Le directeur général de la Scdp (Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers) et président de Ranaissance de Ngoumou vient de donner une conférence de presse au cours de laquelle il a officiellement annoncé sa candidature. Le candidat présenté comme le principal challenger de Iya Mohammed à la présidence de la Fécafoot a donné et détaillé les grandes lignes de son plan d’action. Morceaux choisis.
M. Nguini, vous êtes président du conseil d’administration de Renaissance de Ngoumou et par ailleurs directeur général de la Scdp. Vous devez évidemment être trop pris. Mais qu’est-ce qui motive votre candidature à la présidence de la Fécafoot ?
Les responsabilités importantes à moi confiées par l’Etat du Cameroun sur haute instruction du président de la République ne sont pas du tout incompatibles avec la gestion d’une institution comme la Fécafoot. Vous savez que le football constitue pour l’ensemble des Camerounais, du plus petit au plus grand, un lobby important en ce sens que nous y sommes tous impliqués en tant qu’acteur, en tant que gestionnaire. C’est à ce titre que je m’y suis retrouvé au niveau de la gestion en commençant par la Ligue départementale en passant par la Ligue provinciale et aujourd’hui je postule à des fonctions au plus haut niveau fédéral à savoir la présidence de la Fécafoot.
Avant l’annonce officielle de votre candidature, vous avez lancé un appel à souscription aux Camerounais. Pourquoi cela et qu’est-ce que cela vous a déjà rapporté en termes de soutiens financiers ?
Je dois tout d’abord expliquer que fondamentalement, cet appel à souscription est une conséquence du fait que les élections à la Fécafoot sont très mal organisées et principalement inéquitables. La preuve en est que l’équipe sortante bat pleinement campagne avec les moyens de la Fédération. Laquelle Fédération n’a prévu aucune disposition pouvant aider les autres candidats déclarés (que sont M. Vincent Onana et moi-même Jean Baptiste Nguini Effa) dans leur campagne. Or cette campagne, pour la Fécafoot, a compétence sur tout l’ensemble de la République à travers les dix provinces. Rien qu’en termes de frais de déplacement du candidat, de son équipe de campagne et de ses partisans, ça constitue un important budget qu’il va mettre en place. Ensuite, il n’est pas du tout normal dans le cadre de cette iniquité qu’un candidat utilise ses fonds propres, alors que d’autres utilisent ceux de la Fédération.
Vous comptez donc sur les fonds de la Scdp pour battre campagne ?
(Il tique) Je pense également qu’il n’est pas normal que je fasse une confusion entre les fonds de la Scdp et ceux de la Fécafoot. Il faut qu’il y ait une totale séparation. C’est donc pour cela que mon équipe de campagne et moi avons lancé cet appel à souscription pour que les fonds ainsi récoltés à travers les dix provinces puissent nous aider à financer notre campagne, à supporter les déplacements des délégués qui viendront des provinces. S’il y a un surplus, celui-ci servira, après une gestion transparente, au développement du football des jeunes par l’achat des équipements sportifs à tous les centres de formations des jeunes dans les dix provinces. Pour le moment, il m’est difficile de faire une sorte de bilan de cet appel, puisque c’est à partir de ce jour (Ndlr : l’entretien a eu lieu hier lundi) que des comités de soutien vont commencer à se mettre en place.
En attendant la mise en place de ces comités de soutien, est-ce que vous avez l’assurance que la base est derrière vous ?
Effectivement, on ne peut pas se présenter à une élection comme la présidence de la Fécafoot sans avoir au préalable le soutien de la base. Peut-être convient-il de révéler que j’ai été élu membre du conseil départemental de la Mefou Akono; et je fais partie des cinq délégués désignés pour représenter ce département au niveau du conseil provincial du Centre. C’est ainsi que nous avons essayé d’approcher l’ensemble des délégués départementaux qui viendront des Ligues provinciales, et serviront donc à élire aux conseils provinciaux les dix délégués qui iront au niveau fédéral. Evidemment, dans presque tous les départements et provinces, nous avons des sympathisants. C’est ce qui nous fait croire que nous serons probablement gagnants dans cette compétition électorale qui s’annonce très rude, et relativement viciée, puisque les textes, pour nous, ont été taillés sur mesure à l’avantage de l’équipe sortante.
