« Là on est dos au mur, c’est notre dernière bouée de sauvetage. Si après la mauvaise CAN, l’élimination aux Jeux olympiques, la Coupe du monde s’ensuit ce sera quatre années blanches… Et il est évident que cela aura des répercussions douloureuses. Il faut déjà préparer les éliminatoires de la Coupe du monde 2006 maintenant. »
Jean-Réné Atangana Mballa: « Les élections seront transparentes… tout comme notre gestion »
Au moment où le renouvellement des organes entre dans sa phase effective avec les élections dans les Ligues départementales, le secrétaire général de la Fécafoot dans une interview exclusive, lève quelques pans de voiles. Ceux-ci pourraient constituer l’objet des échauffourées pendant ces échéances électorales qui conduiront l’élection d’une nouvelle équipe dirigeante à la tête de la Fécafoot. En tant que cheville ouvrière de cette institution sportive, il en a profité pour dresser avec nous son bilan de même que les ambitions qui sont siennes pour la fédération et le football camerounais.
I- saison 2003
En 8 journées de championnat, la nouvelle formule du championnat aura fait ses premiers pas. On est bien curieux de savoir si elle satisfait à vos ambitions ?
Vous conviendrez avec moi que chaque fois que l’on met une machine en marche, nous ne pouvons pas voir tout de suite le rendement que nous attendons. Les choses sont progressivement en train de prendre forme. Ce n’est qu’après cela qu’on pourra voir si la réforme a atteint les objectifs que nous nous étions fixés. Mais pour l’instant, ces objectifs sont partiellement atteints notamment sur le plan matériel. A cet effet, nous avons essayé d’alléger les clubs d’une partie de leurs charges. Et nous avons amorcé des solutions avec notre partenaire Mtn. Comme vous le savez, aujourd’hui et j’ai déjà eu à l’expliquer, les chapitres qui coûtent cher aux équipes sont le matériel et le transport.
A ce sujet nous avons pu allouer des fonds aux clubs qui pourront résoudre un certain nombre de ces problèmes s’ils sont bien gérés. La Fédération essaie de multiplier ses ressources. Car on sait très bien que sans celles-ci les clubs quelle qu’en soit la catégorie ne peuvent pas s’en sortir. Il reste maintenant l’aspect sportif. Nous nous sommes fixés pour objectif de rendre notre championnat plus compétitif. Mais, les clubs achèvent leur recrutement un peu tard. C’est là l’un des mécanismes qu’il faudra huiler, ce qui fait que les automatismes prennent corps au fur et à mesure que le championnat national avance. Mais quelque part nous sentons déjà que la pression monter du fait que les clubs sont obligés de se battre pour jouer la Super Ligue. Car, il n’est plus question d’attendre la phase retour ou les dernières journées avant de définir ses ambitions. Les clubs ont pratiquement, si vous me permettez le terme, le feu aux fesses. Surtout qu’à cette seconde phase, les avantages seront énormes en même temps, il y a la peur de faire partie des deux dernières équipes qui vont descendre en D2. C’est vous dire combien l’enjeu sera relevé dés l’entame de cette phase retour du championnat national.
Que diriez-vous de la compétitivité des clubs ?
Toujours en rapport avec notre souci de relever la compétitivité, nous avons donc essayé également de fixer des primes qui devront redonner du souffle à ces équipes qui dans un court terme les utiliseront pour préparer les compétitions africaines sans plus attendre les dernières minutes. C’est sur cet aspect que notre programme de relève de la compétitivité s’est appesanti. Mais vous conviendrez avec moi qu’il y a encore des problèmes pour cette relève. Problèmes auxquels nous ne pourront malheureusement pas trouver de solutions à cause de l’exode massif des joueurs. Il faut vous dire que tant que les clubs n’auront pas leurs effectifs stables, ça va être très difficile d’avoir un bon championnat.
