Dans un entretien accordé à la rédaction de Camfoot.com lors de son séjour au Cameroun, le promoteur du gymnase de Mbouda, résidant en France depuis 25 ans et directeur de Smart, s’est prononcé sans réserve sur les réelles motivations d’un tel investissement et sur l’actualité brûlante, dont l’affaire Bamboutos. Dans le cadre du manque des infrastructures sportives, il n’a pas manqué de pointer d’un doigt accusateur le gouvernement et les Camerounais de la diaspora, tout en proposant quelques pistes de solution.
Camfoot.com: Jean Paul Foundjio, on vous connaissait jusque là comme équipementier, vous qui habillez les clubs D1 et des Interpoules au Cameroun. Comment vous est venue l’idée de bâtir un gymnase à Mbouda. ?
Jean Paul Foundjio : Je vais d’abord remercier mes amis de Camfoot pour toute la peine qu’ils ont prise pour venir jusqu’ici à Mbouda, qui n’est quand même pas à la porte d’à côté ; parcourir plus de 300 kilomètres avec tous les risques qu’il y a en route c’est tout un honneur pour moi. J’en profite ainsi pour vous dire combien la disparition il y a un an de votre confrère Kisito (Ngalamo) m’a touché. J’ai eu le privilège de le connaître, à travers une interview qui révela au grand public notre marque, “Smart”. Courage à vous et à toute sa famille. Bref, c’est un plaisir pour moi de vous recevoir. C’est vrai qu’on me connaît plus comme équipementier parce que j’ai la société Smart au Cameroun qui habille tous les clubs de première division. Ceci à travers le sponsoring de Mtn. Donc je suis heureux que toutes les équipes soient maintenant aussi bien habillées que celles du monde. Les clubs du Cameroun n’ont aucun complexe à afficher du point de vu vestimentaire. Dieu merci, Smart y est pour quelque. C’est un bonheur pour moi de voir que c’est un volet où il n’y a pas de problème.
Camfoot.com: Vous êtes donc satisfait du produit que vous fournissez…
Jean Paul Foundjio : Oui. Mais, il ya toujours matière à amélioration, comme l’incorporation des logos de chaque club sur le maillot. Il y a des petits coûts liés à ça, mais il faut voir plus loin. Les clubs pourraient facilement vendre ce produit dérivé; il y a un fort sentiment d’appartenance, que les joueurs et les supporters peuvent avoir lorsqu’ils arborent un maillot avec le logo du club. C’est une évidence même.
Camfoot.com: Vous vous lancez dans cet autre domaine, celui des infrastructures et des sports de combat. Pourquoi avoir pensé à prendre ce chemin ?
Jean Paul Foundjio : Je suis à la base boxeur moi-même. J’ai fait des compétitions de boxe, je suis entraîneur de boxe et comme j’ai constaté qu’il n’y a pas d’infrastructures de boxe au Cameroun pour ce sport là, grâce à Dieu j’ai pu avoir quelques moyens. Et j’avais aussi la volonté de faire quelque chose pour la jeunesse défavorisée. J’ai donc pensé à construire ce complexe, une modeste contribution que j’espère aidera notre jeunesse.
Camfoot.com: Pourquoi le choix de Mbouda parce qu’on se serait attendu que ce soit par exemple à Douala ou à Yaoundé?
Jean Paul Foundjio : Oui, c’est la question qui me revient très souvent c’est à dire pourquoi à Mbouda. Mais, la réponse que je donne ici c’est pourquoi pas Mbouda, puisque bientôt il y aura les jeux olympiques à Pékin. Pékin je ne sais pas est peut être à 12000 mille kilomètres du Cameroun. Bientôt les athlètes du Cameroun vont aller jusque là concourir. Mbouda n’est pas à plus de 300 kilomètres de Douala et c’est presque équidistant de Yaoundé. L’essentiel c’était que ce soit au Cameroun. Depuis que ce pays existe, on n’a jamais pensé investir réellement en région. Quand je regarde Mbouda ça n’attire pas grand monde et pourtant les gens d’ici sont les premiers gros contribuables au Cameroun. D’après ce que je sais, il ressort que près de 25% d’hommes d’affaires au Cameroun sont d’ici. Ce qui revient à dire qu’ils contribuent au moins à hauteur de 25% dans le budget de la nation. Et l’Etat n’aime pas investir en région. À Mbouda, c’est nous-mêmes qui construisons nos écoles. Dernièrement, on nous a accordé un CES (Collège d’enseignement secondaire, Ndlr), c’est encore mes amis et moi qui nous sommes mis ensemble pour le construire. Il appartient pourtant à l’Etat. Après on me dit, “tonton actuellement il y a l’informatique comme matière”… C’est encore moi qui ai équipé ce CES en matériel informatique alors que ce n’est pas mon rôle. L’Etat a démissionné, et puis moi je suis originaire du coin. Ils ont besoin de quelqu’un qui leur donne un petit coup de main et comme grâce à Dieu j’ai pu avoir les moyens de construire ce modeste complexe, c’est un plaisir pour moi de constater que c’est pratiquement terminé.