Que doit-on entendre ?
Quand vous parcourez l’ensemble de ces textes, déjà au niveau du collège électoral, vous vous rendez compte que les trente membres du conseil d’administration de la Fécafoot sortant qui auraient dû aller à la base pour renouveler leur légitimité sont d’office membre de l’assemblée générale. Et à ce titre, le candidat qui les aura en grande majorité partira déjà favori dans une élection ou le corps électoral de 169 membres. Ensuite, au niveau des représentants des corps de métiers, vous savez que normalement ce sont des ligues qui auraient dû être créées à la place de certaines commissions comme celle du football féminin, etc. Aujourd’hui, ce sont des commissions dont les représentants sont nommés, désignés par le Président sortant de la Fécafoot. Donc ça lui au moins une vingtaine de voix qui lui sont déjà acquises. Mais qu’à cela ne tienne, nous pensons que nous avons la capacité intellectuelle de faire appel à la conscience de tous les Camerounais y compris ceux qui sont dans l’ancienne équipe pour qu’ils servent uniquement le football.
Vous voulez par là dire que votre premier chantier – si vous êtes élu – sera de revoir ces textes de la Fécafoot ?
Je pense qu’il est urgent que ces textes soient complètement revus pour permettre à tous ceux qui veulent participer donc à la gestion du football camerounais puissent le faire effectivement, et que cela ne soit pas une chasse gardée. Le football est un patrimoine national. Il n’appartient pas à quelques-uns uns.
Vous faites pourtant partie de ceux qui ont paraphé ces textes…
Moi je n’ai pas voté ces textes. Et puis vous savez comment ils sont passés. Notamment peut-être pas celui-là en particulier, mais en ce qui concerne la réforme. Les membres de l’assemblée générale avaient refusé cette réforme. Il a fallu que des moyens occultes soient utilisés pour cette réforme passe. Les gens ne savaient même pas ce que c’était. Et finalement elle est passée, il faut le dire, au forceps. Et ne correspondait pas du tout à la volonté profonde des membres de l’assemblée générale de la Fécafoot.
De quels moyens parlez-vous ?
Les moyens financiers. Il faut être clair.
Malgré ces entorses, est-ce que vous avez pris d’autres des contacts en dehors des délégués départementaux et provinciaux auxquels vous avez fait allusion tantôt ?
Bien sûr, mais comme je vous l’ai dit tantôt, il m’est difficile de me prononcer sur ce chapitre. Il faut attendre que se termine le processus des assemblées provinciales. C’est là que nous sauront un peu la force initiale des délégués provinciaux qui nous sont favorables. Mais la campagne va durer environ une semaine. Il va falloir convaincre chaque Camerounais, et particulièrement les délégués provinciaux pour qu’ils adhèrent à notre programme, fait pour développer l’ensemble du football camerounais en interne et au niveau des compétitions internationales.
Avez-vous également exploré le grand Nord qui constitue souvent un bon électorat et dont les voix sont probablement acquises au président sortant ?
Je suis en contact avec beaucoup de responsables du grand Nord. Je peux vous dire qu’il n’y a pas du tout une unanimité ou de bloc, ni à l’Ouest. Quand une gestion n’est pas vraiment parfaite, on se fait indubitablement d’adversaires. Je ne pense pas que le public sportif du septentrion soit content des résultats actuels des équipes nationales. Je pense par conséquent que les délégués qui viendront à l’assemblée générale élective auront en idée de venir élire des personnes capables de redonner au Cameroun son efficacité et son prestige dans le domaine du football.
Des indiscrétions disent que vous êtes le candidat d’Etoudi…
Tous les candidats veulent à priori développer le football au Cameroun. Je ne pense pas que dans une élection comme celle-là, la présidence de la République ait un candidat.
Elle peut quand même en un soutenir, non ?
Je ne le pense pas. J’ai eu à rencontrer la tutelle du sport au Cameroun. Son langage a été très clair : elle est derrière aucun candidat. Elle veut tout simplement que les candidats débattent, pensent au développement du football camerounais et que le débat soit serein qu’il penche sur les solutions à apporter aux problèmes réels du football camerounais. Personnes n’a donc le soutien de tel ou tel membre du gouvernement.