Justement, le football est un spectacle qui par conséquent se vendre mais on constate à ce niveau que la Fécafoot ne met pas un point d’honneur sur cet aspect. Ce qui traduit d’ailleurs le vide constaté dans nos gradins ajouté à cette programmation des matches en milieu de semaine qui n’arrangent certainement pas le grand public.
Ecoutez ceux qui accusent la programmation ne sont pas au courant des réalités que nous connaissons. D’abord la Fédération n’a pas de stade, elle utilise des stades appartenant pour la plupart à l’Etat. Ce qui veut dire en clair qu’elle n’a pas de priorité. Par exemple nous étions obligé de décaler la 7e journée pour des Jeux de la Fenassco qui se déroulaient dans les stades omnisports voire municipaux. Pour si peu nous ne pouvons pas nous mettre en conflit avec la tutelle. Ce sont là quelques problèmes qui influencent notre programmation. En plus de ceux-ci, il faut ajouter les problèmes de transport que la Fédération ne maîtrise pas. Prenez par exemple le cas de Mont Cameroon de Buea qui a du mal à regagner le Sud du Cameroun pour des raisons de transport par conséquent ne peut pas jouer dimanche. Nous sommes chaque fois appelés à remuer nos méninges pour trouver des solutions adéquates afin de satisfaire tous les clubs. Enfin, il faut souligner ce problème de compétition internationale qui pour l’heure occupe en terme de temps six mois sur les 11 mois qui couvrent le championnat national. Lorsqu’il faut soustraire en plus les deux mois de la Can, il nous reste finalement 5 mois pour organiser le championnat, la Coupe du Cameroun et les Interpoules. Quand vous regardez notre calendrier intégral les matches de première division ne font que boucher des trous dans ce calendrier international très dense. Face à cette état des choses je ne vois pas, même en utilisant une baguette magique, comment on pourrait éviter de programmer les journées les mercredis. Plus encore, il y a de la gestion des stades à revoir. Parce que si la Fécafoot avait cette gestion nous sérions à mesure de vendre ces matches en sachant que nous allons pouvoir tirer des recettes mais pour les vendre, il faut bien trouver des acheteurs comme les médias qui sont les vecteurs de la communication.
On a l’impression qu’il y a très souvent une contradiction entre votre programmation et celui annoncé par les médias. Ce qui nous permet d’ailleurs de parler de la non-implication des médias dans la sensibilisation du public.
Cela nous surprend aussi que certains médias diffusent des matches qui ne sont pas programmés par la fédération alors que la fédération, à ce jour et ce depuis le début de cette saison, a publié un calendrier intégral et qui est suivi même si ce calendrier connaît un peu des modifications. Nous sommes très souvent surpris quand nous apprenons par certains médias qu’il n’y a pas match tel jour. Mais si vous prenez connaissance de ce calendrier, seule la première journée a subi une réelle modification en raison de la mise à disposition du stade de Yaoundé. En somme, il faudrait que les journalistes et responsables de clubs se rapprochent de la fédération et du service de presse pour avoir les informations exactes.
On vous reproche de ne rien faire pour le bon comportement de nos clubs engagés en compétitions africaines. Peut-on savoir les dispositions prises par la Fécafoot pour que ces clubs aillent le plus loin possible ?
Pour que nos clubs aillent le plus loin possible en compétition africaine, il faut faire un travail de fond et c’est sur ce préalable que nous sommes en train de mettre en place une stratégie de long terme. A savoir asseoir les clubs sur une base juridique parce que le nœud gordien est au niveau de l’organisation interne des clubs. Telles que les choses se passent aujourd’hui, il y a beaucoup de mécènes qui les financent pour les maintenir mais la gestion de certains clubs laissent quand même à désirer. Une gestion qui s’appuie dans la majorité des cas sur aucune base juridique. En outre l’autre volet est la recherche des sponsors en vue d’accroître de manière sérieuse leurs ressources financières. Ainsi nous parviendrons à obtenir un droit de regard sur cette gestion. Or, nous avons pour y parvenir un programme pour le financement des clubs. Et une fois que nous aurons réussi à mettre en place une véritable politique de financement des clubs, la Fécafoot aura un droit de regard sur la gestion des clubs. A ce moment, il sera imposé un cahier de charges aux clubs qui sera suivi d’un système de contrôle. Pour nous, il est question de mieux structurer nos clubs de telle sorte que nous puissions petit à petit transformer notre football en semi-professionnel. Il faut vous dire que des dispositions sont prises et sont en pleine application, même si elles ne portent pas encore des fruits afin de construire le football aujourd’hui…
Lesquels ?