Camfoot.com: A quelques semaines (10 novembre) de l’inauguration de complexe, à combien estimez-vous le coût des travaux de construction ?
Jean Paul Foundjio : Je ne sais pas exactement à combien ça me revient parce que les sous sortent tous les jours. Mais je crois qu’à la fin ça m’aura coûté autour de 150 millions de francs Cfa. 150 millions parce que comme je suis moi-même fournisseur d’équipements sportifs; je n’ai pas dû acheter le matériel au prix du marché. Sinon ça devait coûter un peu plus que cela.
«~J’ai construit le gymnase pour intégrer la jeunesse défavorisée dans la vie active par le sport (…) je vais les entraîner gratuitement.~»
Camfoot.com: Comment avez-vous fait pour financer un tel projet ?
Jean Paul Foundjio : Je l’ai financé sur fonds propres. Grâce à Dieu, je n’ai demandé de crédits à personne pour construire ce gymnase. Je vais être franc, j’ai dû puiser dans le compte d’épargne de mes enfants, j’ai vendu un appartement que j’avais en France et sur la vente des maillots que j’effectue au Cameroun, j’ai pu gagner un peu d’argent et c’est tout cela que j’ai mis dedans de façon à sortir quelque chose de bien pour que quand les Américains ou les Européens viennent ici, nous n’affichions pas trop de complexe. Moi qui vis en France depuis 25 ans, je ne pouvais non plus venir bricoler au Cameroun.
Camfoot.com: Comment comptez-vous rentabiliser ce complexe ?
Jean Paul Foundjio : Je ne réfléchis pas encore en terme de rentabilité. C’est beaucoup plus dans un but social pur que je l’ai construit. Je l’ai construit pour intégrer la jeunesse défavorisée dans la vie active par le sport. Ce ne sont pas eux là qui paieront. Au contraire, je vais les entraîner gratuitement. Je vais déjà ouvrir un premier quota de 100 places pour les jeunes défavorisés. Il est vrai le complexe se trouve à Mbouda mais si dans vos familles, et partout au Cameroun, vous connaissez un jeune qui physiquement peut demain devenir un champion olympique de judo, de taekwondo, de lutte ou de boxe et peut-être d’athlétisme, vous l’envoyez ici. Je m’occuperai de sa formation, de son hébergement, de sa nutrition et tout ceci gratuitement. Bon, pour rentabiliser, ceux qui sont bien, les personnes «normales» qui voudront venir pratiquer du sport ici, paieront une modique somme mensuellement. Je ne réfléchis pas en terme de rentabilité d’autant plus que je ne dois rien à personne. Aucune banque ne viendra me dire monsieur Foundjio on fait comment ? Non non non… C’est quelque chose que j’ai construit pour donner un peu de chance à nos jeunes et au pays parce que d’après ce que j’ai pu comprendre et voir, il n’y a aucune infrastructure digne de ce nom.
Camfoot.com: Jean Paul Foundjio on constate que vous avez fait la part belle à votre désormais partenaire Mtn. Pourquoi avoir choisi de peindre la clôture aux couleurs de cet annonceur?
Jean Paul Foundjio : C’est vrai je suis partenaire avec Mtn depuis la création de Smart. Tout à l’heure on disait que c’est moi qui habille tous les clubs de première division. C’est grâce à Mtn. Ils ont une convention avec la Fécafoot et Mtn m’a désigné comme fournisseur d’équipements et depuis, nous travaillons de concert et ils sont contents. Moi aussi j’ai voulu leur rendre un peu de ce qu’ils me donnent. Il allait de soit que je mette de l’avant l’étendard de Mtn. Je suis aussi en train de les solliciter pour parrainer les jeunes que je vais former parce que moi tout seul ce sera un peu difficile. Donc il est possible que j’ai Mtn comme sponsor officiel dans toutes les activités.
