L’entraineur de l’Aigle de la Menoua nous brosse la situation des joueurs tels qu’ils se trouvent sur le sol nigérian et discute avec nous de l’attitude de ses joueurs vis-à-vis de la difficulté qu’ils vivent au Nigéria.
Pour un problème de passeport, vous avez raté le match de votre équipe à Ouagadougou. Que s’est-il passé ?
Honoré Ketcha : Je ne voudrais pas entrer dans la polémique. J’étais à Yaoundé pour établir mon passeport au même titre que la plupart de joueurs et la plupart de dirigeants. Malheureusement quand on a délivré tous les passeports, le mien n’était pas inclus et personne n’a donné de justification. Je fais parti de la délégation parce qu’au retour de l’équipe de Ouagadougou, mon passeport m’a été remis.
Était-ce une cabale contre vous parce qu’on constate que votre passeport a été signé le même jour que les autres ?
La seule explication que les responsables administratifs m’ont donné c’est que mon passeport n’était pas prêt. Je le crois aussi et je m’en tiens à ça.
Vos joueurs étaient-ils préparés à vivre un voyage aussi rude ?
Depuis que nous avons pris les rênes de cette équipe, ce que nous disons chaque jour aux joueurs c’est que la vie est faite de difficultés, qu’on soit footballeur, enseignant, journaliste. On a toujours des obstacles à franchir, seuls ceux qui ont un mental fort et qui s’adaptent à toutes les situations peuvent réussir. Nous avons passé tout le temps à leur dire de manière à ce qu’ils acceptent ce qui se passe depuis notre départ de Douala mercredi. Rien ne doit nous détourner de notre objectif.
Vous nous confirmez donc que malgré toutes les tracasseries, le moral est au beau fixe ?
Comme je le disais tantôt, nous avons appris aux enfants à contourner les difficultés. Dans cette équipes, les difficultés sont leur propre. Ce n’est pas ici qu’ils vont se décourager, le moral est au beau fixe.
Deux jours sans entrainement, sur le plan technique çà va être difficile à combler ?
Il est bien vrai que sur le plan physiologique il y a baisse de régime, mais nous avons encore deux jours pour remonter le niveau avant le match.
Que prévoyez-vous ?
Ce soir nous avons fait un petit décrassage de 15 minutes après que nous ayons pris nos quartiers à notre hôtel. Demain nous allons travailler deux fois, matin et soir pour pouvoir réactiver ce que les enfants ont pu emmagasiner depuis que nous sommes là, afin que cela puisse les servir le jour du match.
Qu’est ce qu’il y a lieu de faire pour ce match, attaquer ou alors jouer la carte de la prudence ?
Je n’aimerais pas beaucoup en parler parce que vous voulez là que je parle de notre stratégie, qu’à cela ne tienne, je pense que pour un match comme celui là, il ne faut pas s’asseoir et attendre. Il faut commencer par imposer son jeu, si les possibilités s’imposent il faut marquer un but. Si nous marquons les premiers, il va falloir qu’ils marquent trois buts pour nous disqualifier, c’est pourquoi il faut jouer haut.
Quatre victoires lors des quatre derniers matches toutes compétitions confondues, la série se poursuivra-t-elle dimanche ?
Nous sommes sur une bonne lancée, même si nous jouons sur trois fronts et que cela exige de grands moyens. Mais nous n’avons pas droit à l’erreur, nous devons faire avec le peu que nous avons et avec la volonté des joueurs. Nous leur disons toujours que s’ils ont joué la finale de la coupe du Cameroun l’année passée, il est hors de question qu’ils sortent prématurément de cette compétition. Pour ce qui est du championnat, nous leur disons qu’une équipe comme Aigle de Dschang qui est une équipe mythique n’a pas sa place en deuxième division, ce n’est pas dans nos bras que Aigle va retrouver la deuxième division. Et enfin nous leur disons que sur le plan africain, ils portent les couleurs d’un grand pays de football qu’est le Cameroun.
Un dernier mot à tous les supporters de l’Aigle de la Menoua à travers le monde ?
Je dirais à tous les supporters de l’Oiseau de la Menoua que l’équipe soufre assez sur le plan financier. Les dirigeants qui sont là font beaucoup pour l’équipe, ils donnent de leur tête pour supporter la charge. Nous sommes sur trois fronts et les charges sont énormes, c’est pourquoi je sollicite le concours de tous les fils de la Menoua, de tous les sympathisants de l’Aigle pour pouvoir venir en aide à leur équipe.
Une équipe de l’Aigle où vous vous avez fait des beaux jours comme joueur ?
Oui c’est un club qui m’a servi de tremplin pour rehausser mon étiquette footballistique. Je suis passé par l’Aigle ce qui m’a permis de bâtir ma vie. Je continue à le servir en remerciant le président Pierre Nguefack qui m’a donné l’occasion de continuer à servir cette équipe en me nommant dans l’encadrement technique.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Sapele (Nigeria)