Accroché à Aarau, le FC Bâle tient à rebondir très rapidement. Thoune, Servette, Newcastle et Grasshopper sont prévenus! Libre en juin, Hervé Tum relève le défi. Enfant de Douala, Hervé Tum s’est rapidement lié d’amitié avec son compatriote camerounais, Thimothée Atouba. « Nous parlons souvent des problèmes existant dans notre pays », explique l’attaquant de pointe. « Lors de nos déplacements, nous partageons la même chambre d’hôtel ».
Malgré un statut intéressant en Helvétie, Hervé Tum peine à cacher un blues persistant lorsque l’on évoque le Cameroun. « Douala est la ville la plus magnifique que je connaisse », lance-t-il sans hésitation. « C’est là où je me sens à l’aise, l’ambiance y est incomparable. J’y reprendrai mes quartiers dès le terme de ma carrière sportive ». En attendant son retour en Afrique, Hervé Tum poursuit un parcours européen débuté (laborieusement) en 1998 à Pacy-sur-Eure en France. « Pour un problème de visa, je n’ai pas pu disputer la moindre minute en National (3e division) », précise le Camerounais. « Malgré ces souffrances, je n’ai jamais dérogé à mon objectif: celui de réussir dans le football d’élite ». Des efforts partiellement récompensés lorsqu’il rejoint le FC Sion, le club présidé alors par Gilbert Kadji. « Après plusieurs mois sans compétition, il m’a fallu du temps pour m’imposer. J’étais persuadé que ma chance viendrait ». En décembre 2000, quelques jours après Noël, ce n’est pas le Père Noël, mais bien Christian Gross qui lui propose un contrat au FC Bâle. « C’était le début d’une magnifique aventure », poursuit l’heureux papa de Zara (3 ans). « Le titre de Champion de Suisse, la Coupe de Suisse, le parcours en Ligue des Champions, nous avons tout goûté… » Depuis le début de la saison, Hervé Tum trouve le chemin des filets toutes les 92 minutes. Dimanche, à Aarau, le Camerounais a inscrit son troisième but de l’exercice. « Après une blessure, je me sens mieux. J’aimerais marquer une dizaine de goals ».
Hervé Tum, la série victorieuse du FC Bâle est désormais terminée…
Même si nous n’avons pas perdu à Aarau (2-2), ce résultat équivaut à une défaite. Une fin de série n’est jamais facile à accepter. Malgré cela, nous saurons rebondir lors de nos prochaines échéances.
On a toutefois eu l’impression que le FC Aarau en voulait plus, non?
Les joueurs argoviens ont abusé de l’intimidation et de gestes antisportifs. C’est dommage et regrettable pour la beauté du football. J’espère sincèrement que ce n’est pas la seule formule pour contrecarrer les plans du FC Bâle!
Depuis quelques semaines, le FC Bâle n’affiche plus la même facilité. Pour quelles raisons?
Les absences de nombreux joueurs importants déstabilisent le groupe. Pour le reste, je crois que l’équipe poursuit son chemin avec la même envie de vaincre. Nous le prouverons encore jusqu’à la pause hivernale.
Thoune, Servette, Newcastle, Grasshopper: quel programme en deux semaines!
Nous devrons gérer les prochains jours avec beaucoup d’intelligence. Si nous voulons réaliser un magnifique parcours européen et glaner un nouveau doublé au terme de la saison, il n’y aura pas d’équivoque. Il faudra gagner!
« LA CONCURRENCE EST BENEFIQUE »
Que vous inspire la confrontation face à Newcastle?
Il s’agit d’un adversaire prestigieux, mais très probablement moins coriace que certains de nos concurrents de la saison dernière en Ligue des Champions. Le challenge est excitant. Nous possédons toutes les cartes en mains pour aller de l’avant dans cette Coupe UEFA. La motivation sera extrême.
Le FC Bâle sera-t-il champion de Suisse en 2004?
Joker! Le championnat se gagne au fil des matches, au terme de la saison et non pas après seulement quatorze journées! Les rencontres sont encore nombreuses et beaucoup de choses peuvent influencer, voire bouleverser la hiérarchie. À nous de rester attentifs…
« je serais très fier de remplir les devoirs de ma patrie. »
Personnellement, comment vivez-vous la concurrence offensive?
Avec Streller, Gimenez et Rossi, il est vrai que les places sont chères. Mais leur présence est tout bénéfice pour moi! Aucun joueur n’a sa place garantie en football et la concurrence oblige à travailler davantage et ainsi à progresser.
Songez-vous à l’équipe nationale du Cameroun?
Bien sûr, je serais très fier de remplir les devoirs de ma patrie. En novembre 2002, j’avais participé à un stage à Yaoundé sans toutefois porter le maillot des „Lions indomptables“. Récemment, j’ai été invité pour un camp en Asie, mais celui-ci a été annulé en dernière minute.
Hervé Tum sera-t-il toujours Bâlois en juillet 2004?
Mon contrat se terminant en juin 2004, il est encore trop tôt pour le dire. Je ferai le point le moment venu. En attendant, je me concentre sur le terrain …et sur les cages adverses!
Par David Barras