Camfoot.com: L’arrivée de votre complexe coïncide également avec la construction du stade municipal de Mbouda. On va finalement dire que Mbouda est devenue une cité sportive…
Jean Paul Foundjio : Je suis d’autant plus heureux dans la mesure où, comme je le disais tantôt, on n’aime pas trop investir en région. Nos partenaires de Mtn sont en train d’investir au stade de Mbouda, ce qui démontre de façon la plus simple l’erreur des opérateurs économique et de l’État. Ça revient à dire que sans faire grand chose, Mbouda deviendrait en l’espace de quelques mois une destination sportive au Cameroun. Nous auront un beau petit stade, nous avons maintenant un complexe olympique de taille humaine qui répond aux besoins de la population et qui répond aux normes sportives. D’après ce que j’ai cru comprendre, il n’y en a pas de pareil au Cameroun après le futur palais des sports de Yaoundé. C’est un honneur pour nous. Notre voisin de gauche c’est la capitale du Nord-Ouest et à droite c’est la capitale de l’Ouest. A Dschang à côté, ils ont l’université. Mbouda peut en toute quiétude avoir sa part de capitale, celle des sports et j’en suis ravi. Pour la petite histoire, quand le projet du stade était encore en gestation, le directeur général de Mtn (de regrettée mémoire, Ndlr) m’a fait l’honneur de venir visiter mon complexe et par la suite nous sommes allés voir le site où se construit le stade actuellement. C’est après que le projet a été validé. Je n’y suis pour rien, mais j’ai encouragé à ma façon ce projet dès le départ et j’en suis heureux.
Camfoot.com: Quand on parle d’olympisme on parle aussi de l’athlétisme. Est-ce que la piste d’athlétisme du stade municipal pourrait être, dans les jours à venir, exploitée à d’autres fins, cela relativement à ce complexe ?
Jean Paul Foundjio : Honnêtement il faut parler que des choses qu’on maîtrise. On m’a dit qu’il y a une piste de six couloirs. C’est bien mais je ne sais pas si ça répond aux normes olympiques. Même si tel n’est pas le cas, cela permettra aux jeunes de travailler et de découvrir une piste. Si plus tard ils n’ont pas suffisamment d’équipements, je pourrai leur offrir du matériel nécessaire pour l’entraînement, comme starting bloc, témoins, haies, etc… Je pense que je vais même dans le cadre de complexe ouvrir une session athlétisme pour avoir aussi une bonne équipe d’athlètes qui peut évoluer sans complexe sur les pistes des stades du continent et ailleurs. C’est quelque chose à laquelle je pense beaucoup.
…Cette décision de rétrograder Bamboutos est un coup de frein brutal au développement que MTN, la Fécafoot et moi-même avons amorcé dans ce département.
Camfoot.com: Au moment où ces infrastructures s’achèvent, le club de la ville, Bamboutos est régué en D3, pour une affaire de corruption. Comment vous réagissez à ça?
Jean Paul Foundjio : S’il ya vraiment corruption, cette affaire m’inspire du dégoût. La corruption est le cancer qui ronge notre beau pays le Cameroun et hypothèque l’avenir de nos enfants. Personne de sensé ne devrait encourager ce genre de pratique.
Camfoot.com: En tant que opérateur économique et récent investisseur à Mbouda, cette décision aura t-elle une conséquence sur l’économie de la région, qui semblait prometteuse avec les instrastructures sportives en cours de finition?
Jean Paul Foundjio : Vous ne pouvez imaginer à quel point Bamboutos Fc est le premier catalyseur du mouvement sportif et même économique ici. Froidement, je vous dirais que cette décision de rétrograder Bamboutos est un coup de frein brutal au développement que MTN, la Fécafoot et moi-même avons amorcé dans ce département. Le Président IYA aime profondément MBOUDA. Il ne lui a pas été facile de convaincre MTN d’investir plus de 250 000 000 F de son chiffre d’affaires dans une contrée abandonnée comme Mbouda. Au Cameroun ce ne sont pas les sites qui manquent, mais c’est Mbouda qui a été choisi. La Fécafoot elle-même a déboursé plus de 100 000 000 FCFA pour faire de notre stade un petit joyau.
Camfoot.com: Comment jugez-vous les dirigeants de Bamboutos dans cette affaire? Avez-vous un avis ou un conseil ?
