’il va falloir recruter de nouveaux joueurs. Surtout que quand une équipe se retrouve dans une situation comme celle là, il faut créer une émulation autre pour qu’il y ait un esprit de concurrence. C’est cela qui va permettre à ce que l’équipe redécolle. Mais si on garde le même esprit, je suis sûr qu’on va droit au mur. J’ai peur que ce ne soit la répétition de tous les jours. Il faudrait aussi qu’on mette un peu plus de moyens pour que les gars ne sentent pas une différence si le verdict se confirme entre la première et la deuxième division.
Camfoot.com : On a quand même vu des joueurs tels que Kologny de la Panthère sportive du Ndé, et bien d’autres, qui s’entraînaient avec vous au stade municipal de Bafoussam. Est-ce à dire que tous ces joueurs n’ont pas encore signé de contrat dans Fovu?
Joseph Atangana : Tous les joueurs que vous avez vu là ont signé mais c’est peut être une certaine confidence parce qu’à ce jour vous ne les voyez plus aux entraînements. Quelque part, eux aussi ils se posent de questions profondes. Reviendront-ils, ne reviendront-il pas, on attend. Il y a déjà deux ou trois qui ont dit, coach, on n’a plus le moral pour jouer avec cette équipe. Vous comprenez donc que c’est une équipe qui est au bord de l’explosion. Il faudrait que de choses sérieuses soient faites pour que le groupe là reste.
Camfoot.com : Serez-vous toujours prêt à coacher Fovu même si c’est en deuxième ?
Joseph Atangana : Pour moi, c’est un challenge parce qu’au-delà de tout, il faudrait montrer aux gens de la fédération camerounaise de football que malgré tout ce qu’ils font, nous avons le profil et les compétences nécessaires pour pourvoir relever ce défi. Je suis sûr que si tout est fait tel que je vous ai dit là, l’équipe va remonter sans problème si le verdict est maintenu.
Réalisée à Bafoussam par Francis Kamga