Que reprochez-vous clairement au bureau sortant, en dehors des textes dont vous venez de critiquer l’essence ?
Comme je l’ai démontré dans ma conférence de presse aujourd’hui, le développement du football au niveau des institutions s’occupant du football notamment la Fifa, la Caf et dans l’ensemble des fédérations du football de tous les pays du monde, obéit à un certain nombre de critères bien précis. Il y a des rubriques bien précises qui sont au nombre de onze ou de douze à peu près. Il y a des infrastructures, la formation, le corps arbitral, le management… Il faut vraiment être aveugle pour ne pas voir que le bureau sortant, au regard de ces rubriques qui constituent à n’en pas douter, le socle du football, a échoué. On peut lui concéder une petite réussite au niveau de la compétition masculine. Et même là, il y a à redire. Nous sommes quand même champion olympique et plusieurs fois champion d’Afrique. On peut dire que ces résultats ont été obtenus grâce au travail des équipes précédentes, et au talent des joueurs qui ont été découverts bien auparavant. Donc les membres du bureau sortant ont lamentablement échoué sur toute le ligne. Pour autant qu’aujourd’hui ces anciennes gloires du football camerounais sont vieillissantes, c’est le Cameroun tout entier qui trinque. Au niveau même de la relève, on est en train d’écraser le Cameroun dans toutes les compétitions. Les Minimes viennent de se faire rosser (4-0), (2-0) au tournoi de Montaigu en France. C’est inimaginable !
Vous est-il souvent arrivé de vous mettre à la place des autres et d’admettre qu’il n’est pas facile de gérer les affaires du football dans un pays comme le Cameroun où tout le monde est exigeant et très regardant ?
Vous savez que nous sommes tous dirigeants d’au moins une structure, qu’elle soit familiale ou étatique. Aujourd’hui le football est véritablement devenu une entreprise, une industrie qui doit être gérée suivant les règles d’efficacité dans le domaine du management. Il faut donc d’abord appliquer ces règles au niveau de l’organisation, de la vision, du plan d’action, des résultats, du contrôle et du suivi. Si ces règles élémentaires de suivi, de gestion, de planification ne sont pas respectées, il est évident que c’est de l’amateurisme et qu’on s’achemine vers l’échec.
Votre club Renaissance de Ngoumou s’achemine progressivement vers une sorte de panade avec des remous de surface tels que la suspension des entraîneurs et autres… Pourquoi connaît-il une telle situation alors qu’il a à sa tête un spécialiste en management ? N’est-ce pas là un paradoxe ?
(Il sourit) Je dis toujours que Renaissance de Ngoumou au plan de l’évolution, des résultas, est un exemple qui devrait être appliqué à la Fécafoot à la limite. Avec ses 4 ans d’existence, Renaissance a une feuille de route bien précise et des objectifs bien déterminés que nous avons atteint au-delà de nos espérances. En 4 ans, nous sommes passés de la D3 à la D1. Nous avons fait 2 ans à la D2, et nous sommes à notre deuxième année à la D1. Nous avons, même étant en D2, atteint les 8e de finale de la Coupe du Cameroun en battant les équipes de D1 y compris celles qui ont par la suite atteint la finale et même remporter celle-ci. Je pense que Renaissance est un exemple de bonne gestion dans le domaine du football. Si cette équipe a atteint ces résultats, c’est parce que nous sommes exigeants et rigoureux vis-à-vis des joueurs et des encadrements administratif et technique. Dans les contrats que nous signons avec eux, nous les soumettons à l’obligation de résultats. Par exemple, j’avais demandé, pour ce championnat qui est relativement difficile, que notre équipe ne soit jamais en dessous de la quatrième place, qu’elle ne concède jamais trois défaites consécutives. Mes entraîneurs savent et savaient que si jamais ils ne respectaient pas ses préalables, ils seraient immédiatement remplacés. Et je voudrais que la Fédération et toute l’administration du sport camerounais soient gérées avec l’obligation de résultats. Moi-même, lorsque je serai président de la Fécafoot, je m’abstiendrai à une obligation de résultats. Si au bout de 4 ans, je n’ai pas atteint 90% des résultats escomptés, je laisserai la place à quelqu’un d’autre.