Nous n’avons plus par exemple beaucoup de problèmes sur la gestion des joueurs depuis que nous avons introduit le statut de joueur, depuis que nous avons instauré ce fichier national des footballeurs avec l’informatisation de la Fécafoot. Vous n’entendrez plus parler de double signature, de double licences. Dans cette optique nous voulons également faire passer le contrat des entraîneurs de football en même temps qu’il faille les former. Ce sont là les étapes importantes pour un football de qualité. Ces bases sont en fait le point de départ d’un développement durable d’une Fédération ambitieuse pour son football. Toutefois, cela nécessite beaucoup de moyens. C’est un chantier sur lequel l’on ne peut s’engager à la légère au regard du nombre impressionnant de jeunes qui s’inscrivent dans les écoles de football en même temps qu’ils s’intéressent tous les jours au football. Nous sommes d’ailleurs en pourparler avec une société multinationale qui voudrait prendre en charge le football jeune. Ces fondamentaux sont à n’en point douter les prémices d’un avenir meilleur. Si vous comparer notre fédération à celles des pays du Malgreb vous constaterez vous-même le décalage que nous avons. Je n’ose pas parler ici des infrastructures. Aujourd’hui, il va être difficile que l’Etat dote toutes les provinces d’infrastructures. Ce programme est également dans nos préoccupations même si la Fédération ne peut pas construire des stades nous avons au moins mis en place un programme qui devrait permettre chaque saison à trois stades de se voir réhabiliter. Il faut tout de même s’en féliciter parce que les Camerounais sont ingénieux avec le niveau actuel de nos clubs qui parviennent malgré le décalage des infrastructures à arriver en finale des coupes africaines.
On vous accuse de n’avoir rien fait pour le football jeune alors même que vous parlez chaque année d’un budget alloué à l’épanouissement de cette catégorie.
Quand les gens vous disent qu’on n’a rien fait pour le football jeune, il faut qu’ils vous disent d’abord ce qu’on a fait avant pour ce football. Car pour faire une critique, il faut tout de même avoir deux éléments de comparaison. Qu’est-ce qui a été fait avant ? Aujourd’hui, même si nous n’avons pas parfaitement réussi notre politique de développement du football jeune, reconnaissez au moins qu’on a de la volonté. C’est ce qui explique que nous ayons doté ce football des jeunes d’un budget. Ce budget a été distribué à travers les dix provinces. Si au niveau des provinces par exemple le mouvement ne suit pas, ça pose également le problème des hommes qui les gèrent dans ces provinces.
Pour sa part, la Fédération dégage depuis bientôt trois ans d’importants moyens financiers pour les jeunes tant il est vrai que ces moyens ne sont pas toujours suffisants. Encore une fois, je voudrais vous rappeler que notre priorité est de mettre en place ces bases. Le cas aujourd’hui des Espoirs nous démontrent à suffisance qu’il y a un réel danger auquel notre football court, la relève. Car il est indigne qu’un champion olympique ne puisse pas défendre son titre. Cela nous interpelle tous d’autant plus que le football national était délaissé parce que tout le monde avait le regard tourné vers les Lions Indomptables. Résultat, la relève n’a pas été préparée. Le football des jeunes n’est pas organisé, les clubs aussi qui se plaignent également des arbitres. Et ce n’est que maintenant que nous avons pu relever le barème des indemnités des arbitres par rapport à un barème que j’ai trouvé et qui datait de 1975. Mais les gens continuent à dire que les arbitres se comportent mal sur les stades parce qu’ils sont mal traités. C’est ne pas savoir ce qu’ils touchent aujourd’hui comme indemnité. Ce sont les arbitres qui hier achetaient leurs équipements, or depuis deux saisons, ils sont habillés par la Fédération.
