Le président de la Fédération camerounaise de football clarifie les missions assignées aux nouvelles commissions techniques et juridictionnelles installées le 28 juillet à Yaoundé. Et donne son point de vue, à la fois sur les dissensions internes à la Fédération et les conflits permanents avec les pouvoirs publics.
Camfoot.com: Quelle appréciation faites-vous de la cérémonie d’installation et d’orientation des présidents et membres des 24 nouvelles commissions techniques et juridictionnelles de la Fécafoot ?
Iya Mohammed : Je suis extrêmement satisfait de constater que tout le monde a répondu à l’appel. Il n’y a qu’à voir la qualité de l’assistance. Près de 168 responsables au rang desquels des anciens ministres, des maires, des députés et directeurs généraux, des enseignants et anciennes gloires qui ont brillé de mille feu dans la décennie 80, telles Jean Manga Onguene, Michel Kaham, Isaac Bansoa, des entraîneurs de football et autres formateurs de jeunes, à l’instar de Jean Pierre Sadi et Ngweha Ikouam Fils… nous ont honoré de leur présence. Ce que j’interprète comme une adhésion totale à ma nouvelle politique visant à développer et à améliorer la gestion de ce football « malade ».
Camfoot.com: Les résultats des Lions indomptables sont en effet l’arbre qui cache la forêt. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
Iya Mohammed : Le fonctionnement et l’organisation de la Fécafoot ne sont pas ce que nous avions souhaité. Cette situation est due à deux raisons. D’abord la divergence de vue entre le ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) et la Fédération camerounaise de football, quant à la manière de gérer ce football. Il y a à ce niveau, une confusion de rôle, un chevauchement de compétences depuis trois à quatre ans. Tous ces dysfonctionnements ne sont pas de nature à améliorer le fonctionnement et la gestion de la Fécafoot. La seconde raison vient des querelles innombrables entre les membres de la Fédération. Certains sont tentés de se ranger dans le camp du Minsep. Un troisième groupe d’administrateurs, indécis, reste à l’écart de ces tiraillements. Ils sont restés fidèles à la politique et la vision que j’ai du football camerounais. Dans cette situation, la Fécafoot et le Minsep ont failli à leurs missions. C’est pourquoi les responsables ont été convoqués à des niveaux très élevés de la hiérarchie, où il a été demandé à chacun de balayer d’abord devant sa porte. Nous avons obéi. Et au Minsep, a suivi l’affection d’un certain nombre de personnes à l’origine, ne serait-ce partiellement des dysfonctionnements.
Camfoot.com: Des divergences persistent sur plusieurs points …
Iya Mohammed : Nous essayons de trouver une plate-forme. La relative accalmie nous permet d’engager des réformes institutionnelles, techniques et organisationnelles. Sur le plan institutionnel, il est question de réformer les textes pour ensuite les conformer au statut de la Fifa et de la Caf, non sans tenir compte des réalités locales. Sur le plan technique, d’ici trois ans, la formule de nos compétitions sera révisée. Le nombre de clubs de première division passera de 18 à 14. Et, en D2, de 220 équipes à 24, engagées dans un championnat national, au terme duquel seulement trois accéderont en première division. Le tournoi interpoules est appelé à disparaître. Il était temps, après avoir perdu beaucoup de temps, d’énergie et de moyens dans des querelles inutiles. Le football camerounais mérite autre chose que ces batailles interminables qui irritent même la Fifa.
Camfoot.com: Terminons par les commissions spécialisées et les missions que vous leur assignez…
Iya Mohammed : Ces commissions techniques et juridictionnelles sont chargées d’exécuter les décisions de l’Assemblée générale. Ils disposent à cet effet, de pleins pouvoirs. Les membres doivent cependant travailler en étroite collaboration avec le secrétariat général. Toutefois, il ne s’agit pas d’une relation de soumission. En marge des réunions de l’Assemblée générale auxquelles ils pourraient assister, des moyens seront mis à leur disposition pour leur permettre de tenir au moins quatre réunions annuelles. Il y a rupture net avec le passé. A compter de cet instant, la gestion de la Fécafoot devient l’affaire de tous. Nous avons désormais une responsabilité collective. Les présidents et membres de commissions doivent être sérieux dans l’exercice de leur fonction. J’insiste là-dessus.
Jean Robert Frédéric Fouda à Yaoundé