« Je ne crois pas que le Cameroun ait besoin d’un entraîneur occidental. Et même si nous avons un entraîneur européen, il faut aujourd’hui au Cameroun, un entraîneur de renommée internationale. Je crois, par ailleurs, que le problème que nous avons aujourd’hui est celui d’avoir un entraîneur camerounais qui a de grandes connaissances en football, qui maîtrise le monde professionnel et est capable de se faire respecter par tous ses poulains. »
Si on vous demandait de juger les méthodes de Shäfer, que diriez-vous ?
Au-delà de Schäfer, il y a un problème de management des Lions Indomptables. Pour un management efficace, il faut que tout le monde parle le même langage. Cela revient à dire qu’il faut que les joueurs, l’encadrement technique et administratif accordent leurs violons. Malheureusement, les dissensions au sein de l’équipe nationale ne datent pas d’aujourd’hui. C’est une situation qui perdure. Qu’est-ce qu’il faut aujourd’hui autour des Lions ? Il faut autour de cette équipe des gens qui connaissent et maîtrisent le football de haut niveau. Il ne faut pas se voiler les yeux, les Européens ont un pas sur nous dans le management des équipes nationales. Alors qu’en Afrique, malgré une pléiade de grands joueurs professionnels, les équipes nationales sont toujours gérées de manière archaïque. L’encadrement technique des Lions doit aujourd’hui faire avec les spécificités camerounaises. Cela revient à dire qu’il faut connaître et maîtriser l’historique de l’équipe nationale.
A la lumière des dernières prestations des Lions, peut-on dire que les Lions ont un bon Manager ?
Bien connaître ses hommes est très important. Le Manager peut avoir choisi une bonne tactique sur le papier. Mais, sur le terrain le mécanisme se coince. Il peut se décoincer à partir d’une causerie entre joueurs et leur entraîneur. Je continue encore à penser qu’un joueur comme Samuel Eto’o Fils n’est pas bien utilisé dans l’équipe nationale. C’est un joueur vif et très doué. Malheureusement, il n’est pas bien utilisé sur l’aire de jeu. Il faut dire et répéter aux joueurs comment se positionner et comment jouer une fois sur le terrain. L’entraîneur doit être capable de maîtriser ses troupes sur le terrain et dans les vestiaires.
Est-il nécessaire d’avoir absolument un entraîneur européen à la tête des Lions ?
Je ne crois pas. Et même si nous avons un entraîneur européen, il faut aujourd’hui au Cameroun, un entraîneur de renommée internationale. Je crois, par ailleurs, que le problème que nous avons aujourd’hui est celui d’avoir un entraîneur camerounais qui a de grandes connaissances en football, qui maîtrise le monde professionnel et est capable de se faire respecter par tous ses poulains. Pour revenir à la dernière CAN par exemple, je peux vous affirmer que, et je le maintiens, le Cameroun était en mesure de la remporter. C’est à cause d’une mauvaise gestion que nous sommes passés à côté. Personne n’avait obligé le sélectionneur à amener Patrick Mboma disputer le match en mémoire de Marc Vivien Foé. Par la suite, il y a eu ce fameux problème de maillot qui est venu pourrir l’environnement. Un joueur énervé avant un match ne peut pas évoluer à 100% de ses capacités.