A vous écouter, on se rend compte que vous vous appuyez seulement sur les récents échecs des Lions Indomptables. Doit-on comprendre ainsi que votre plan d’action n’est focalisé que sur les équipes nationales oubliant les autres secteurs comme le championnat local qui est en ce moment en train de dépérir ?
Je crois que vous ne m’avez pas bien compris. J’ai dis tantôt que mon plan d’action était basé sur douze critères sous-tendant le développement du football dans le monde. La compétition masculine jusqu’au niveau international donc des Lions Indomptables ne constitue qu’un seul critère. Il y en a onze autres qui ont été pratiquement abandonnés. Je prendrai la formation des jeunes. Qu’est-ce qui a été vraiment fait pour la relève? Comment nos jeunes sont-ils pris dès la base ? Comment sont gérées les écoles de formation ? Quels sont les entraîneurs des jeunes ? Est-ce que les âges sont véritablement vérifiés. Il y a la médecine sportive par exemple. Vous savez, on peut détecter un jeune de cinq, dix ans ou de moins de vingt ans qui est un génie. S’il se fait mal dans un championnat de vacances, et qu’il n’y ait pas une médecine sportive développée, avec des médecins formés, qui peuvent rapidement le prendre en charge et permettre que sa blessure qu’il a eu dans un championnat de vacances soit guérie, là aussi nous avons échoué. Le football féminin, les infrastructures, ce n’est pas la peine d’insister, c’est scandaleux. Les équipes nationales ne sont qu’un seul critère du développement du football dans un pays. Je ne peux donc pas baser mon action sur les Lions Indomptables seulement. Je vais la baser sur tous les critères qui doivent être développés en même temps et progressivement pour atteindre la plénitude du football au Cameroun.
Qu’entendez-vous faire concrètement pour révolutionner le football des jeunes au Cameroun ?
Pour révolutionner le football des jeunes au Cameroun, je pense qu’il faille d’abord poser un diagnostic froid, lequel nous permettra de connaître les maux qui minent ce football. Après le diagnostic, il va falloir envisager des solutions permettant d’endiguer ces maux, et trouver les moyens nécessaires, en termes de ressources humaines, de ressources financières et autres pour développer le football des jeunes. Il va falloir mettre en place une organisation c’est-à-dire des organigrammes bien précis de ceux qui vont gérer ce secteur. Et devant eux des programmes d’action bien précis, vérifiés et suivis avec des indicateurs à différentes étapes dans l’évolution que nous voulons donner à ce football.
Auriez-vous les moyens de votre politique ?
Si tant est que la recherche des finances et des partenariats est un des domaines dans lequel l’équipe sortante a totalement échoué, je dois dire qu’elle ne se limite pas à la signature de quelques partenariats internes avec Mtn, Orange et les autres. On ne doit pas non plus se contenter des retombées financières des compétitions internationales aux niveaux africain et mondial. Je crois qu’il est temps de mettre en place une véritable politique de recherche de partenariats et de financements. Je le dis et je l’affirme : ici au Cameroun, à travers des coopérations et des partenariats qui doivent être mis en oeuvre avec la Fifa, la Caf et d’autres fédérations, les moyens existent. On fait semblant de ne pas utiliser ces moyens. On se contente d’un budget de 2 à 3 milliards par an, alors qu’on peut véritablement trouver des moyens; pas forcément en termes d’espèces. Il faut seulement mettre en place une recherche systématique de mobilisation de ces ressources. Il faut avoir une bonne vision pour mettre en place ce que j’appellerai le concept de football-industrie, à travers lequel on verra une nouvelle organisation des spectacles autour du football comme avec Renaissance de Ngoumou nous essayons de mettre de l’animation dans les stades. Il y a des commerçants qui peuvent s’occuper de tout ce qui concerne le football, la fabrication des ballons, des maillots, des tee-shirts, des survêtements, la vente des godasses, etc. La Fécafoot peut avoir des quotes-parts dans les bénéfices réalisés par ces sociétés, à condition qu’il y ait une politique pour développer ces différents secteurs commerciaux dans le domaine du marketing. Il faut avoir de l’imagination pour mettre en place des hommes qu’il faut animer, encourager et l’argent viendra. Car il y a de l’argent dans le football.