Jean Paul Foundjio : Les dirigeants actuels de Bamboutos sont des élites en quête de positionnement politique dans le département et se servent de Bamboutos comme tremplin. A mon avis ils auraient dû être les premiers à condamner cet acte, s’en désolidariser, prendre des sanctions internes et surtout informer la tutelle (FECAFOOT) avant même la décision de la commission de discipline. Au lieu de cela, ils ont préféré procéder par des invectives inutiles et préjudiciables. À moins qu’ils aient de réelles raisons en s’objectant ainsi.
Camfoot.com: On sait qu’il y a eu intervention du politique (Minsep) pour faire pression sur la Fecafoot. Est-ce pour vous une démarche approppriée ?
De mon point de vue, le Président IYA perdrait de sa crédibilité en cédant aux pressions. Si les dirigeants de Bamboutos avaient en même temps présenté leur démission au Ministre et au Président IYA, notre équipe aurait eu une chance d’être disculpée. Devrais-je peut être rappeler que Bamboutos ne leur appartient pas et ils n’ont reçu aucun mandat pour corrompre l’adversaire au lieu de mieux traiter leur propres joueurs avec l’argent de nos cotisations et les subventions. La démarche appropriée serait à mon sens la suivante :
1/ Exiger la démission de l’équipe dirigeante du club Bamboutos.
2/ Réhabiliter provisoirement Bamboutos en D1 (en attendant l’enquête)
3/ Transmettre le dossier à la CONAC (Commission Nationale Anti Corruption) et saisir le parquet pour enquête et sanctions civiles éventuelles. Car ne l’oublions jamais, le Cameroun est un Etat de droit et nul ne doit se faire justice soi-même. Si la culpabilité de Bamboutos , personne morale, est reconnue, la Fécafoot réactive la sanction. Si c’est plutôt la culpabilité des dirigeants qui est retenue, que ceux-ci répondent individuellement de leur acte. Bamboutos pour l’instant est la victime, mais les vrais coupables courent toujours et c’est profondément injuste.
Camfoot.com: La nomination d’un entraîneur national dure depuis sept mois. Un commentaire en tant que Camerounais ?
Jean Paul Foundjio : Ça doit être bien compliqué parce qu’il y a beaucoup d’entraîneurs. Je crois qu’il y a plutôt l’embarras du choix et je ne sais pas où se situe le problème. Je ne comprends pas pourquoi on ne prend pas un entraîneur national. Regardez qui coach les Espoirs… et cette équipe est de plus en plus compétitive. J’aurais souhaité voir un entraîneur de chez nous, quelqu’un qui a une bonne connaissance des joueurs et du football camerounais. Honnêtement je ne pourrai pas trop me prononcer sur cet aspect de la chose.
Camfoot.com: Nous étions aux jeux africains et nous avons vu qu’en dehors du football d’autres disciplines telles le basket n’avaient pas de maillots. Les joueurs empruntaient des maillots pour jouer alors qu’un Camerounais est équipementier. Pourquoi ne foncez-vous pas dans les autres disciplines ?
Jean Paul Foundjio : Ce n’est pas que je ne fonce pas dans les autres disciplines. Dans la marque Smart il y a des maillots de Basket. J’ai souvent fait la démarche comme tous les équipementiers. Je ne sais pas comment les bons de commande sortent mais apparemment je n’ai pas encore la bonne formule. J’envoie juste mes offres et je n’ai pas encore eu de retour favorable. En France la marque Smart se porte bien parce que je suis fournisseur et équipementier de beaucoup de clubs. Ce ne sont pas des clubs connus; ce sont des clubs municipaux qui portent la marque Smart et ça ne pose aucun problème. Sans vouloir me jeter les fleurs, de façon constante, plusieurs dirigeants de clubs me font part de la satisfaction des équipements de la marque maison, Smart, dont le design tient compte de la morphologie des joueurs camerounais. Vous demanderez aux présidents Abéga (Canon), Eyenga (TKC), Kamdem (Union) et j’en passe.
«~Il faudrait que les footballeurs se bougent un peu.~»
Camfoot.com: Les réformes à la Fécafoot ont débouché sur la création de la super D2 qui va comprendre 24 clubs. Il faudra les habiller proprement…
Jean Paul Foundjio : Si on sollicite le concours de Smart pour habiller ces clubs ce sera une bonne chose. Je ne suis que fournisseur. Je fournis à Mtn et c’est Mtn qui négocie avec la Fécafoot. S’ils arrivent à trouver une entente pour habiller les 24 clubs, ce ne sera que du bonheur pour Smart.