L’année dernière le paiement des arbitres était fait depuis la Fédération ce qui avait résolu plusieurs problèmes. Ce n’est plus le cas depuis le début du championnat. Ce qui explique que les arbitres rencontrent d’énormes difficultés à percevoir leur argent.
Oui, nous sommes d’accord que les stades sont vides et ensuite ce n’est pas un secret la Fédération traverse des difficultés dues à la fermeture de ses comptes. Mais les indemnités des arbitres ont été budgétisées mais nous ne disposons pas encore de l’argent pour les désintéresser. Dès que nos comptes seront libérés, je crois fermement que tout le monde retrouvera du sourire. Ce qui ne saurait tarder puisque nous avons gagné le procès, même si la partie adverse a une fois de plus fait appel.
Et l’argent de votre principal partenaire sur la plan national, Mtn Cameroun, qu’en faites-vous ?
L’argent de Mtn n’est pas destiné à payer les arbitres. Ce partenariat a beaucoup plus axé son opération sur les clubs. Et quand on a décidé cette opération en privilégiant les clubs de D1, c’est tout simplement parce que notre championnat d’élite est en fait la vitrine même de notre football. Donc quand Mtn finance le football d’élite, c’est pour que les retombées que nous pouvons recueillir de ce sponsoring nous servent à financer les autres catégories.
Les clubs camerounais entrent dans la danse ce week-end à la faveur des 16è de finale des coupes africaines. Qu’est ce que la Fécafoot entend faire pour appuyer financièrement ces clubs ?
Je dois dire à ce sujet que les clubs camerounais engagés sur la scène africaine qui vous disent aujourd’hui qu’ils ont encore des problèmes financiers ne vous disent pas la vérité. On nous a reproché d’avoir signé une convention avec le Minjes quand nous l’avons signée, c’est d’abord pour protéger nos clubs parce que ces dernières années, tous les clubs camerounais engagés en compétitions africaines ont touché des centaines de millions. Je vous dis bien tous. Or, notre convention visait justement cette prise en charge des clubs parce que si on abandonnait ces équipes à la seule Fécafoot, nous risquions de n’avoir pas assez de moyens. Ce qui est un début de solution par rapport au passé lointain où les présidents de clubs s’évertuaient à financer de leurs propres poches leur voyage. Maintenant ce n’est plus le cas l’Etat prend carrément en charge ces clubs.
Ces clubs et surtout les mythiques qui sont encore en division d’élite sont aujourd’hui dans la déchirure à cause d’un certain ponce-pilatisme du bureau exécutif.
Il ne faut pas faire comme-ci, c’était la fédération qui créait ces problèmes. Il faut d’abord regarder d’où ils partent. Et la Fédération n’est impliquée que lorsqu’ils brûlent déjà où lorsqu’ils sont déjà au niveau des tribunaux. Pour éviter de se retrouver dans ce genre de problème nous avons et c’est statutairement exigé que tous les clubs adressent les procès verbaux de leurs assemblées pour nous permettre de savoir qui répond au nom de quel club. Dommage que cette disposition est considérée par certains dirigeants comme une immixtion ou une volonté de nuire de la Fédération, pourtant c’est une option sécuritaire. Puisqu’elle permettra de savoir la forme juridique de chaque club et comment, il fonctionne et qui fait quoi. Ces soupçons nous ont amené à renvoyer le Canon par exemple à résoudre ses problèmes en famille.