Concrètement, qu’envisagez-vous faire pour changer le marketing à la Fécafoot, si vous êtes élu ?
J’ai parlé tout à l’heure d’une vision d’animation des équipes. Nous utiliserons des méthodes modernes de marketing qui existent, essayerons de trouver des personnes idoines. Nous allons également mettre en place des plans d’action, vérifier les résultats, trouver des financements. Je pense que ce sera les mêmes méthodes que l’on utilisera pour résoudre les problèmes qui minent les autres secteurs, de manière à permettre qu’ils se développent effectivement.
Gérer, c’est prévoir, dit-on le plus souvent. Mais c’est aussi savoir s’entourer. Peut-on savoir avec qui comptez-vous gérer la Fécafoot ?
Comme je l’ai toujours dis, je pense qu’il n’est pas question de faire une révolution au niveau des ressources humaines à la Fécafoot. Vous allez voir, dans le conseil d’administration qui sera élu et dont je serai la tête, vous allez certainement retrouver beaucoup d’anciens qui étaient dans l’équipe sortante. De même que nous déplorons que dans le secrétariat général de la Fécafoot, il manque de ressources humaines, il y a lieu de mettre en place un organigramme détaillé et efficace à ce secrétariat. Il va falloir trouver des hommes par des voies de recrutements, parce qu’il s’agit de gestion, de management, de gestion financière, de ressources humaines, du matériel. On peut trouver des hommes tout à fait compétents. Et il va falloir les recruter par des voies classiques.
Quel gage de crédibilité donnez-vous à vos électeurs ?
Le premier gage de crédibilité que j’ai, c’est que je gère déjà une structure stratégique qui marche avec un chiffre d’affaire est de 10 à 13 milliards de nos francs, des hommes compétents, une organisation efficace. Donc je ne cherche pas de la complication. Le second, c’est qu’il ne faut pas attendre quatre ans pour faire le bilan d’une équipe. Il faut qu’annuellement et de façon complète, on fasse le bilan des actions qui ont été engagées. Le programme d’action que je présente va être rendu public, contrôlé et suivi mensuellement et semestriellement. Et un bilan devra être fait au courant des assemblées générales chaque année. Si dès la première année, ou à la deuxième, on se rend compte qu’il y a des dérapages, il faudra que ceux-ci soient dénoncés avec la plus haute énergie pour que les corrections nécessaires soient faites.
Et si l’équipe sortante vous consulte pour un éventuel consensus de dernière minute ?
Le consensus ne saurait être sur la base des hommes. Mais sur la base des idées. Quelle garantie aurai-je que le plan d’action que j’énonce sera effectivement appliqué et suivi ? Absolument rien. La seule garantie pour moi, c’est que je sois présent et que les hommes qui soient en ce plan d’action soient également présents. Ce n’est que sur cette base que qu’un consensus peut être possible.
Peut-être avec M. Vincent Onana ?
Je n’appliquerai aucune une politique d’exclusion. Même quand je serai élu demain, Iya Mohammed restera toujours membre de la Fécafoot. Les textes ont prévu un organe, le comité d’honneur de la Fécafoot qui regroupe les anciens présidents de la Fédération. Ca ne sera pas seulement quelque chose d’honorifique. Ils auront des missions de consultations. On pourra leur confier des tâches, tant ils ont une expertise, des connaissances, des relations.
Votre élection à la tête de la Fécafoot n’aura-t-elle pas des répercussions négatives au niveau de la Scdp ?
Tout ceci n’est qu’une question d’organisation. Quand vous regardez les textes de la Fédération, quand on regarde le système de gestion qui doit être mis en place le président est en fait un président du conseil d’administration. Quand on fait le parallèle avec une entreprise, une structure de production, il y a un président de conseil qui est la président de la Fécafoot; il y a un exécutif où il y a un directeur général, ça peut être le président lui-même ou le premier vice-président. Mais c’est surtout le Secrétaire général de la Fécafoot, qui est le permanent de la Fédération, et qui applique les orientations et les instructions du président de la Fécafoot au cours du conseil d’administration.
Entretien mené par Antoine Francis Ekang & Mathieu N. Njog