Camfoot.com: Après 25 ans passés en France vous pensez revenir investir ici. Vous n’êtes certainement pas nombreux dans ce cas là.
Jean Paul Foundjio : Il ne faut jamais oublier d’où on vient. Je suis un voyageur de commerce. Je fais des salons un peu partout dans le monde. Je reviens, il y a pas longtemps, d’un salon à Hong Kong. Je suis à la base acheteur pour les grandes sociétés. J’ai constaté que chacun prêche pour sa paroisse. Quand je rencontre des partenaires, chacun me montre l’image de son usine dans son village et moi je suis honteux. Et je suis froissé. Je suis pour le retour au pays. Quand nous partons dans ces pays là, nous devons penser retourner au pays pour aider ceux qui n’ont pas la chance dans leur vie de tous les jours. Je pense que c’est à nous de construire notre pays. Ce n’est pas aux autres de le faire. Vous ne verrez pas un français construire gratuitement au Cameroun. Ils viennent tous travailler ici et puis ils rentrent construire chez eux. Mais nous faisons l’inverse. Nous allons investir chez eux… Après on nous insulte que chez nous il n’y a pas de route, d’infrastructures. C’est nous-mêmes qui devons construire notre pays et chacun dans son domaine d’activité devrait apporter sa petite contribution. Il ne faut pas toujours attendre tout de l’Etat. Mon domaine c’est le sport. Et je contribue à hauteur de beaucoup de millions sur les taxes. Je paie les impôts et ils contribuent à faire beaucoup de choses au pays. Sans vouloir jouer au donneur de leçon, je souhaite vraiment que, des Camerounais qui sont à l’extérieur, que ceux qui veulent faire dans la politique, qu’ils reviennent créer leurs partis politiques ou s’inscrire dans les partis existants. Que les informaticiens viennent câbler ou informatiser nos mairies et nos écoles, que les ingénieurs en pont et chaussée viennent investir dans notre pays. Que les médecins viennent soigner les Camerounais. Dans la région parisienne où je vis, il y a plus de médecins camerounais que dans tout le Cameroun. Ils peuvent venir et se mettre ensemble pour monter des structures de santé fiable parce qu’ils ont des moyens intellectuels et économiques. Ils auront du succès ça c’est connu, en plus d’aider vraiment la population. J’ajouterai que les footballeurs devraient faire comme moi. Je suis un entraîneur de boxe et si j’attendais qu’on me construise une infrastructure pour entraîner l’équipe olympique que je vais former, j’aurais pu attendre longtemps. Les footballeurs ce sont les hommes les plus riches du monde parce qu’il y a peu de métiers qui paient mieux que le football. Un footballeur gagne mieux sa vie que le président du pays le plus puissant du monde. Or, construire un stade ça ne devrait pas être difficile. Ils se plaignent toujours de ne pas avoir d’aire de jeu convenable. Alors je me demande candidement pourquoi est-ce qu’ils ne s’organisent pas pour faire symboliquement une simple pelouse, un stade municipal ou un complexe comme le projet du feu Foé? Ils peuvent par exemple se mettre en société pour réaliser des vrais projets sportifs qui aident la population. Il faudrait que les footballeurs se bougent un peu.
Camfoot.com: N’avez-vous pas songé créer une équipe de football?
Jean Paul Foundjio : Non, je le ferai peut-être dans le cadre de la fondation que je vais créer ici. J’ai un ami qui viendra ici à l’inauguration. C’était lui le directeur du centre de formation du Paris saint Germain. Je verrai avec lui dans quelle mesure nous pourrions ouvrir une section football.
Camfoot.com: Un dernier mot?
Jean Paul Foundjio : Je profite de cette occasion pour dire que le Gymnase Olympique de Mbouda sera inaugurée le 10/11/2007. Le MINSEP est invité pour présider la cérémonie et la coupure du ruban. Le président de la Fecafoot Iya Mohammed sera également invité, ainsi que les sponsors. Une invitation publique est lancée aux présidents des autres disciplines, clubs de D1 et les administrateurs de la Fecafoot. Au programme: Visite, Inauguration, Cocktail, Soirée sportive et récréative, etc. Merci.
Entretien réalisé à Mbouda par Blaise Nwafo et Guy Nsigué