II- Les Elections 2004
L’actualité au courant de ce mois sera focalisée sur les élections à la Fécafoot. Monsieur le secrétaire général vous êtes du bureau sortant et c’est vous également qui organisez ces échéances. Pouvez-vous nous donner un gage de transparence ?
Je vous assure que toutes les dispositions sont en train d’être prises pour que ces élections se passent dans la transparence. Mais, il faudra vous attendre à ce que certaines personnes essaient de les contourner pour semer la diversion dans l’organisation de ces élections. Et à ce sujet je vous rappelle que la Fédération a des statuts et il n y a que ces statuts qui font foi dans ces élections et rien d’autre. A cet effet, il faut que tous les candidats à une élection que ce soit à la base notamment au conseil départemental, à la Ligue provinciale ou au bureau fédéral se conforment à la règle, aux textes qui ont été votés par l’Ag lesquels ont été déposés au Minjes, à la primature, à la Caf et à la Fifa. Nous n’avons reçu à ce jour aucune observation. Ca veut donc dire que nos textes sont valables et applicables. Nous n’allons nous en tenir qu’à ces textes et veiller à leur application.
A ce sujet qu’est ce que la Fédération a fait pour une organisation sereine au niveau des provinces ?
Sur le plan administratif les élections vont se tenir à partir des départements. Car vous le savez comme moi qu’il n’y a pas encore de conseil d’Arrondissement. J’ai sorti une circulaire à ce sujet et qui n’a fait que reprendre les principales articulations de nos textes et qui précisent la composition des différentes assemblées; c’est-à-dire le collège électoral et qui rassemble en gros toutes les parties prenantes dans l’activité du football national. Mais il faut préciser que les arrondissements ne peuvent pas prendre part à ces élections étant entendu qu’ils ne possèdent pas de conseil d’arrondissement. Par conséquent, elles ne peuvent pas nommer des représentants dans la mesure où elle est réservée uniquement aux autorités administratives qui désignent à cet effet les représentants de la société civile. Nous avons donc préparer des circulaires d’information. De manière à ce que toutes les listes se font ici et avant la tenue de chaque élection nous les envoyons dans les départements et les provinces. Ainsi les listes ne peuvent pas être contestées, sauf si nous recevons de fausses informations. Parce que pour faire une liste, il y a des conseils départementaux ou provinciaux qui existent et qui sont connus de tous, de même que les membres de ces conseils. Ensuite, il y a les clubs de D1, D2, D3 qui sont connus et conformément à nos textes ont adjoint les corps de métiers qui eux-mêmes fonctionnent en deux catégories. Les associations qui fonctionnent comme telles et qui sont quatre au niveau national et trois au niveau départemental sont agrées par la Fédération. Il s’agit de l’Association des arbitres qui est une association, l’Association des entraîneurs, et celle des joueurs. Mais au niveau national, on ajoute l’Association des clubs de première division Acpd.
Sur ce cas précis des corps de métiers, on vous soupçonne d’y avoir une main mise alors même qu’il existe un réel problème de fonctionnement. Plusieurs n’existant que sur du papier.
Non, nous ne procédons pas à des nominations dans ces corps de métier. Pour tout vous dire, certaines associations à l’instar de l’Acaf pour ce qui est des arbitres fonctionnent normalement sans équivoque. S’agissant des autres qui sont des commissions techniques, car en fait ces commissions devraient être des Ligues spécialisées. Mais n’étant pas encore passées à ce stade, elles sont encore réduites à des commissions. A ce titre, c’est le président qui nomme leurs représentants aux assemblées générales.
En clair vous ne redoutez pas des crises dans les départements et les provinces qui jusqu’à ce jour n’ont pas encore leurs listes ?
Il faudra s’attendre qu’il y ait toujours des problèmes liées d’avantages aux incompréhensions. Mais j’ai tout de même pris le soin de réunir tous les responsables provinciaux à une rencontre à la Fécafoot où nous avons présenté les différents documents nécessaire à la tenue de ces élections.
