Le premier vice-président de l’équipe sortante de la fédération camerounaise de football, indique le sort de sa plainte contre la Fifa déposée au sein de la plus haute juridiction en matière de sport dans le monde, dès lors que la suspension du Cameroun a été levée, et que les revendications pour lesquelles il faisait la bataille ont été prises en compte.
Comment avez-vous accueilli la levée de la suspension qui pesait sur le Cameroun par la Fifa ?
Je suis très content de la levée de cette suspension, parce qu’elle a été prise dans l’intérêt supérieur de l’Etat et du football camerounais.
Vous avez été l’un des acteurs principaux de cette situation où vous avez une requête encore pendante au Tribunal arbitral du sport (Tas) en ce moment. Quel est le sort que vous réservez à cette requête ?
En tant que principal acteur de cette affaire au titre de premier vice-président, statutairement, c’est moi qui devais assurer l’intérim à la présidence de la Fécafoot, en l’absence du président. Malheureusement, c’est le troisième vice-président, qui n’avait pas qualité ni le pouvoir qui a pris les devant. Je me suis réservé en espérant que la vérité finira toujours par triompher. En ce moment, tout le monde est content de l’initiative que j’ai prise en déposant une requête au niveau du Tas pour revendiquer mon droit. J’avais pour intention d’occuper ce poste par intérim pendant une durée de 60 jours, pour réviser les textes, avant de faire reprendre les élections conformément aux nouveaux textes.
Allez-vous retirer votre requête auprès du Tas ?
Si je m’engageais ainsi en mon nom propre, je ne devais pas retirer cette requête, parce que je savais que j’étais dans mon bon droit et que le verdict allait m’être favorable. Ça, c’était sûr. Mais, comme j’ai été cet acteur pour l’intérêt de l’Etat, des footballeurs et de tous les amoureux de cette discipline j’ai pensé qu’il fallait mettre la pédale douce. J’ai retiré ma requête auprès du Tas.
Y a-t-il eu des négociations avec quelques personnes physiques ou morales pour vous amener à fléchir ?
Il n’y a pas eu de négociation étant donné que la Fifa a compris que si cette requête continuait au niveau du Tas, elle n’allait par s’en sortir. Etant donné que nous allons continuer à être partenaire de la Fifa, j’ai décidé d’arrêter la procédure. Je l’ai fait pour l’intérêt supérieur de notre pays, de celui de tous les footballeurs et tous ceux qui aiment le football. Il a fallu que je retire cette requête pour participer à la levée de la sanction.
Et vous avez perdu comme ça d’énormes fonds pour cautionner votre requête ?
Est-ce que c’est un milliard ? J’avais une armée de personnes derrière moi prêtes à cotiser. Plusieurs personnes amoureuses du football étaient prêtes à cotiser pour nous permettre de tenir cette procédure. Parmi ceux qui m’ont soutenu, il y a des hommes d’affaires prêts, pas des fonctionnaires comme nous.
Un Comité de normalisation, telle que prescrite par la Fifa a été mise en place, avec des missions bien précises dans les sens de vos revendications. Est-ce une victoire pour vous ?
Je peux considérer que c’est une grande victoire, parce que ceux de l’autre camp voulaient arracher mon pouvoir croyant prospérer avec vers l’avant, en continuant à gérer la Fécafoot comme on connaît. Je leur ai dit non ! Personne d’autre que moi, en qualité de premier vice-président ne devait exercer ces fonctions. Ils ont échoué. C’est une victoire pour moi. Si ce n’était pas ma requête, on ne devait pas annuler la fausse élection sur de fausses bases, on ne devait pas annuler. Si elle a été annulée, cela veut dire que j’avais raison. La Fifa a été présente à cette élection pour témoigner de ce qui se passait. Et son représentant devait faire un rapport fidèle. Quelle est cette élection qu’on tient à minuit ? Un rapport fidèle a été fait sur ces élections et la Fifa a heureusement compris qu’il s’agissait d’une mascarade.
Quelle appréciation faites-vous des membres qui composent ce Comité de normalisation ?
Tous ceux qui ont été nommés dans ce comité sont absolument neutres. Ils ne sont ni pour un camp, ni pour l’autre. Tout ce qu’on attend de ces personnes, c’est de faire un travail objectif pour produire des textes qui seront applaudis, dans l’intérêt du football camerounais. C’est ce que nous prévoyions de faire, parce que nos textes étaient mauvais.
Allez-vous reconduire votre candidature à la présidence de la Fécafoot lorsque le Comité de normalisation lancera les élections ?
Pour le moment, je ne peux encore rien vous dire. J’ai utilisé le poste de premier vice-président de la Fécafoot pour lutter dans le sens de la bonne marche du football camerounais. Quand les textes vont être revus, n’importe qui pourra postuler au poste de président de la Fécafoot. Ma satisfaction sera celle d’avoir œuvrer pour baliser le chemin. Ce qui est important, c’est la réussite actuelle. Ce n’est pas mon objectif principal de me présenter comme candidat. Mais, si la base insiste, on verra. Dans tous les cas, j’attends de voir la configuration des nouveaux textes.
Pendant cette bataille, quel type de relation aviez-vous avec la Fifa ?
La Fifa est là pour tout le monde en matière de football dans le monde. Elle n’est pas là pour soutenir un groupe particulier. Elle a œuvré dans tous les sens afin qu’il y ait un aboutissement heureux de cette affaire, dans le sens de la bonne gestion du football au Cameroun. La question n’est pas que la Fifa m’ait contacté ou pas. L’essentiel est qu’elle a fait son travail. Si demain je dois revenir, ce sera pour travailler avec la Fifa.
Avant l’arrivée des membres du Comité de normalisation, votre bureau à la Fécafoot était toujours occupé par votre directeur de cabinet, Martin Etongue. Est-ce à dire que vous n’aviez pas libéré ce bureau bien avant ?
Le poste de président de la Fécafoot n’exige pas d’être fixe au bureau, à Tsinga. C’est pour cela que même avec un autre poste de travail toute personne peut être président. Je travaille à Bamenda et j’avais laissé mon bureau à mon directeur de cabinet et au président Essomba Eyenga. Je leur avais donné des instructions en disant que dès l’arrivée des membres de ce Comité de normalisation, il bien les recevoir et leur montrer tous les pans de l’immeuble afin qu’ils sachent où s’installer. Quand j’ai appris qu’il y a eu problème, j’ai immédiatement appelé mon directeur de cabinet. Il m’a répondu qu’il est même à l’entrée du siège pour attendre l’arrivée de ces membres-là. Il m’a dit qu’Amadou Evelé et Prince Emmanuel Ngassa Happi, qui sont arrivés les premiers ont été bien reçus. Ce que les gens ont raconté, c’est chercher à nous noircir. Quand le ministre des Sports m’a appelé, je lui ai répondu que nous sommes contents de leur arrivée et qu’il n’y avait aucune entrave à leur installation. Bien au contraire, c’est avec plaisir que nous les avons accueillis.