Et si on parlait de votre mandat. Croyez-vous qu’il soit défendable ?
En terme de mandat je crois que tous ceux qui sont de bonne foi peuvent aujourd’hui dire qu’on a pu réaliser pas mal de projets. Le football ce n’est pas une activité qui se fait dans une chambre. C’est une activité publique ça fait que tous les camerounais ont un œil sur le football camerounais et tous les camerounais peuvent justement avoir une idée sur ce qui est fait et sur ce qui ne l’est. Pour ce qui est de notre bilan nous avons des faits matériels et des faits vivants qui ont été inscrits dans notre programme d’activité même s’il n’a pas été réalisé à 100%. Nous pouvons être fiers d’avoir sortie la fédération camerounaise de l’ombre. Sur le plan sportif nous avons trouver des voies et moyens pour améliorer la vie dans nos clubs. Moi qui vous parle et je l’ai souvent dit, j’ai été président d’un club pendant 15 ans. Je sais ce qu’il faut mettre en terme de moyens pour tenir un club. Et de mémoire de dirigeants de club je n’avais jamais reçu une subvention du ministère ou même de la Fédération. Mais depuis un moment et quand vous lisez le programme du président Iya il avait inscrit l’accroissement des recettes. Nous avons à cet effet multiplier ces recettes par au moins 100 par rapport à ce que nous avons trouvé. Quand les gens disent aujourd’hui qu’il y a de l’argent dans le foot il ne faut pas faire comme si cet argent tombait du ciel, c’est de l’argent qu’on a produit par des stratégies et des approches efficaces. Et pour y arriver, il fallait pour nous d’instaurer une tranquillité dans le football camerounais, taire les querelles et poser les jalons d’un développement de notre football. De même qu’il fallait asseoir la crédibilité de la Fédération. Tout le monde a suivi les problèmes qu’il y a eu entre la Fédération et la tutelle où d’ailleurs il a fallu l’intervention de la Fifa pour ramener le calme. Ce qui aura sérieusement terni notre image sur le plan international. A cet essor, il faut ajouter le manque de crédibilité de la Fécafoot auprès des prestataires de service qui voyaient la fédération comme une structure non crédible. Ceci nous a permis d’aller à la conquête des partenaires et sponsors qui nous ont permis de gagner de l’argent pour le football camerounais. Toutes ces actions, il faut le dire ont été menées grâce à notre volonté de les réaliser. Car nous aurions pu faire comme les autres…
Comment ont fait les autres?
Comment peut-on expliquer que le mondial Italien de 90, Usa 94 qui ont pourtant hissé le football camerounais a un très grand niveau, n’ont rien rapporter au Cameroun. C’était l’occasion rêvée pour sortir notre football de l’ombre. A cette époque l’on a eu plutôt droit à des palabres et des scandales. Nous sommes en poste depuis quatre ans et depuis vous n’avez plus entendu de tels dysfonctionnements même pas du Contrôle supérieur de l’Etat qui y est passé. Nous sommes passés d’une situation négative c’est-à-dire d’une fédération criblée de dettes à une situation d’excédent budgétaire. 785 millions Fcfa de dette en plus des problèmes de la billetterie qui court jusqu’à l’heure et où la Fédération a déjà remboursé pour plus de 500 millions Fcfa dans cette affaire. N’oubliez pas que nous arrivons à la Fédération dans un contexte où elle n’a pas de patrimoine, elle n’existait que de nom, on n’a pas un seul compte bancaire qui fonctionne avec l’accumulation des ordonnances de justice. Aujourd’hui on a redressé la situation sans prendre de dette. La Fédération a un patrimoine, des biens qui lui appartiennent. Un centre technique est en cours de construction. Nos Ligues provinciales sont sortie de l’archaïsme avec des sièges dont nous les avons dotées et une informatisation progressive pour améliorer le travail.
Et s’il vous était donné de faire votre propre autocritique que diriez vous ?
Je ne peux pas vous dire que tout a bien marché, ce serait un peu trop maladroit de notre part. Au départ nous avons pris une Fédération quasiment inexistante sur le plan de la gestion. C’est-à-dire une fédération avec de beaucoup de problèmes. Et c’est cet ensemble de problèmes auxquels il fallait pourtant faire face qui nous ont dans une moindre mesure empêcher de parvenir à tous nos objectifs. Tout l’argent que nous avons investi pour payer nos dettes, je ne parle pas de l’argent reversé à l’Etat en conformité à la convention, cet argent on aurait voulu l’investir dans le football, donner un peu plus aux équipes et investir dans nos infrastructures. Tant que nous jouons dans de tels stades je vous dirais que nous n’avons rien fait pour le football camerounais. Nous n’avons pas de stades et si la fédération peut faire quelque chose je crois que ce serai une des premières priorités. Je ne dors pas quand on ne m’a pas dit que tous les matchs se sont joués sans incidents. Sur ce domaine des infrastructures je me dis que nous devront construire. Voilà un peu mon amertume. S’il nous était donné de poursuivre notre action je crois qu’il sera question de construire.
Vincent Onana l’un des anciens patrons de la Fécafoot vient de déclarer officiellement sa candidature à la présidence de la Fécafoot. Des frissons ?
Je dis et ceci par rapport à nos textes que tout camerounais peut se présenter aux élections à condition tout de même de se conformer à nos dispositions statutaires.
Atangana Mballa n’ambitionne pas devenir président de la Fécafoot ?
Non ! Je n’envisage pas d’être président de la Fécafoot pour plusieurs raisons. Je me suis engagé dans ce combat avec une équipe qui a à sa tête le président Iya Mohammed. Et on a une satisfaction morale d’avoir réaliser un certain nombre de choses. Déjà au secrétariat j’ai une tâche énorme, et la remplir dans les conditions que vous savez et qui m’ont d’ailleurs affecté physiquement. Toutefois je suis satisfait d’avoir travaillé dans cette équipe et je crois que je ne serais pas le premier à poser un acte qui déstabilise cette équipe.
Un mot sur vos projets d’avenir au cas où vous êtes réélu ?
Notre projet d’avenir se situe essentiellement sur deux points : les problèmes d’infrastructures, il y a beaucoup de possibilités pour y arriver aussi bien au Cameroun qu’à l’étranger avec l’apport de nos partenaires mais avant cette étape, nous aurons en priorité le programme de réhabilitation des stades notamment les aires de jeu. Ensuite sur la plan des clubs et centres de formation de doter toutes ces associations des statuts sur la base de laquelle elles doivent fonctionner. De même qu’il faudrait continuer dans la recherche des sources de financement de notre football avec en prime la formation des formateurs. C’est un atout indispensable à notre football, car si on s’amuse nous risquons de connaître un passage à vide. La logique veut qu’un jeune parte d’un centre de formation pour un club, que chez les Lions, le joueur parte des Minimes aux Seniors en passant par les cadets, Juniors et Espoirs. Voilà un peu le parcours d’un bon joueur. A ce sujet nous avons mis en place un fichiernationaldes joueursquipermettra d’enregistrer tous les joueurs camerounais évoluantau Cameroun ou à l’étranger. Et d’avoir leur suivi permanent.Voilà une fondation d’avenir qui nous servira si nous sommes reconduit sinon les autres les utiliseront. Il ne faut pas oublier que c’est de l’équipe nationale que nous tenons notre prestige et si elle venait à tomber on aurait toutes les difficultés de gérer la fédération. On a un budget de 3 milliards Fcfa, c’est aussi grâce aux performances des Lions. Si par mésaventure, les Lions ne se qualifiaient pas pour le mondial 2006 ce serait grave.
III- Les Lions
Qu’elle est votre responsabilité dans l’échec des sélections nationales ?
La Fécafoot ne peut pas se départir, elle est associée à tous ses résultats des équipes nationales. Il faut pour éviter cela revoir la gestion de nos équipes nationales et cela à partir de la gestion des entraîneurs nationaux. Il est donc urgent que la Fécafoot et le ministère se mettent d’accord sur certains de ses points.
Doit-on entendre que vous envisager de reprendre le contrôle des équipes nationales comme sous d’autres cieux?
C’est vrai qu’au niveau de la Fifa c’est la Fédération qui est son interlocuteur pour les questions du football et par ricochet des équipes nationales. Mais au Camerouncomme ce n’est pas le cas, il faut dire que la fédération souhaiterait être impliqué dans la gestion technique tout au moins. Pour autant nous ne voulons pas mettre la tutelle à l’écart comme ailleurs, d’autant plus qu’elle représente une sécurisation, une garantie. Nous sommes prêt à concéder la gestion financière et administrative mais pour ce qui est la gestion technique, elle nousrevientpuisque cela entredans nos prérogative de garant de la politique d’avenir du football camerounais. C’est dire qu’il est question de restaurer à la Fécafoot sa place dans la gestion des Lions. Avec les éliminations que nous venons de concéder, il est urgent que nous nous retrouvions sur la même table pour baliser le terrain de l’avenir. Et nous avons déjà au niveau du bureau de la Fécafoot un programme qui détaille la redéfinition de notre collaboration pour éviter le pire.
Pensez-vous déjà à la Coupe du monde 2006 ?
Là on est dos au mur, c’est notre dernière bouée de sauvetage. Si après la mauvaise Can, l’élimination au J.O et la Coupe du monde s’ensuit ce sera quatre années blanches. L’heure est grave. Et il est évident que cela aura des répercussions douloureuses. Il faut déjà préparer les éliminatoires de la Coupe du monde 2006 maintenant. Nous avons à la fédération notre petite idée la dessus. D’abord, battre le rappel des troupes pour ne retenir que les meilleurs. Sans complaisance aucune. Et instaurer à nouveau la sérénité. Seulement on ne peut pas se passer des professionnels comme j’entends puisque tous les joueurs partent pour un rien. Après un match en division ou une présélection et le jeune premier prend le premier avion.
On vous accuse au niveau du secrétariat général d’être complice de cette exode massive de jeunes talents.
C’est une méconnaissance des textes internationaux sur la délivrance des certificats de transferts. Parce que la Fifa nous donne un délai de 7 jours pour délivrer sans condition toute demande de transfert faite par une fédération sœur. Et puis pour les joueurs qui vont faire les essais, nous n’avons jamais délivré une autorisation de sortie pour les formalités au niveau des ambassades sans l’aval des dirigeants du club dont appartient le joueur. Je mets quiconque au défi de nous prouver le contraire.
IV- Divers
Quelles sont les conclusions du contrôle Supérieur de l’Etat ?
Il faut vous dire honnêtement que nous n’avions pas d’appréhension quant au passage du Contrôle supérieure de l’Etat. Tout ce que nous avions craint c’est que la Fifa qui n’apprécie pas cette immixtion prenne cela mal. Pour ce genre d’opération la Fifa ne reconnaît que les audits des cabinets d’experts agréés. Nous avions alors essayé de tempérer les ardeurs de la Fifa en leur priant d’accepter que ce contrôle se fasse pour éviter toute supputation. Nous avions reçu tout le rapport du Contrôle supérieur de l’Etat. En attendant de savoir s’il est nécessaire de le rendre publique je vous avouerais qu’il a été très objectif. Il a porté des observations mais dans l’ensemble je retiens qu’on fait du bon travail et que les gens peuvent continuer à nous faire confiance. Parce que ce qu’on relève dans ce rapport c’est notre transparence dans la gestion.
Entretien mené par Ibrahim Lindou et Mathieu N. Njog